cinemaginarium » classement Ou comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer les films. Fri, 31 Aug 2018 12:49:58 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.6 [TOP 10] Mes dix films préférés de 2015 (5-1) /dix-films-preferes-2015-5-1/ /dix-films-preferes-2015-5-1/#comments Wed, 31 Aug 2016 14:38:23 +0000 licontinovich /?p=611 Continue Reading ]]> Deuxième et dernière partie du classement.

5-   Le Tout Nouveau Testament.

En Belgique, il était une fois.

"Flower Power"

« Flower Power »

« Dieu existe, il habite à Bruxelles ». Avec un slogan aussi génial, il était impossible que je ne m’intéresse pas à ce « Tout Nouveau Testament ». J’avais déjà eu l’occasion, il y a quelques années, de découvrir le cinéma de Jaco Van Dormael avec cette folie qu’était « Mr Nobody », film si désarmant que je ne peux toujours pas affirmer avec certitude si je l’ai réellement aimé. Toujours est-il qu’au-delà du ressenti final, il valait certainement le détour et à ce titre, j’avais bien envie d’un nouveau regard sur ce cinéma à nul autre pareil.

Et s’il m’est toujours difficile d’exprimer mes sentiments à propos de « Mr Nobody »  (ce qui n’est d’ailleurs pas anodin !), il est certain que j’ai adoré « Le Tout Nouveau Testament ». Preuve en fut mon fou-rire au générique de fin, provoqué par l’accumulation de tout ce que je venais de voir.

Car « Le Tout Nouveau Testament » est un film dingue, dans beaucoup de sens du terme. Qu’on n’en juge par le synopsis : Dieu, qui habite donc dans la capitale de la Belgique, est un type méchant. Sa fille (oui, parce que Dieu a aussi une fille), fugue, non sans avoir piraté le système informatique de son père afin de révéler à tout le monde la date de sa mort, occasionnant un joyeux bordel à travers le monde entier. C’est le point de départ du film et il faut bien reconnaître que dans le genre scénario décalé, on a ici du très lourd.

Sans complexe, « Le Tout Nouveau Testament », vous embarque dans son univers si singulier avec le plus grand des naturels. Les sujets métaphysiques, la poésie, voilà les deux principaux piliers du style « Van Dormael », qui a l’intelligence de l’assumer jusqu’au bout. Car, si on ne sentait qu’une poussière d’excuse rien ne fonctionnerait et l’ensemble s’écroulerait comme un château de cartes. Mais ce cinéaste ne doute de rien et là est sa plus grande force.

Pour autant, par rapport à « Mr Nobody », « Le Tout Nouveau Testament » apporte quelque chose qui fait la différence : un sens bienvenu de la dérision et de l’autodérision. Là où son film précédent parait rester très « premier degré », celui-ci donne toute sa part à l’humour. Le mariage avec le métaphysico-poétique fonctionne incroyablement bien, le rire donnant toute sa saveur à l’ensemble. Un peu comme une épice dans un plat élaboré.

Bien sûr, il est difficile de tout apprécier dans « Le Tout Nouveau Testament ». Le film est si singulier, si foisonnant, que le spectateur aura parfois du mal à s’y retrouver. Mais le cinéma de Van Dormael semble ainsi fait, et on en serait presque à penser que le réalisateur se plaît parfois à perdre son public.

Osé, iconoclaste, délirant, tour à tour trivial et profond, parfois les deux à fois, un moment marrant, un autre lyrique, et de temps en temps les deux en même temps, « Le Tout Nouveau Testament », avec son casting au diapason de l’esprit du film, est un extraordinaire cadeau pour les amateurs de cinéma différent. Car quiconque attend un film qui se démarque sera servi. Il ne plaît pas à tout le monde, mais c’est aussi, parfois, un trait caractéristique de certains films notables.

4-  Whiplash.

I jazzed in my pants.

"Et si tu échoues, tu me fais l'intégrale de Patrick Sébastien à la batterie, et tu te débrouilles pour adapter !"

« Et si tu échoues, tu me fais l’intégrale de Patrick Sébastien à la batterie, et tu te débrouilles pour adapter ! »

 

Alors oui, « Whiplash » est sorti en 2014. Le 24 décembre, plus précisément. En voilà un joli cadeau de Noël cinématographique. Pourquoi alors, le retrouver dans cette sélection ? Parce que je ne l’ai vu qu’en 2015, parce que je n’ai pas pu l’inclure dans mon classement 2014 et parce que c’est mon blog cinéma et que j’y fais ce que je veux. Na !

Ceci étant dit, parlons du film. « Whiplash » est une décharge électrique. Le film est tellement bourré d’énergie qu’on en sort survolté, alors même que l’histoire en elle-même n’est pas particulièrement faite pour revigorer. Cela tient plutôt à l’ambiance générale du film, bourré de tension et de décibels, de bruit et de fureur. La bande-son, avec son jazz endiablé et ses solos de batteries déments, y joue évidemment un grand rôle.

« Whiplash » c’est l’histoire d’Andrew, jeune batteur passionné, qui, à son entrée dans une des meilleures écoles de musiques du pays, parvient à intégrer l’orchestre de l’exigeant (c’est un magnifique euphémisme) Terence Fletcher. Une histoire pour le moins tumultueuse (nouveau superbe euphémisme) commence entre le professeur et son élève. Car Fletcher est un immense partisan de ce qu’on peut appeler « la pédagogie de l’électrochoc ». En gros, pousser les gens à se dépasser par tous les moyens possibles, hurlements, insultes, voire violence physique. Un bon copain, quoi.

Avant d’aller voir le film, en regardant l’excellente bande-annonce, j’étais pris d’un certain doute. Ce sujet parvenait-il à tenir la distance d’un long-métrage sans tourner en rond, ni fatiguer son public ? La réponse, à mon sens, est oui. Oui, oui, oui et encore oui. De scène d’anthologies en scène d’anthologie (mention pour la scène « not quite my tempo »), le film parvient plus qu’aisément à développer son histoire jusqu’à un extraordinaire final, mené de main de maître.

« Whiplash », et c’est logique de par son scénario, est d’abord porté par un duo d’acteurs hallucinant. J.K Simmons, Oscar archi-mérité du meilleur acteur dans un 2nd rôle, est époustouflant dans le rôle du professeur. Il serait injuste de résumer sa performance à ses seules (impressionnantes) crises de colère, tant la palette d’acteur ici mise à l’œuvre est bien plus variée qu’en apparence. Par des regards, des attitudes… Simmons donne toute sa complexité à Fletcher, parvenant à le sortir de la caricature. En face de lui, on trouve le jeune Miles Teller, dont le jeu plus réservé ne doit pas être un prétexte pour oublier une partition elle aussi mémorable.

Résultat, bien plus qu’un simple film pour amateur de musique (même si ces derniers se régaleront vraisemblablement), « Whiplash » est avant tout la mise en scène d’un duo parmi les plus mémorables de ceux qui m’ont été donné de voir au cinéma. La relation « amour / haine » entre Andrew et Fletcher est fascinante, notamment parce qu’elle en dit aussi beaucoup sur la passion, sur le succès, sur les rapports entre talent et travail et sur les relations « mentor / élève ». Sans prendre de gants, sans tomber dans la facilité, sans avoir le manque de tact d’offrir des réponses toute crues à son public, « Whiplash » raconte une histoire qui peut laisser songeuse à bien des égards.

3-  Mad Max : Fury Road.

On the road again.

"C'est toi qui conduis, c'est moi qui klaxonne ?"

« C’est toi qui conduis, c’est moi qui klaxonne ? »

La sensation provoqué par « Mad Max : Fury Road » est comparable à celle procurée par une montagne russe. Depuis la première minute, jusqu’à la dernière, on est comme embarqué sur un manège à pleine vitesse, dont on sort lessivé et heureux d’avoir ressenti autant d’adrénaline. Si vous n’avez pas le temps, ou l’argent, ou l’envie d’aller à Disneyland Paris (ou les trois), vous pouvez aussi vous payer un petit « Mad Max : Fury Road ». A condition d’offrir au film des conditions optimales de visionnage. Grand écran et excellent système sonore sont plus que recommandés.

« Mad Max : Fury Road » du réalisateur George Miller, le même qui a réalisé « Babe 2 : le cochon dans la ville » et « Happy Feet » (ça ne s’invente pas) est au cinéma « pop-corn » ce que le Mont Ventoux est au Tour de France, un sommet parmi d’autres, certes, mais un des plus notables. Etant capable d’apprécier tout autant, même si d’une manière différente, un cinéma contemplatif d’art et d’essai ou un blockbuster efficace, je me suis régalé devant ce film fou-furieux et explosif. Si on accepte de s’y immerger franchement et sans réticences, l’expérience délivrée devient incroyable.

Comment un film autant estampillé « action et explosion » a-t-il pu susciter autant d’adhésion, quand la majorité des films du genre ne récolte qu’un mépris à mon sens plus ou mérité selon les productions ? Premièrement, c’est parce que « Fury Road », ne triche pas avec son public. Il lui donne ce qu’il attend, une course folle, rien de plus, rien de moins. Et il le fait merveilleusement bien. C’est le deuxième point en faveur du film, son efficacité redoutable. Troisièmement, le rythme. Véritable rouleau-compresseur, ce « Mad Max » entraîne celui qui le visionne dans un récit quasiment sans temps morts, où les rares pauses ne sont que de salutaires calmes avant la tempête. Enfin, la musique. On ne parle sans doute pas assez de toute la place immense qu’occupe une bande-son dans un film. « Mad Max : Fury Road » en est un exemple particulièrement frappant. Aussi furieuse que l’histoire, la musique de Junkie XL (rien que ça) est pour beaucoup dans l’expérience du spectateur. Là sont peut-être les quatre points principaux qui font toute la force du film de Miller.

« Fury Road » vient avec fracas apporter sa contribution à une question qui me passionne : comment apprécier les blockbusters ? Trop complexe pour être abordée en détail ici, je n’y répondrai que d’une manière succincte : selon moi, tout dépend de comment on les regarde. L’école du spectateur, c’est important. La lucidité n’empêchant pas d’avoir envie de se faire plaisir, mais pas n’importe comment.

Et au risque de provoquer le débat, j’ajouterai que « Fury Road » est à mon sens l’illustration qu’une grosse production, même dans ce genre-là, peut être un film d’auteur. Car ce « Mad Max » est plus imaginatif et intelligent qu’il n’y paraît. Si le film de Miller ne respire pas l’originalité dans l’ensemble, il fourmille de détails et si son scénario est simple, son discours plutôt écologique et féministe, ne me paraît pas si bête.

Alors, prêts pour une petite montagne russe ?

2-  Kingsman : Services secrets.

Vodka pure. Pas de shaker, pas de cuillère.

"Posey, dans mon fauteuil rembourrey".

« Posey, dans mon fauteuil rembourrey ».

Comment un tel film peut-il être aussi mal vendu par sa bande-annonce ? A voir les trailers de « Kingsman » on a l’impression qu’on nous promet un enième ersatz de James Bond, avec juste des gros ralentis à la Matrix pour saupoudrer le tout. Et bien, non, qu’on se le dise une bonne fois pour toute, « Kingsman » ce n’est rien de tout ça. Ça commence par un rif’ de rock, et ça se termine par les fesses d’une princesse danoise (oui, oui), avec entre les deux du pur plaisir de cinéphile voyou.

« Kingsman » c’est un film de sale gosse bien éduqué. Un « chamboule tout » qui provoque une jouissance immense. « Kingsman » c’est à la fois une déclaration d’amour à James Bond et une gigantesque entreprise de désacralisation des codes « 007 ». « Kingsman » c’est en même temps une classe immense et un état d’esprit complétement barré. Une politesse mariée avec un doigt d’honneur. Le punk réconcilié avec le costard. « Kingsman » c’est « so british » et c’est « so good ». Rarement, dans mes sorties ciné avec les potos du bled, j’ai vu un film où tout le monde avait autant la banane au générique de fin. Quel pied, putain !

Et pourtant, passé une excellente introduction parfumée d’un petit Dire Straits des familles, le film prit son temps avant de me convaincre. A part une scène d’action dans un bar merveilleusement bien mené, tout cela restait encore assez sage. Et puis vint le déclic, à partir d’un dîner chic à base de fast-food. Passé ce moment, le film décolle définitivement, pour le plus grand plaisir du spectateur. Les scènes cultes s’enchaînent, depuis le carnage dans une église extrémisme jusqu’aux trépidantes minutes finales. Plus aucun temps mort, que du bon.

Matthew Vaughn, le réalisateur du controversé « Kick-Ass » et du meilleur X-Men, « First Class », met dans ce film tout son talent de metteur en scène avec un enthousiasme communicatif. La réalisation est hallucinante de maitrise, notamment dans les scènes de combats rapprochés. A cette virtuosité et à cet état esprit, vient se rajouter en magnifique cerise sur le gâteau, une bande-son choisit avec soin, tour à tour extraordinairement adapté ou merveilleusement décalé (mention pour ce son disco à la fin du film). On mélange le tout, et voilà un cocktail savoureux au possible.

Une suite est prévue pour 2017, que j’hésite à attendre avec impatience au méfiance. D’un côté, je resigne pour un film pareil avec plaisir, de l’autre j’ai peur que l’état d’esprit ne se dilue dans une franchise. En tout cas, Matthew Vaughn reste aux commandes. On verra donc bien.

Pour finir, parce qu’un peu d’auto-promotion de temps en temps, ça ne fait pas de mal, je vous invite si le cœur vous en dit, à lire un autre article que j’ai écrit sur ce blog il y a quelque mois. Il concerne un type de films dont à mon sens, « Kingsman » est un excellent représentant, à côté de Tarantino ou d’« Hot Fuzz », j’ai nommé le cinéma « pop-geek ». Pour le lire, c’est ici.

1-  Birdman

C’est un avion, c’est un oiseau, c’est Julien Lepers ?

 

"Je suis, je suis, je suis..."

« Je suis, je suis, je suis… »

 

Le voilà donc mon favori et ce n’est pas peu dire, tant les films que j’ai mis dans ce classement m’ont plu. Mais voilà, aucun n’a pu détrôner « Birdman », que j’ai pourtant eu la chance de voir très tôt dans l’année. Le plaisir que j’ai eu devant ce film fut l’un des plus grands que j’ai pu avoir sur un siège de cinéma. Oui, carrément. La liste de ce qui m’a plu dans « Birdman » est longue. Si on regarde l’histoire, ça n’a rien d’étonnant. Non seulement « Birdman » parle du cinéma, mais en plus il est aussi question de théâtre. Mes deux grandes passions réunies dans un film aussi malin, je ne pouvais être qu’aux anges.

Car « Birdman » aborde ces deux arts magnifiques, leurs singularités, leur rapport, leurs forces, leurs faiblesses, de manière remarquable. Avec une acuité certaine, le film parvient à offrir un discours d’une grande subtilité sur l’art, mais aussi sur la critique (ah, quel délice, cette scène dans le bar pour qui, comme moi, abhorre la caste des critiques établis…). Il y est aussi question des acteurs. Va-et-vient du succès, passage du comédien de théâtre à l’acteur de cinéma, envie d’être pris au sérieux… les thèmes abordés sont passionnants. Ni dogmatique, ni méprisant, « Birdman » est tout à la fois une belle déclaration d’amour et une mise-en-scène critique de tout ce qu’il aborde, depuis le rôle de l’interprète jusqu’aux différents types de cinéma, en passant par les scènes de théâtre.

Toutes ses problématiques, « Birdman » a l’intelligence de les enrober d’un sens de l’humour exceptionnel, bien que souvent dissimulé. Le rire masqué, parlons-en. C’est aussi une des grandes qualités de ce film. Bien moins sérieux qu’en apparence, « Birdman » est tour à tour une géniale parodie et une délicieuse auto-parodie, selon les moments. Cela concerne aussi bien (entre autres) les acteurs qui s’amusent à se singer que le monde artistique, dépeint avec une lucidité ironique et subtile. Les dialogues, génialissimes, sont pour beaucoup dans cette réussite, aussi bien côté sérieux que côté rire.

Au sommet d’un casting absolument fabuleux, sans aucune exception, on trouve Michael Keaton, auteur d’une performance hallucinante, d’autant plus forte qu’elle évoque sa propre carrière, sa propre situation personnelle. Fait pour ce film autant que « Birdman » était fait pour lui, le sosie de Julien Lepers livre une composition magistrale, qui a de plus la force d’aller au-delà d’une simple performance d’acteur. Car ce dont il est question ici, c’est aussi de « mise en abime », d’une mise en scène qui cherche à brouiller les pistes entre fiction et réel. Le rôle de Riggan Thomson est donc un rôle notable, à plus d’un titre, et qui passionnera notamment tout acteur ou apprenti acteur, mais pas que. C’est pourquoi, à mon sens, un Oscar du meilleur acteur aurait été bienvenu. Sans dénigrer l’excellente performance d’Eddie Redmayne en Stephen Hawking dans « Une merveilleuse histoire du temps » (le film étant, je trouve, moins notable que sa composition en elle-même), elle me paraissait paradoxalement moins « complexe à jouer » que celle de Keaton. Ce qui n’est jamais que mon avis.

Reste à tirer son chapeau à la réalisation d’Inarritu qui, par l’illusion de ce plan-séquence permanent, saupoudre fort à propos de vertige et d’étrange son histoire. De quoi achever de placer le mexicain dans la catégorie des grand cadors du cinéma actuel. Après des débuts de carrière discret mais très bons (je conseille fortement « Amours Chiennes », son premier film), « Birdman » fut la révélation de ce cinéaste de génie. Si « The Revenant » m’aura moins convaincu malgré ses qualités techniques époustouflantes ne rattrapant pas assez un scénario à mon avis trop faible, il n’en reste pas moins que le film ayant enfin permis à DiCaprio de gagner son Oscar fut une confirmation du talent immense d’Inarritu. Dont je surveillerai dorénavant avec attention les prochaines productions.

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[TOP 10] Mes dix films préférés de 2015 (10-6) /dix-films-preferes-2015-10-6/ /dix-films-preferes-2015-10-6/#comments Mon, 29 Aug 2016 15:30:08 +0000 licontinovich /?p=600 Continue Reading ]]> Tout est dans le titre, ma gueule.

 10-  Star Wars : le Réveil de la Force.

Le Rey-veil de la Force.

I'm a poor lonesome cow-girl...

« I’m a poor lonesome cow-girl… »

«  Le Réveil de la Force » est sans doute le meilleur 7ème épisode de Star Wars qu’on était en droit d’espérer. En effet, il est certain que ce film est un immense « fan service », mais comment pouvait-il en être autrement ? Faire autre chose aurait été un démentiel pari et la bande à Jean-Jacques Abrams n’avait pas d’envie autodestructrice particulière. Alors soit, va pour le « fan service ». Quand il est aussi soigné, je ne peux qu’apprécier. Certes, la base du scénario est une copie quasiment conforme de l’Episode IV, mais c’est uniquement valable pour la base. Ne serait-ce que par ses détails (un clin d’œil, un décor, un dialogue….) et par un inattendu et merveilleux sens de l’humour, le film sait faire la différence.

Les nouveaux personnages ? Tous très bien écrits depuis le trop mignon BB8 jusqu’au très attachant Finn, en passant par le jeune loup du Premier Ordre, le général Hux et le beaucoup trop classe Poe Dameron. Oui, même Kylo Ren, ne vous en déplaise ! A mon sens, ce personnage si controversé est d’une complexité bienvenue et apporte un peu de nouveauté au sein d’une galerie de vilains cinématographique qui (j’en sais quelque chose) a parfois tendance à bégayer quelque peu.

Et nom d’un chien, une héroïne qui dézingue tous les clichés de genre du cinoche, qu’est-ce que ça fait du bien, putain ! Rey, sache que tu as fait une entrée fracassante sur le podium de mes personnages féminins préférés. Ça leur apprendra, aux abrutis phallocentrés, y compris ceux du marketing de Disney qui t’ont grossièrement oublié de la campagne de jouets. Que vous le vouliez ou non, c’est aussi grâce à des personnages comme celui-là qu’on fait avancer la condition féminine, ne serait-ce que parce que dans les cours de récré, les filles (et les garçons !) pourront avoir comme modèle une héroïne qui envoie de l’entrecôte.

Bon le neuf, d’accord, mais quid des anciens ? Et bien, ils sont excellent aussi, parce que le film a su avoir le nécessaire courage d’assumer leur vieillesse. Mention spéciale à la très émouvante Carrie Fisher, n’en déplaise aux imbéciles qui n’ont su que critiquer son physique dans un concours de bassesse méprisable. La relation Han Solo/Leia Organa est ici plus touchante que dans n’importe quel autre Star Wars, parce qu’elle est fragile et offre l’image d’un couple réaliste, au-delà du conte de fées. Harrison Ford respire toujours la classe et que dire de Luke, qui n’a sans doute jamais été aussi charismatique que dans les quelques secondes de cette scène finale….

Bref, il est jouissif de regarder un film où on sent que toute l’équipe a eu vraiment à cœur d’offrir quelque chose d’agréable à son public. Tout cela finit par rendre l’ensemble si sympathique qu’on en vient à facilement pardonner au film ses quelques faiblesses, comme par exemple la carte menant à Luke, l’un des plus bancal « MacGuffin » (un objet uniquement prétexte au déroulement du scénario) de l’histoire du cinéma.

Cependant, au final, Star Wars 7, ses failles et ses points forts, seront avant tout jugés à l’aune des épisodes 8 et 9. Aura-t-il lancé une superbe trilogie ou ne sera-t-il qu’une belle promesse ? Comme le disait joliment le fils de ma marraine : « Ce film, c’est comme le ‘du’ dans la phrase ‘je veux du fromage’ ». Une transition, en somme. Où il était nécessaire de reposer les bases. En espérant que le 8 sache apporter en originalité, en étant autre chose qu’un grossier plagiat du V (avec un petit « je suis ton frère »). D’un côté je redoute ce prochain film. De l’autre je l’attends avec l’impatience d’un gosse. Wait and see.

9-   The Lobster.

Homard m’a tuer.

"J'hésite toujours entre le papillon et le dos-crawlé..."

« J’hésite toujours entre le papillon et le dos-crawlé… »

OFNI. Objet Filmé Non Identifié. Cette catégorie de films regroupe ces productions qui ne ressemblent à aucunes autres et dont vous sortez en vous disant : « what the fuck did I just see ? ». Les OFNI peuvent être désarmants, savoureux ou les deux à la fois, mais il est rare qu’ils laissent indifférents. « The Lobster » est un très bel OFNI. Ce film développe son style si particulier en l’assumant jusqu’au bout, sans complexe. Il vous entraîne dans un monde étrange avec un rythme calme et lent, puis il vous dit : « voilà, c’est fini ». En plein milieu d’un doute, évidemment. Si « Inception » avait le monopole de la fin ouverte, ça se saurait. Et vous restez dans la salle de cinéma, un sourcil relevé et un mince sourire aux lèvres. « What the fuck did I just see ? »

Dans « The Lobster », il est question d’amour et d’homards. On doit trouver l’amour, sinon on est transformé en animaux. Et c’est facile de se marier : il suffit de justifier d’au moins un truc en commun avec le partenaire. Si se marier était aussi anodin, ça se saurait, non ? Bref. Malgré tout, certains échouent et en sont réduits à espérer un animal noble pour leur nouvelle vie. Seulement, parfois pas de bol, on tombe sur la palourde. C’est couillon.

Le film développe une contre-utopie du sentiment amoureux avec une finesse ironique appréciable. Ce sentiment dont on fait des pages et des pages, des chansons et des chansons, des films et des films….j’ai nommé l’amour, « The Lobster » le fait descendre de son piédestal pour le mettre en scène dans un univers dysoptique où il a perdu toute sa flamme, mais pas pour autant toute sa beauté. L’amour, semble nous dire, « The Lobster », c’est un peu plus compliqué qu’une chanson cul-cul la praline et, sans lui enlever sa force, on en fait parfois beaucoup trop à son sujet. C’est assez iconoclaste, comme discours, mais c’est sacrément intéressant.

L’histoire, d’une intelligence certaine, se développe en chapitre, avec à chaque fois une particularité, tout en gardant une bonne cohérence d’ensemble. Elle est bien servie, il faut dire, par deux choses. Premièrement, une lumière automnale impeccable, qui donne à tout ce triste foutoir une couleur particulièrement adapté. Deuxièmement, un humour pince-sans-rire du meilleur effet, qui donne à la grande absurdité du film tout son piquant et sa saveur. Reste à signaler un casting impeccable, emmené par un Colin Farell dont les yeux de chiens battus semblaient fait pour ce rôle. Et oui, même Léa Seydoux se débrouille pas trop mal dans son personnage insupportable, ce qui aide bien. Comment ça, je suis méchant ?

En tout cas, après « The Lobster », vous risquez fort de ne plus voir les homards de la même façon. Ce qui est déjà notable.

8-   Marguerite.

Laissez-moi chanter, chanter en liberté.

« Ah, je ris, de me voir si belle, en ce miroir ! »

C’est un beau film, que ce « Marguerite ». Un film touchant, humain. A la fois triste et joli. C’est un beau film sur les rêves, sur la passion, sur l’amour, sur les défauts. C’est un film qui a le bon ton de ne se complaire ni dans l’apitoiement, ni dans la caricature. Il prend à bras les corps la complexité des sentiments humains et s’en sort plutôt bien. J’en suis ressorti songeur, les yeux dans le vague. C’est plutôt bon signe.

Marguerite adore chanter. Problème : elle chante horriblement mal. Ou plutôt, elle chante magnifiquement mal, et elle n’en sait rien, car comme Madame est une grande bourgeoise qui n’est avare ni en fêtes, ni en dons, il ne se trouve personne pour lui avouer la vérité. Une histoire lointainement inspirée de la véritable vie de Florence Foster Jenkins (hop, un petit lien Wikipédia ici).

On y trouve Catherine Frot, qui a le bon goût de nous rappeler de temps en temps à quel point c’est une actrice délicieuse. Elle incarne avec une grande justesse cette Marguerite cette femme victime de l’ennui, de l’hypocrisie. Elle aime tant chanter, même si elle le fait si mal, sans s’en rendre compte. Sans s’en rendre compte, vraiment ? Et si l’essentiel était ailleurs ? Comme elle le dit si bien, dans la scène la plus touchante du film, c’était chanter ou devenir « folle ». Une peinture délicate et complexe du rapport de chacun à sa passion. Ou pointe aussi la place des femmes dans la société bourgeoise de l’époque.

Une époque d’ailleurs particulièrement bien reconstruite, entre dadaïsme et salons bourgeois et dans laquelle le casting se fond à merveille. C’est particulièrement vrai pour le comédien Sylvain Dieuaide, remarquable en jeune journaliste qui finit par prendre en affection Marguerite. Mention aussi à Denis Mpumba pour son étrange Madelbos, à Aubert Fenoy pour son décalé Kyrill Von Priest ou à André Marcon, très bon dans un rôle pourtant difficile : celui du mari.

Cependant, celui qui trône en majesté de ce casting exquis, n’est autre que Michel Fau, immense dans le rôle du ténor en déclin devenu mentor par besoin d’argent. Comment a-t-on pu ne pas lui donner le César du meilleur acteur dans un second rôle ? Sa performance, tout bonnement extraordinaire, trouve son sommet au moment où il écoute pour la première fois Marguerite chanter. Son corps ne fait rien. Son visage ne fait rien. Seuls ses yeux parlent. Cela dure une dizaine de secondes et c’est une véritable leçon de jeu.

7-   Vice-Versa

Pix’art. 

Quand tu hésites pour ta boule au bowling...

Quand tu hésites pour ta boule au bowling…

Ils sont forts, chez Pixar, quand même. Quatre années d’affilé, 2007, 2008, 2009,2010, les mecs parviennent à envoyer du très lourd avec la régularité d’un métronome. Ça commence avec les très sympathiques « Ratatouille » et « Wall-E », ça se termine avec deux chefs d’œuvres, le sublime « Là-Haut » et l’excellent « Toy Story 3 ». Puis les gars, peut-être pour ne pas trop tuer le game, se calment un peu. Pendant trois ans, ils produisent du moins notable, le temps pour le critique moyen de se demander : « terminado la magie ? » Nullement. Les « Pixar Boys » ont plus d’un tour dans leur sac. Ils se posent deux ans pour préparer la prochaine merveille et calment une nouvelle fois tout le monde. Au calme.

Non, « Vice-Versa » n’est pas, à mon sens, le « meilleur Pixar ». Dans mon cœur, ce titre reste occupé par l’immense « Là-Haut ». Ça n’empêche pas que « VV » (pour les intimes) fait partie des tous meilleurs et tape probablement podium. Avec sa singularité mais aussi grâce à une recette qui a fait ses preuves depuis le premier « Toy Story » : des bons sentiments sans niaiserie et un mariage impressionnant d’aisance entre volonté « grand-public », exigence artistique immense et finesse du scénario. « Vice-Versa », comme les meilleurs Pixars, a deux principales qualités. Primo, ses personnages sont incroyablement touchants. Secundo, il est beaucoup plus intelligent qu’il n’en a l’air de prime abord.

Mais là où « VV » se démarque des autres productions du studio, c’est par son audace. Car  l’idée de départ est aussi bonne que périlleuse. Représenter l’esprit des gens à travers différents personnages, c’est un excellent point de départ… pour un court-métrage et cela a d’ailleurs donné matière à de savoureuses bande-annonce. Mais faire tenir cette idée sur une heure et demie sans qu’elle s’essouffle ? Plus compliqué. « Vice-Versa » y arrive pourtant, et sans temps morts.

Bien sûr, tout le film n’est pas un monument de créativité, mais Pixar a toujours préféré la poésie simple au foisonnement. Bien sûr, l’esprit humain est plus complexe que les relations entre cinq émotions, mais personne parmi les auteurs n’affirme le contraire. Il s’agit simplement d’une parabole agréable derrière laquelle se cachent des thèmes traités avec plus de finesse qu’il n’y paraît : le déracinement, la famille… ou encore la fin de l’innocence absolue. Ce sujet, abordé à travers le meilleur personnage du film, l’ami imaginaire, risque fort de vous arracher des pleurs dans une des scènes les plus tristes des films Pixar. C’est là aussi une des très grandes forces de ce studio : parvenir à me faire encore pleurer à chaudes larmes.

Que vous soyez enfants ou grands enfants, « Vice-Versa » vaut donc le détour et restera vraisemblablement parmi les plus belles réussites d’une équipe dont on attend avec impatience la prochaine merveille.

6-  Les Nouveaux Sauvages.

Introduce a little anarchy.

Vive les mariés !

Vive les mariés !

Le film dit « à sketches », où se succèdent plusieurs histoires reliées par une même thématique globale, est un genre compliqué. Deux écueils principaux le menacent : une manque de cohérence de l’ensemble et surtout une quasi-inévitable inégalité entre les différentes parties. S’il n’esquive pas vraiment ce deuxième souci, c’est peu dire que « Les Nouveaux Sauvages » s’en sort remarquablement bien dans cet exercice de style périlleux.

Le film est un impitoyable « jeu de massacre » dont le fil rouge est l’ultra-violence pouvant surgir du quotidien. Réquisitoire féroce et acide, « Les Nouveaux Sauvages » essaye de présenter par le pire à quel point notre société que l’on dit civilisé peut facilement basculer dans la sauvagerie.

L’excellent sketch d’ouverture, « Pasternak », annonce bien la couleur. Il est suivi par celui qui est peut-être le plus faible du lot, « Las Ratas », avant que le film nous expédie un gros direct du droit avec le furieux « El mas fuerte ». Suivent « Bombita » et « La propuesta », le premier étant aussi savoureux que le deuxième est déprimant. Le film se termine en apothéose avec la partie du mariage, « Hasta que la muerte nos separe », véritable morceau de bravoure en forme de crescendo impitoyable.

« Les Nouveaux Sauvages » parle d’abord et avant tout de l’Argentine. C’est une gigantesque exagération de certains des problèmes les plus graves de ce pays (violence automobile, relation pour le moins délicate avec l’administration…). Si tout cela reste une caricature explosive, reste que quiconque ayant vécu dans ce pays devrait s’apercevoir à quel point le film frappe juste. Les argentins eux-mêmes, qui sont parfois d’une grande lucidité sur leur contrée, semble d’ailleurs nombreux à le reconnaître. Parlez de « Bombita » à l’un d’entre eux et régalez-vous, ça ne va pas être triste.

Pour autant, malgré son attachement à la réalité argentine, tout le monde peut apprécier « Les Nouveaux Sauvages », même quelqu’un ne connaissant absolument rien au pays des gauchos. Le film est à la fois ultra-local et universel, ne serait-ce que parce que la violence qu’il décrit est bien loin de nous être étrangère. Tour à tour plaisir coupable ultra-jouissif à l’ironie mordante, puis démoralisant au possible, « Les Nouveaux Sauvages » est une tornade, un coup de poing, qui a du mal à laisser son public indifférent. Et qui, en ce qui me concerne, s’apprécie encore mieux au deuxième visionnage.

Médaille de bronze derrière mes deux films argentins préférés : l’excellentissime « Nueve Reinas » et ce fabuleux chef d’œuvre qu’est « El Secreto de sus Ojos ». Si vous voulez vous essayer au cinéma argentin, voilà déjà trois pistes géniales pour commencer.

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TOP 150 : LES PLUS GRANDS MÉCHANTS DE L’HISTOIRE DU CINÉMA. (10-1) /top-150-mechants-cinema-10-1/ /top-150-mechants-cinema-10-1/#comments Thu, 20 Feb 2014 21:57:34 +0000 licontinovich /?p=374 Continue Reading ]]> Suite et fin du Top 150 sur les plus grands méchants de l’histoire du cinéma.

Attention, à lire avant de commencer :

- Il est nécessaire avant toute chose de définir ce qu’est un méchant. Dans ce top on entendra par Méchant « tout personnage ayant, par ses actions ou ses pensées, un comportement de nature à devenir l’ennemi d’un héros ou de choquer une morale socialement admise ».

- Ce top se limite à des méchants individuels ou en duo,  et n’inclue donc pas les méchants de groupe comme les oiseaux d’Hitchcock, les martiens de Mars Attack, les vélociraports de Jurrassic Park, ect…

-Ce Top est par définition personnel et donc subjectif, il ne reflète que mon avis, et vous avez entièrement le droit de ne pas être d’accord.

-Personne n’a la science infuse en matière de cinéma et surtout pas moi, il y a donc forcément des oublis.

-Pardon d’avance pour les fôtes d’ortografes.

-Possibilité de spoilers.

10- Gripsou le Clown- Ça, il est revenu (1990).

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« Ils flottent tous en bas… »

Vous êtes coulrophobe (vous avez peur des clowns) ? Ne regardez JAMAIS « Ça, il est revenu » ! Vous pourriez bien ne plus dormir de votre vie. Ce téléfilm a traumatisé toute une génération grâce à son antagoniste principal, le plus terrifiant inventé par le maître de l’horreur Stephen King – c’est dire. « Ça », est un démon venu des profondeurs du mal qui revient régulièrement hanter la ville de Derry, s’amusant à prendre les formes les plus effrayantes pour terroriser ses victimes.

« Ça » a en effet le pouvoir de déceler nos peurs les plus intimes, pour mieux s’en vêtir. Mais son apparence préférée, sa plus affreuse et sa plus traumatisante c’est celle de Gripsou le Clown. Clown amical en apparence, Gripsou adore attirer les enfants avec des illusions de fête et de cirque… pour mieux les assassiner. On perçoit aisément toute l’horreur de ce personnage : en reprenant, de manière perverse et terrifiante, un symbole positif (le clown) Stephen King rend l’horreur encore plus prenante par le paradoxe qui s’ensuit. Rien n’est plus affreux qu’un concept familier et rassurant devenu tout d’un coup psychopathe et meurtrier.

Cependant le clown n’est qu’une forme et, en réalité, « Ça » n’a pas de nom. Comme le dit si bien la jaquette du DVD : on ne nomme pas l’innommable. Sa véritable apparence est beaucoup trop horrible et insoutenable pour prendre place dans notre dimension. Le visage le plus proche de cette abomination que « Ça » peut adopter est une immense araignée…

Le bouquin de Stephen King, beaucoup plus profond et violent que le film, interroge notamment sur le mal d’une ville. Derry est en effet rongée par le désœuvrement, les rancœurs et l’homophobie, choses dont « Ça » semble se nourrir. La bête semble avoir un contrôle total sur la ville, se réveillant et s’endormant en fonction des violences commises. On retrouve peu cette dénonciation sociale dans le téléfilm mais la performance de Tim Curry en « Ça » reste absolument mémorable et le personnage incroyablement terrifiant…

Son interprète : Tim Curry.

Sa scène : la première et traumatisante apparition du clown dans un égout, attirant un enfant qui y a fait tomber son bateau en papier.

Le point culture : On retrouve des allusions à « Ça » dans de nombreux autres livres de Stephen King : Dôme, Dreamcatcher, les Tommyknockers…

9- John Doe- Seven (1995).

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« Detective. Detective. DETECTIVE! You’re looking for me. »

L’apogée du méchant moralisateur, rendu tordu par sa vision psychorigide des choses. John Doe, fanatique religieux, est dégoûte par le monde qui l’entoure, qu’il considère abject et décadent, rempli de païens. Il décide alors de punir quelques uns de ces dévoyés par où ils ont péché, en leur offrant à chacun d’entre eux une mort en fonction de ce qu’il considère comme étant leur crime. 7 meurtres, pour 7 péchés capitaux.

Les 7 péchés capitaux. Ces fautes de la chrétienté ont souvent fasciné la fiction et trouvent ici une utilisation particulièrement affreuse. Avec une ingéniosité macabre, John Doe va mettre en scène tous ces crimes, pour mieux aiguiller l’enquête vers son objectif. Car les premiers meurtres ne sont qu’un prélude à un plan bien plus abominable et machiavélique, un plan implacable. Le final du film reste longtemps gravé en mémoire, tellement il est amer et dénué d’espoir.

Dès son apparition, Kevin Spacey – non crédité au générique pour ménager l’effet de surprise – crève littéralement l’écran. Dans ce qui reste la plus extraordinaire performance d’un acteur de génie, il parvient à nous donner des frissons dans le dos rien qu’à son timbre de voix monocorde. Le fanatisme du personnage est rendu de manière impressionnante. Quasiment possédé par le rôle, Spacey débite les discours moraux de John Doe avec un calme qui apparaît toujours au bord de la rupture, prêt à se fissurer et à entrer dans la démence.

Seven est un film noir au sens pur du terme. Dés le générique, on est plongé dans un monde oppressant et triste. Comme en écho : il pleut quasiment tout le film, sauf dans la scène de fin. Seven est une expérience dont on ne sort que rarement indemne.

Son interprète : Kévin Spacey.

Sa scène : son discours dans la voiture, où il évoque ses victimes avec mépris et dégoût.

Le point culture : John Doe, en anglais, désigne un quidam.

8- Gollum- Le Seigneur des Anneaux.

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« Tout ce que nous voulons c’est du poisson, fort bien gouteux ».

Le voila, le meilleur personnage de la Trilogie du Seigneur des Anneaux. Aragorn et sa badasserie, Légolas et son soleil rouge, Pippin et sa collation de midi, tous coiffés aux poteaux par un semi-homme dégénéré, rampant et dialoguant avec lui-même. Si Frodon est le héros des films de Peter Jackson, alors Gollum en est sans doute le méchant (ou l’antihéros ?) le plus sombre. Ses scènes cultes sont innombrables, et le personnage parvient même à être un moteur comique de l’intrigue, notamment dans sa relation avec Sam. Preuve la scène des lapins et du « stupide Hobbit joufflu ». On sera presque tenté de dire que la nouvelle trilogie de Peter Jackson aurait pu trouver sa justification uniquement par la scène entre Bilbo et Gollum du premier volet.

Le plus fascinant dans Gollum est son ambiguité. Le personnage est, comme chacun sait, tiraillé entre deux personnalités : Sméagol, un homme bon un peu simplet et son alter-égo Gollum, personnalité mauvaise et traitresse corrompue par l’anneau. Les dialogues entre les deux facettes de Gollum sont incroyables. Le public est fasciné par cette créature déchirée. Le scénario le fait passer successivement du dégoût à la pitié, et ainsi de suite, au fur et à mesure que Gollum parait se racheter puis replonge dans la folie.

La performance d’Andy Serkis est immense et démente. Utilisant parfaitement la technologie de motion capture, le comédien incarne avec un énorme talent les ruptures d’émotions de Gollum. Serkis parvient à retourner le public en un clin d’œil. Que l’on m’explique maintenant pourquoi il n’a même pas été nominé à l’Oscar du meilleur second rôle.

Son interprète : Andy Serkis.

Sa scène : le dialogue avec lui-même : « vas-t-en et ne reviens jamais », une performance prodigieuse…

Le point culture : Contrairement à ce que la majorité des gens pensent, Gollum n’est pas schizophrène mais atteint d’un trouble dissociatif de l’identité. La schizophrénie désigne une interprétation du réel particulière entraînant des comportements et des discours délirants, et ne se traduit pas par la présence de plusieurs personnalités.

7- L’Agent Smith- Matrix

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« Monsieur Anderson, heureux de vous revoir. Vous nous avez manqué. »

Dès 1999, le film Matrix frappait un grand coup dans le monde de la science-fiction. Il en profitait pour révolutionner les scènes d’action, tout en se permettant d’enchaîner une multitude de références à la mythologie, la littérature, la philosophie… Une trilogie pareille, la plus intelligente de l’histoire des blockbusters, ne pouvait pas se permettre de foirer son méchant. Mais l’Agent Smith, un programme chargé de surveiller la réalité virtuelle de la Matrice contre des pirates, qui dégoûte par son rôle et par les humains qu’il côtoie, est plus qu’à la hauteur.

30 secondes ou presque après le début du film, l’Agent Smith frappe déjà les esprits :

« Mes hommes sont sur le coup.

-Non lieutenant, vos hommes sont déjà morts. »

Première réplique culte après 3 phrases de dialogue, pas mal. Au fur et à mesure de la trilogie, l’Agent Smith prend de plus en plus d’importance, jusqu’à devenir l’antagoniste premier, menaçant à la fois les machines et les humains. C’est un fait : 90% des meilleures scènes des Matrix se déroulent lorsqu’il est présent. On a rarement vu un méchant aussi jouissif. Impossible de le détester totalement, tellement l’Agent Smith respire la classe. Diablement intelligent, il semble avoir perpétuellement un coup d’avance sur tous les autres personnages. Ses discours sur la Matrice et sur les hommes sont des morceaux de bravoure.

Sa dégaine, entre Men In Black et Agent Fédéral, est déjà un must. Sa transformation en virus capable de se dédoubler rend le personnage encore plus marquant, lui offrant des scènes savoureuses et inoubliables, comme le combat entre Néo et les Agents Smith à la barre de fer. Ajoutez à cela le charisme d’Hugo Weaving, un acteur comme on en fait peu, et vous aurez le cocktail détonant qui fait de l’Agent Smith un méchant aussi légendaire.

Son interprète : Hugo Weaving.

Sa scène : celle où il décrit l’humanité comme un virus.

Le point culture : Le rôle fut proposé à Jean Reno, qui le déclina pour tourner Godzilla.

6- Jack Torrance- Shining (1980).

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« Here is Johnny ! »

Écrivain en panne d’inspiration, Jack Torrance saute sur l’occasion qui s’offre à lui de garder un vieil hôtel durant la période creuse. Il s’y installe avec sa famille, espérant profiter de son temps libre pour retrouver de la créativité. Problème : l’hôtel est maléfique, et va petit à petit étendre son emprise sur Jack Torrance, jusqu’à en faire un fou meurtrier.

Jack Nicholson n’est pas un acteur connu pour la finesse de son jeu, ni pour être un comédien discret. Il faut voir ses grimaces dans Mars Attack ou sa gesticulation dans le Batman de Tim Burton pour s’en convaincre. Mais ce qui est le plus incroyable, c’est que c’est justement cette absence de finesse qui le rend génial. Jack Nicholson est peut-être le seul acteur au monde à pouvoir jouer aussi bien sur la frontière avec le surjeu, voire en surjeu total.

Le personnage de Jack Torrance en est la plus belle illustration. L’espace d’un film, Jack Nicholson explose littéralement, emplissant l’écran d’une performance remplie de bruit et de fureur. Son physique particulier s’accorde de manière géniale avec le personnage. Le film repose entièrement sur la crédibilité de Torrance, et Nicholson assume totalement ce rôle de clé de voûte. Ses visages grimaçants, ses sourires déments, son corps voûté, ses gestes nerveux, ses tics omniprésents… tout est à la limite du parfait. La performance est époustouflante et comme de bien entendu… elle ne fut récompensée par aucun Oscar.

Son interprète : Jack Nicholson.

Sa scène : la scène où il démonte la porte à la hache avant de balancer sa réplique culte “Here’s Johnny”, improvisé et inspire d’une publicité.

Le point culture : Stephen King n’aimait pas la version de Shining de Kubrick, dénuée de toute allusion à la violence antérieure de Torrance, qui battait son fils avant d’arriver à l’hôtel.

5- Anton  Chigurh- No Country for Old Men (2007).  

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“Step out of the car, sir”

Lorsqu’il découvre par hasard une mallette remplie de billets sur le lieu d’un carnage, Llewelyn Moss ne sait pas qu’il va provoquer sa traque par un ange de la mort ténébreux, psychopathe et impitoyable, une tornade ne laissant que mort et désolation derrière elle : Anton Chigurh.

« Quelques » raisons de la présence d’Anton Chigurh dans le Top 5 :

-Parce que son arme est aussi expéditive qu’originale : un pistolet d’abattoir pour tuer le bétail.

-Parce qu’un méchant terrifiant avec la coiffure d’Annie Cordy, ça se remarque.

-Parce qu’il a un sourire à vous glacer le sang.

-Parce que Javier Bardem est peut-être l’un des cinq meilleurs acteurs au monde actuellement et qu’il livre ici une performance hallucinante, tout en silence, en sourire et en regard.

-Parce qu’il est impossible de ne pas être effrayé par ce tueur sorti de nulle part.

-Parce qu’il dégomme tout le monde derrière lui, et que personne ne lui échappe.

-Parce qu’il a peu de dialogues, mais qu’ils sont à chaque fois aussi savoureux que glaçant.

-Parce qu’il joue la vie d’un buraliste à pile ou face, juste pour le plaisir.

-Parce qu’il est ultra-badass.

-[SPOILER ALERT] Parce qu’il gagne à la fin.

 

[SPOILER ALERT]

4- Norman Bates- Psychose (1960)

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« They will look and they will say: why, she couldn’t even hurt a fly? »

Le Bates Motel n’est pas un endroit où passer ses vacances. Certains clients meurent de façon mystérieuse, et on ne saurait que trop vous déconseiller d’aller y prendre une douche. Si malgré tout vous prenez le parti de vous y rendre et que vous entendez une musique stridente, courrez !

Vous pourriez penser que le responsable de ces meurtres est cette vieille dame acariâtre et solitaire, que l’on aperçoit toujours que fugacement et dont s’occupe Norman, le gérant, son fils, un homme sympathique et avenant. Problème : cette dame est morte depuis des années, et le tueur est en réalité ce si gentil Norman, un dangereux psychopathe bipolaire. Traumatisé par la mort de sa mère, il semble hanté par son fantôme au point de se déguiser en elle pour la faire revivre et en profiter pour tuer les femmes qui arrivent au Motel.

Psychose a beau avoir vieilli, le chef d’œuvre du maître Hitchcock demeure un classique du suspense, à voir pour tout cinéphile. Ne serait-ce que pour la performance d’Anthony Perkins en Norman Bates. Ce personnage, devenu un immense classique de la galerie des méchants de cinéma, incarne une folie traumatisante et mystérieuse, révélé lors d’un twist qui laissa bouche bée tous les spectateurs de l’époque. Perkins joue incroyablement bien la bipolarité de Bates, entre gentillesse timide et instinct barbare et meurtrier.

Et que dire de cette scène finale, au combien inoubliable, où Norman Bates se parle à lui-même en regardant une mouche, se persuadant que les policiers le prendront pour quelqu’un de gentil, incapable de faire du mal à un insecte ? Alors même que Bates divague sur sa supposée gentillesse, son visage grimaçant de psychopathe montre justement l’inverse, tandis que l’image s’efface en remplaçant sa face par une tête de mort… Ça, messieurs, dames, c’est ce que j’appelle une scène finale.

Son interprète : Anthony Perkins.

Sa scène : La scène finale.

Le point culture : Il y eu trois suites à Psychose, toutes avec Anthony Perkins, qui réalisa d’ailleurs le 3ème volet.

3- Dark Vador- Star Wars.

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« Non Luke. Je suis ton père. »

Le méchant le plus culte de ce top, et sans doute de très loin. Qui ne connaît pas Dark Vador ? Qui ne l’a jamais imité ? Qui n’a jamais utilisé la réplique la plus célèbre du cinéma dans une conversation ? Même les personnes n’ayant jamais vu Star Wars – ça existe – sont familières du le Seigneur Sith tellement ce dernier est rentré dans la culture populaire. En témoigne le nombre de références au personnage dans les films, les publicités, les séries…

La classe du personnage est infinie. Tout dans Dark Vador est culte. Son nom menaçant, son apparence, sa voix entrecoupée de respirations difficiles avec le ton grave génial d’Earl Jones, son pouvoir d’étranglement et surtout, surtout, sa musique. La marche impériale, devenu le thème du Sith, est sans aucun doute la création la plus géniale du plus génial des compositeurs de film : John Williams. Ce thème au final plutôt simple est doté d’une puissance martiale inégalée, à donner des frissons. Comment ne pas se surprendre à s’imaginer Seigneur Sith lorsque cette musique résonne à chaque apparition de Vador ?

Mais le plus incroyable dans Dark Vador, c’est son destin. On peut dire ce qu’on veut – de manière souvent assez injuste – sur la récente trilogie de préquel, mais elle confère au personnage une force que ne peut égaler aucun autre méchant : celle d’être le héros de la plus célèbre saga de science fiction jamais inventée. Oui, si l’on observe les films dans l’ordre, de l’épisode I à l’épisode VI, il faut se rendre à l’évidence : le véritable (anti-)héros de Star Wars est Anakin Skywalker, alias Vador, alias l’élu de la force. La tragédie de sa destinée résonne avec encore plus de force avec l’excellent épisode III. On observe avec une angoisse mêlé d’attente, la descente aux enfers d’Anakin, tout en sachant très bien ce qui sera au bout. Sa damnation progressive ne nous étonne pas, mais nous ravit presque tant nous sommes inconsciemment impatient de voir comment Anakin est devenu Vador. Joseph Campbell, dans Le Héros aux milles et un visage, expliquait que tout récit suit un schéma en 11 points appelé le Voyage du Héros : celui-ci poursuit des épreuves, chute, se relève et triomphe. Dark Vador introduit un schéma inverse : la déchéance du tyran, une chute vers les enfers, dont il finira par se relever dans un dernier sursaut, retrouvant un peu d’humanité juste avant de mourir.

Son interprète : James Earl Jones pour la voix.

Sa scène : Celle où il étrangle un amiral de la flotte impériale. « Votre manque de foi me consterne ».

Le point culture : le casque de Dark Vador est inspiré des samouraïs, quand l’Empire s’inspire du IIIème Reich et de Mussolini : uniformes fascistes, politique raciale (il n’y a aucun extra-terrestre dans les armées de l’empereur…), répression de la rébellion.

2- Hannibal Lecter- le Silence des Agneaux (1991).

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«Un inspecteur du recensement a voulu m’interroger. J’ai dégusté son foie avec des fèves et un excellent chianti.»

Lorsque Clarisse, inspectrice du FBI extrêmement douée, se retrouve confronté à une enquête où elle doit traquer le tueur en série « Buffalo Bill », elle n’a d’autre alternative que d’être aidée par le plus grand monstre qui puisse se trouver dans les prisons américaines. Hannibal Lecter, psychiatre de génie et ayant pour violon d’Ingres le cannibalisme, est la seule personne capable de lui indiquer les bons indices, de par son intelligence et sa raison sans pareille.

Le Silence des Agneaux a révolutionné le monde du thriller. Il est le premier film du genre « horrifique » a avoir gagné l’Oscar du meilleur film. Sans remettre en question l’excellente performance du reste du casting, on ne peut que constater que c’est le personnage d’Hannibal Lecter qui fait passer le film du statut de « très bonne production » à « chef d’œuvre ». Son dialogue avec Clarisse est un modèle de tension ambiguë. Hannibal Lecter joue avec nos nerfs tout le long du film, et nous adorons cela. On a tout dit sur la performance d’Anthony Hopkins dans ce rôle, utilisé tout les superlatifs les plus élogieux, et impossible de dire qu’elle ne les mérite pas.

Hannibal Lecter est un tournant dans l’histoire des méchants de cinéma. Pour la première fois sans doute, un vilain séduit autant son public tout en étant également/vraiment immoral. Hannibal Lecter est un monstre, un psychopathe amoral se délectant de l’un des tabous les plus forts de l’humanité : l’anthropophagie. Mais c’est un monstre séducteur : il est incroyablement intelligent, fin, cultivé, raffiné. Le public, tout comme Clarisse, se prend à apprécier ce fou-dangereux. Son apparence, ses yeux écarquillés, son demi-sourire, son regard fixe qui ne cligne quasiment jamais, tout cela devrait nous effrayer. Et pourtant… impossible de le nier, dans un sens, nous apprécions Hannibal Lecter. Cette capacité qu’à le cinéma a nous faire aimer un personnage aussi immoral interroge. Après le Silence des Agneaux, nous n’aurons plus peur de ressentir de la sympathie pour un méchant.

N’y allons pas par quatre chemins : Hannibal Lecter est, pour la majorité des publics, le méchant le plus mythique du 7ème art, et n’est médaille d’argent de ce top que d’un cheveu. Alors certes, les films qui ont suivi et étendu le mythe n’arrivent pas à la hauteur du classique « Le Silence des Agneaux », mais qu’importe. Le docteur Lecter est un méchant stratosphérique. Vous n’oublierez jamais Hannibal le cannibale.

Son interprète : Anthony Hopkins.

Sa scène : le premier dialogue avec Clarisse.

Le point culture : Le Silence des Agneaux n’est pas la première apparition sur grand écran d’Hannibal Lecter, personnage issu des romans de Thomas Harris. On le retrouvait déjà dans 6ème Sens de Michael Mann (pas le film avec Bruce Willis, un autre), où il était joué par Brian Cox.

1-Le Joker- The Dark Knight (2008).

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“Why so serious? Let’s put a smile on that face!”

Le voila donc le number one de ce top, le plus grand méchant de l’histoire du cinéma. En soi, sans parler des films, le Joker est déjà un méchant culte. Il est le plus grand ennemi du plus grand des super-héros : Batman. L’homme chauve-souris possède une galerie de vilains inégalable en cela qu’elle est composée de la pire liste de psychopathes jamais vue, mais de psychopathes qui sont quasiment tous teintés d’un réalisme froid peu courant chez les super-héros.

Allons plus loin : le Joker est le plus grand méchant de l’histoire des comics, assez largement devant Venom. Ce personnage de clown grimaçant, hyperactif et destructeur est à la fois jouissif et terrifiant. Jouissif, parce que la bonne humeur psychopathe du Joker a curieusement quelque chose de communicatif. Terrifiant, parce que le Joker récupère tous les codes du positif (blagues, clownerie…) pour en faire le support de ses mauvaises actions. Dans les comics, le Joker est toujours théâtral et effrayant. Il est celui qui tue Robin. Il est l’ennemi suprême de la chauve-souris. Il va également sans dire que l’idée d’un méchant voyant la société comme un immense jeu est une autre caractéristique géniale du Joker.

Si Jack Nicholson avait déjà fait très fort dans le rôle de l’ultime Némésis de Batman, Heath Ledger porta le rôle à un niveau absolument époustouflant, infiniment plus profond et complexe que le clown de Nicholson. Plus conforme aux codes plus noirs qui conviennent aussi bien à Batman, le Joker de Ledger est stratosphérique.

Commençons par le plus évident : la performance d’acteur. Le comédien n’incarne pas le Joker. Il est le Joker. Sa composition est aussi léchée qu’avancée. Ledger met tout son corps et toutes les intonations de voix au service du personnage : mimiques, regards, sourires, avalements de salive… Son jeu extraordinaire semble toujours osciller entre un contrôle parfait et un équilibre de funambule au bord du vide. A tout moment, on sent le Joker capable de craquer, de partir dans un de ses accès de folie, dans un de ces éclats de rires psychopathes qui font frissonner le téléspectateur. Parfois, Ledger se laisse aller, explosant d’un coup en une série de grimaces. Mais ce n’est que pour mieux reprendre son jeu de menace souriante, tout en présence.

En plus, le comédien se permet d’improviser : les applaudissements après la nomination de Gordon ou encore le jeu comique devant l’hôpital qui n’explose pas. Comédie, tragédie, folie : ces trois concepts se réunissent parfaitement dans le Joker. Les moments cultes s’enchaînent pour le plus grand plaisir du public. Dire néanmoins que le chevalier noir est presque réduit à un second rôle tant le Joker crève l’écran serait une erreur. Au contraire, Batman ressort plus grandi d’un affrontement qui lui oppose tous ses démons. La relation de conflit entre Batman et le Joker est une ode à tout antagonisme, exprimant de manière fine la relation de dépendance que les deux protagonistes de l’affrontement ont entre eux. Batman ne peut pas tuer le Joker parce qu’il est le héros, et, au-delà, Batman a besoin du Joker. Sans des méchants comme lui, il n’existerait pas. Le Joker, de son coté, existe à cause de Batman, parce que l’existence du super-héros l’a poussé à l’attaquer, juste pour le plaisir. Il ne pourra jamais le tuer parce qu’il le trouve trop drôle. Comme il le dit à l’homme chauve-souris : tu me complètes. Le mouvement est perpétuel. Comme le dit le Joker, encore: « je crois que toi et moi, on est condamné à faire ceci pour toujours ». Il y aura toujours des méchants.

Heath Ledger est parfait dans le rôle du méchant dérangé et dérangeant et grâce doit également être rendue aux scénaristes pour avoir trouvé un personnage pareil. Car le Joker de The Dark Knight n’est pas n’importe quel Joker. Certes, il s’agit bien du personnage que joua Nicholson, et le film s’amuse régulièrement à glisser quelques allusions à l’amour du Joker pour les jeux : masques, cartes à jouer… Cependant, tout cela est réduit à une expression minimaliste qui rend le coté «clown» du Joker encore plus marquant. Car le Joker est un vrai clown, un homme grimé, mal maquillé, aux costumes criants. Il n’est pas tombé dans un fut d’acide pour avoir la peau blanche et les cheveux verts. Il est, au sens fort du mot, réel et réaliste. C’est là toute la force des films de Nolan : avoir saisi le coté réaliste de Batman, en plus de s’être approprié le coté sombre du héros.

C’est également l’intelligence hors norme du personnage qui marque son public. Le Joker paraît quasi-omniscient dans le film de Nolan. Ses plans n’échouent jamais. Il prévoit tout, toutes les alternatives, et semble perpétuellement avoir un coup d’avance sur Batman, et sur l’ensemble des personnages. Il manipule tout le monde, ne donne jamais les bonnes informations, s’amusant même à tordre la réalité sur son passé inconnu.

Mais le plus génial dans cette intelligence du Joker se retrouve dans son discours. Une attaque en règle, impitoyable, contre la société civilisée et son hypocrisie. Le Joker n’a pas d’ami, se fiche de l’argent, et de toutes les motivations des hommes ; son seul objectif est de démontrer la vanité de la civilisation, de nous prouver que toute notre morale n’est qu’un vernis commode que nous abandonnons au premier danger. Le Joker nous ramène à notre condition d’animal amoral, nous expliquant que nous n’avons jamais totalement cessé d’être des bêtes. En cela, il n’a aucune limite. Si la morale est pour lui un écran de fumée, alors pour lui, tout est permis. Le Joker veut juste voir le monde brûler. Comme il le dit lui-même, il est un Agent du Chaos. Venu de nulle part, sans identité, sans passé, il incarne ce chaos, comme un ouragan destructeur dont le seul but est de détruire, afin de rétablir ce qu’il est estime être la seule vraie justice : celle du désordre. Si le Joker nous marque autant, c’est aussi parce que nous même éprouvons plus ou moins inconsciemment de la sympathie pour cette vision. Face à un monde chaotique, aussi imparfait et injuste, sans repères, sans lignes morales, sans idéologie, nous nous surprenons à être attiré par cette idéologie du désordre. Le Joker est le symbole d’un monde perdu, sa création première, une sorte de rejeton du chaos, venu terminer le travail.

On n’a jamais vu un méchant aussi jouissif et en même temps aussi profond. Ce n’est pas un hasard si le Joker a pu mobiliser autant de légions de fans, dont, vous l’aurez compris, votre serviteur. Il est, tout simplement, le meilleur ennemi de l’histoire du 7ème art.

Son interprète : Heath Ledger.

Sa scène : Impossible de choisir entre “why so serious”, le tour de magie, l’interrogatoire par Batman, l’évasion du commissariat, la scène des cicatrices avec Rachel…

Le point culture : Heath Ledger s’enferma pendant un mois dans une chambre d’hôtel pour préparer son rôle.

De nombreux personnages viendront compléter cette galerie. Il y a eu, il y a et il y aura toujours des méchants. Parce que nous ne pouvons pas nous empêcher d’adorer les détester. En tout cas, c’est la fin de ce top, merci de l’avoir lu et j’espère qu’il vous a plu !

Le reste du top :

150-126.

125-100.

99-75. 

74-50. 

49-25. 

24-11. 

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TOP 150 : LES PLUS GRANDS MÉCHANTS DE L’HISTOIRE DU CINÉMA. (24-11) /top-150-mechants-24-11/ /top-150-mechants-24-11/#comments Thu, 13 Feb 2014 21:08:29 +0000 licontinovich /?p=351 Continue Reading ]]> Suite du Top 150 sur les plus grands méchants de l’histoire du cinéma.

Attention, à lire avant de commencer :

- Il est nécessaire avant toute chose de définir ce qu’est un méchant. Dans ce top on entendra par Méchant « tout personnage ayant, par ses actions ou ses pensées, un comportement de nature à devenir l’ennemi d’un héros ou de choquer une morale socialement admise ».

- Ce top se limite à des méchants individuels ou en duo,  et n’inclue donc pas les méchants de groupe comme les oiseaux d’Hitchcock, les martiens de Mars Attack, les vélociraports de Jurrassic Park, ect…

-Ce Top est par définition personnel et donc subjectif, il ne reflète que mon avis, et vous avez entièrement le droit de ne pas être d’accord.

-Personne n’a la science infuse en matière de cinéma et surtout pas moi, il y a donc forcément des oublis.

-Pardon d’avance pour les fôtes d’ortografes.

-Possibilité de spoilers.

24- l’Alien- Alien (1979).

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« Dans l’espace, personne ne vous entend crier ».

Soyons fous et osons l’affirmer : aucune menace extraterrestre n’a jamais surpassé l’Alien de Ridley Scott. Alien avait déjà en son temps porté à son summum l’angoisse du vide que représente l’espace, Gravity n’a rien inventé de ce point de vue là. Tout dans ce personnage semble fait pour marquer : son apparition, son apparence, ses armes, sa langue carnassière… l’Alien Xenomorph est aussi un fabuleux contre-exemple de l’idée selon laquelle toute franchise issue d’un personnage culte est destiné à le massacrer (Jason, toi-même tu sais…). Jeunet, Cameron, Fincher, il faut dire aussi que les réalisateurs en charge des volets suivant n’étaient pas des amateurs. Avec Scott, ils ont contribués à façonner l’un des univers de science fiction les plus fascinant du 7ème art, avec ce diable de Xenomorph au centre. Puis vint Alien vs Predator… Et là, c’est le drame.

Son interprète : les non-crédités Bolaji Badejo et Eddie Powell dans le film originel.

Sa scène : celle où il sort du ventre de sa victime, évidemment. L’une des scènes les plus célèbres de l’histoire du cinéma.

Le point culture : Vous ne le savez peut-être pas mais l’Alien a affronté Batman dans le délirant et génial court-métrage Dead End.

23- Ghostface- Scream (1996)

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« Quel est ton film d’horreur préféré ? »

Quand Wes Craven, le docteur és slasher du cinéma (avec Carpenter), lance un film, on peut généralement s’attendre à une révolution, en mode Steve Jobs sauce hémoglobine. Et parfois, ce sont les idées les plus simples de Wes qui sont devenus mythiques. Ghostface : un masque plus tard et le tour était joué. Ce méchant diablement intelligent est tout simplement devenu le symbole du slasher. Un antagoniste pop-culture par excellence. Tout le monde connait sa dégaine. Il a été parodié des dizaines de fois, est à l’origine de la série Scary Movie… bref Ghostface est incontournable. Mais ce qui le plus surprenant, c’est qu’au-delà du masque, le public a tendance a oublié ce qui est le plus incroyable chez ce méchant : la mise en abime ! Un vilain de film d’horreur qui tuait ses victimes en posant des questions sur les films d’horreurs, il fallait y penser !

Son interprète : Roger L. Jackson, la voix du tueur au téléphone. On vous laisse voir le film pour le vrai interprète, histoire de ne pas gâcher la surprise.

Sa scène : le premier coup de téléphone, en mode « coucou, qui voila ».

Le point culture : Lorsque le tueur demande à Casey ce qu’elle pense des Freddy, elle avoue que le premier est bien mais que les autres ne sont pas terribles. Le premier épisode est l’un des seuls réalisé par Craven, qui a aussi dirigé le 7ème volet, sorti un an avant Scream.

22- Sadako-  Ring (1998)

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Pensez y la prochaine fois que vous louerez un DVD : un mauvais choix et vous vous retrouverez en face de la silhouette la plus angoissante que le cinéma ait jamais créée. Sadako, cette petite fille maudite hantant une cassette, est peut-être la plus effrayante des méchants d’horreur, ne serait-ce que par son apparence. L’horreur semble être un genre capable d’indéfiniment se réinventer sur une base invariable de frissons, Ring en est le génial exemple.

Son interprète : Rie Ino, dans la version originale japonaise de Hideo Nakata.

Sa scène : celle où elle sort de la télévision, surnommé « la scène de l’aller simple pour la crise cardiaque ».

Le point culture : Coincidence or not ? Les quatres jeunes regardent la cassette le 29 aout 1997, la date de la fin du monde dans Terminator 2.

21- Pazuzu- l’Exorciste (1971).

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« Ta mère suce toutes les bites de l’enfer ! »

Contrairement à ce que pensent la majorité des personnes n’ayant pas vu le classique de William Friedkin, le méchant du film n’est pas le diable mais Pazuzu, le roi des démons du vent dans la mythologie babylonienne. C’est bien lui qui prend possession du corps de la jeune fille dans ce film traumatisant et la force à dire et à faire les choses les plus horribles possibles. L’Exorciste fit rentrer l’horreur, ce genre cinématographique à part, dans une nouvelle dimension. Quoi de plus angoissant, en effet, que cette histoire où un intrus démoniaque pénètre dans votre propre corps, prend le contrôle et vous transforme en monstre ? Foucault a, dans les Anormaux, largement insisté sur l’aspect passionnant de ces histoires, reflet des brimades des institutions sociales et bourgeoises tout d’un coup extériorisées et sur son opposition avec la sorcière. Il faut vous y faire, le Mal n’est plus extérieur, mais intérieur. L’Exorciste a lancé la mode plus ou moins heureuse des films de possédés.

Son interprète : Mercedes Mac Cambridge pour la voix du démon.

Sa scène : La scène où la jeune fille descend les escaliers en mode araignée est peut-être la plus affreuse du film, mais n’oublions pas le vomi horizontal, tout un concept également.

Le point culture : En 2001, dans la version retravaillé, on peut apercevoir le visage de Pazuzu au moment de la panne de courant, dans la cuisine, sur la hotte.

20- Alex DeLarge- Orange Mécanique (1971).

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Alex deLarge et sa bande de copains droogies ont un petit péché mignon : l’hyper-violence. Lors de leur sortie en bande, ils bastonnent des clochards, pénètrent par effraction chez des gens, se battent avec d’autres bandes, violent. Extenués après tant d’aventures, ils vont ensuite discuter dans un bar puis Alex rentre chez lui écouter Beethoven. Description très crue d’une adolescence dans un futur imaginaire, Orange Mécanique est surtout une passionnante réflexion sur la violence qui ne laisse personne indemne. Car pour expier ses crimes, Alex DeLarge va surtout expérimenter la pire des rééducations, une thérapie qui le laissera à l’état de victime inadapté socialement, rejeté par tous et frappé par ses anciens camarades de jeu…devenus policier ! Au spectateur de s’interroger sur la violence sociale, après avoir vu le pire exemple de violence individuelle. Criminel ou homme incapables de se défendre ou d’expulser ses pulsions, les deux Alex sont plus dérangeants l’un que l’autre.

Son interprète : Malcom McDowell, absolument époustouflant dans un rôle qui marquera toute la suite de sa carrière.

Sa scène : Difficile de choisir entre la scène du zoom arrière sur le visage souriant d’Alex sur une musique géniale et l’insoutenable scène du viol en chantant « Singin in the Rain »-l’idée de cette chanson est une improvisation.

Le point culture : Alex s’exprime dans un langage qu’il a lui-même inventé: le Nadsat, mélange de cockney et de slave.

19- Adenoïd Hynkel- Le Dictateur (1940).

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Le meilleur méchant comique de l’histoire du cinéma. Un personnage incroyable, comme seul le génial Charlie Chaplin semblait capable d’en créer. Adenoïd Hynkel, cette version ridicule d’Adolf Hitler, a marqué le 7ème art. C’est une dénonciation impitoyable de la mégalomanie, du fascisme et de l’intolérance par le ridicule et la caricature. Alors qu’à l’époque, les Etats-Unis hésitait encore quand à l’attitude à adopter à l’égard d’Hitler, Chaplin eut le courage de montrer au monde ce dont les totalitarismes étaient capables. Il porta le coup le plus dur que le cinéma ait jamais porté au nazisme (avec To Be Or Not to Be), sans propagande, juste par le rire. Chaplin nous enseignait ici, que le rire peut désacraliser, peut être une arme redoutable contre toute barbarie, en cela qu’il les décrédibilise comme personne. Chaplin nous montrait que l’on peut rire de tout, à condition de le faire avec finesse. La bétise d’Hynkel rend encore plus beau le discours final, morceau de bravoure et de frissons, une magnifique ode à la vie a placer parmi les plus sublimes moments de l’histoire du cinéma.

Son interprète : Charlie Chaplin.

Sa scène : la si symbolique scène du globe gonflable.

Le point culture : Si Hitler interdit le film en Allemagne, il s’en procura une copie et se le fit projeter deux fois en privé. En Serbie, un projectionniste passa le film à la place d’un autre alors que le pays était occupé par des allemands. Un SS interrompit la séance en tirant sur l’écran.

18- Lee Woo-Jin- Old Boy (2003).

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Aux origines d’un film cultissime, un scénario étrange. Oh Dae Su a été enlevé et séquestré pendant 15 ans, sans aucune raison apparente. Une fois sorti, sa seule quête : percer ce mystère insoluble. Dans une fin inoubliable, suffocante et traumatisante, véritable coup de poing dans l’estomac, Oh Dae Su se confrontera à l’homme responsable de sa situation, Lee Woo-Jin, esprit torturé et brisé. Et apprendra que la vraie question n’est peut-être pas « pourquoi vous ai-je enfermé ? » mais « pourquoi vous ai-je libéré ? ».

Son interprète : Yu Ji-Tae.

Sa scène : La scène finale, impossible à oublier.

Le point culture : Dans le remake de Spike Lee, c’est Sharlto Copey qui tient le rôle du méchant.

17- Hal 9000- 2001 Odyssée de l’Espace (1968).

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Encore plus fort que les machines de Matrix ou que Terminator ? Hal, le super-ordinateur de 2001 Odyssée de l’Espace. Le « méchant-machine » à son sommet, le péril robotique a son apogée. Le thème de machines trop intelligentes entrant en rébellion contre l’humanité hante les réalisateurs au moins depuis Métropolis, mais Hal est sans doute la version la plus marquante de cette angoisse, avec Matrix. Pourquoi ? Parce que Hal, l’ordinateur le plus intelligent jamais inventé, devient mauvais… pour cacher son erreur. Refusant d’admettre ses torts, il va s’en prendre à tous les astronautes dont il a la charge. Hubris, orgueil et honte, des défauts somme toute…bien humains. Ajoutez à cela l’espace comme terrain angoissant et l’aspect minimaliste de Hal (une simple lumière parlante), et vous aurez le cocktail parfait pour un méchant extraordinaire.

Son interprète : Douglas Rain pour la voix de l’ordinateur.

Sa scène : la scène où Dave le déconnecte petit à petit, le ramenant à un programme originel où il chante une comptine.

Le point culture : La chanson que chante HAL 9000 est Daisy Bell, la première chanson apprise en 1961 à un ordinateur IBM.

16- Scar- Le Roi Lion.

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Si vous vous posiez la question, ne cherchez plus, le meilleur méchant Disney et même le meilleur méchant de l’histoire des dessins animés, le voila, et de très loin. Qu’on se le dise, on a jamais fait mieux que Scar.  Parce que la voix chaude de Jérémy Irons pour un méchant, c’est un must. Parce que le crime du meurtre de Mufasa est la pire infamie du monde. Parce que Scar, en plus d’être un meurtrier s’attaque à sa propre famille. Parce qu’il a une chanson trop classe. Parce qu’il est un concentré maléfique de tout ce que peuvent être les méchants disney : menaçant, fourbe, parfois ridicule, traitre, faux, menteur… Et puis, parce que.

Son interprète : Jérémy Irons.

Sa scène : le meurtre de Mufasa, et aussi «Soyez prêtes !».

Le point culture : L’histoire du Roi Lion, en plus d’être une copie plus ou moins assumé du Roi Léo, un dessin animé japonais, est inspiré d’Hamlet de Shakespeare, où un homme doit aussi se venger du meurtrier de son père, qui n’est autre que son oncle. A ceci prêt que contrairement à l’histoire d’Hamlet, la femme de Mufasa ne trahit pas celui-ci.

15- Keyser Söze- Usual Suspect (1994).

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« Le tour le plus astucieux qu’a inventé le diable fut de faire croire au monde qu’il n’existe pas. »

Keyser Söze est le mystère fait homme. Un criminel légendaire qu’on ne rencontre qu’une seule fois : le jour de sa mort. On lui prête les pires crimes, les actions les plus incroyables… sans que personne ne sache réellement s’il existe vraiment. Tout ce que l’on sait, c’est que tout le monde a peur de Keyser Söze. Film diablement malin sur la légende, la vérité tordue par les récits, Usual Suspect offre le twist final le plus extraordinaire jamais vu dans un film. Oui, mieux que le 6ème Sens. On vous laisse juger.

Son interprète : Mystère…

Sa scène : la scène finale, puisqu’on vous dit qu’elle est démentielle !

Le point culture : Söze, en turc, signifie « trop bavard », ironique.

14- Ernst Stavro Blofeld- On ne vit que deux fois (1967).

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« Oui, c’est moi, Ernst Stavro Blofeld ».

On parlait plus haut de méchants légendaires, de méchants devenus le symbole des genres auquel ils ont appartenus. Ici, cette idée trouve sa quintessence avec Blofeld, le plus fameux des méchants de film d’espionnage et le meilleur antagoniste que James Bond n’ait jamais eu. Le chef du SPECTRE (Service pour l’Espionnage, le Contre-espionnage, le Terrorisme, la Rétorsion et l’Extorsion, c’est ce qu’on appelle le sigle le plus classe du monde) dirige en effet une organisation aux ramifications tentaculaires et aux fonds immenses, capable de frapper partout dans le monde entier et disposant d’un quartier général en forme de volcan artificiel. Ca pose déjà son homme. Mais ce qui rendit Blofeld légendaire, c’est le mystère l’entourant initialement. On ne voit le visage du criminel que dans On ne Vit que Deux Fois, soit après 3 films après sa première apparition dans Bons Baisers de Russie ! Avant ce James Bond, on ne percevait du grand chef que ses mains et son chat persan blanc, et il exécutait allégrement tout ceux qui l’avait déçu. Autant dire que l’attente entourant sa révélation devait être immense et si l’on en juge de la performance de l’excellent Donald Pleasance et du mythe entourant dorénavant le personnage, le film de sa révélation fut à la hauteur. Quoi de plus cliché aujourd’hui qu’un méchant chauve et mystérieux caressant un chat persan blanc ? Cette idée a été parodiée des dizaines de fois et n’importe quel fan de 007 a reproduit la scène du « C’est moi, Ernst Stavro Blofeld » dés qu’il a aperçu un fauteuil tournant, en caressant la première peluche lui passant sous la main.

Son interprète : Donald Pleasance. Les autres interprètes ne sont qu’une pale copie du rôle.

Sa scène : Celle où il exécute un traître en électrifiant sa chaise dans Opération Tonnerre.

Le point culture : Blofeld est né en Pologne de parents grecs et polonais.

La mention : Mention spéciale au Docteur Denfer, la délirante parodie de Blofeld dans les Austin Powers !

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13- Annie Wilkes- Misery (1990).

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C’est peu dire qu’affirmer que Misery est un film traumatisant, malheureusement encore trop méconnu. Adapté de Stephen King, il narre l’histoire d’un écrivain qui décide de faire mourir son personnage principal et se voit kidnappé par une fan qui le force à écrire une histoire où il la fait revivre. Pour éviter que l’écrivain s’échappe, elle lui brise la jambe, puis tous ses doigts… sauf ceux nécessaires à écrire sur la machine. La fan possédée en question, Annie Wilke, est joué avec une conviction à glacer le sang par une hallucinante Kathy Bates, Oscar de la Meilleure actrice cette année là pour sa performance incroyable. Cette  histoire d’obsession, de dévouement à la fiction, version extrême du fanatisme et de la relation à un public est aussi passionnante qu’oppressante. Elle ne pouvait donc venir que de Stephen King.

Son interprète : Kathy Bates.

Sa scène : Celle où Annie Wilkes brise la jambe du pauvre écrivain.

Le point culture : Misery est le nom de l’héroïne des romans que l’écrivain du film, Paul Sheldon, a fait mourir.

12- Freddy Krueger- Les Griffes de la Nuit (1984).

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Le Méchant le plus effrayant et le plus légendaire de l’histoire des films d’horreur. Trois raisons suffisent amplement à le prouver. En premier lieu, la terrifiante et démoniaque apparence du méchant, avec ses griffes acérées. Ensuite, le tueur humain devenu Freddy est un tueur de gosses, le crime le plus abominable pour notre époque. Moitié pédophile, moitié croquemitaine, Freddy joue sur la corde sensible du tabou du meurtre d’enfant. Enfin, et c’est peut-être le plus horrible : Freddy Krueger frappe dans nos rêves, dans notre sommeil. Il attaque quand nous sommes le plus vulnérable, et s’amuse à faire de cauchemars supposés irréels de vrais meurtres. Impossible de lui échapper : le sommeil étant vital, on se condamne à le retrouver tôt ou tard. Rien n’égale l’horreur que d’imaginer une scène où les parents entourent leurs enfants drogués pour éviter de s’endormir, luttant malgré tout pour ne pas fermer les yeux. Une minute de sommeil les condamnerait. Et les parents savent qu’une fois leurs enfants dans le monde des rêves, ils ne pourront plus rien faire… Et puis n’oublions pas que Freddy semble invincible et immortel. Le cauchemar ne semble devoir jamais se finir…

Son interprète : Robert Englund.

Sa scène : La mort de Glen alias Johnny Depp, régurgité de son lit dans un geyser de sang.

Le point culture : les Griffes de la Nuit est la première apparition au cinéma dudit Johnny Depp.

11- Baby Jane Hudson- Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? (1962)

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La meilleure performance de l’un des plus grands monstres sacrés du cinéma : l’immense Bette Davis. Jane Hudson était une enfant-star qui, en vieillissant, a vu le succès lui échapper tandis que sa sœur devenait une actrice renommée et qu’elle, Jane, sombrait dans l’oubli. Rongée par l’envie et la jalousie, elle doit pourtant s’occuper de sa sœur honnie après l’accident de celle-ci qui la condamne au fauteuil roulant. Mais un jour, Baby Jane Hudson (son nom d’enfant star), hanté par les démons de sa célébrité infantile, sombre dans une démence violente… Cette histoire glaciale consacre ce qui est sans nul doute la plus extraordinaire confrontation féminine jamais vu dans le 7ème art entre une Bette Davis hallucinante et hallucinée et une impériale Joan Crawford. Folie du succès, jalousies, envie, inversion des rôles, démence, coups de théâtre, tous ces ingrédients sont réunis pour faire un classique.

Baby Jane Hudson est également la meilleure méchante de l’histoire du cinéma selon ce top, puisqu’elle n’est dépassée par aucune autre femme dans ce classement. Et oui, je suis vraiment désolé pour les irréductibles féministes (dont je fais d’ailleurs parti) mais j’ai eu beau retourner ça dans tout les sens, impossible de changer mon top 10 sans trahir mon opinion.

Son interprète : Bette Davis.

Sa scène : Celle où elle remet la robe de quand elle était petite pour chanter une affreuse comptine avec une voix horrible.

Le point culture : Les deux actrices avaient la réputation de se détester également dans la vraie vie.

Le reste du top :

150-126.

125-100.

99-75. 

74-50. 

49-25. 

 

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TOP 150 : LES PLUS GRANDS MÉCHANTS DE L’HISTOIRE DU CINÉMA. (49-25) /top-150-mechants-cinema-49-25/ /top-150-mechants-cinema-49-25/#comments Sun, 09 Feb 2014 14:31:08 +0000 licontinovich /?p=311 Continue Reading ]]> Suite du Top 150 sur les plus grands méchants de l’histoire du cinéma.

Attention, à lire avant de commencer :

- Il est nécessaire avant toute chose de définir ce qu’est un méchant. Dans ce top on entendra par Méchant « tout personnage ayant, par ses actions ou ses pensées, un comportement de nature à devenir l’ennemi d’un héros ou de choquer une morale socialement admise ».

- Ce top se limite à des méchants individuels ou en duo,  et n’inclue donc pas les méchants de groupe comme les oiseaux d’Hitchcock, les martiens de Mars Attack, les vélociraports de Jurrassic Park, ect…

-Ce Top est par définition personnel et donc subjectif, il ne reflète que mon avis, et vous avez entièrement le droit de ne pas être d’accord.

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-Pardon d’avance pour les fôtes d’ortografes.

-Possibilité de spoilers.

49- Max Cady- Les Nerfs à Vif (1991).

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Max Cady est du genre rancunier. Il n’a jamais vraiment pardonné à son avocat d’avoir occulté une partie clé du dossier lors de son procès et a juré de se venger. Une fois sortie de prison, il commence à roder autour de la famille de son ancien défenseur et sème le trouble. Robert De Niro s’y connait à merveille pour jouer des personnages oppressants. Tatoué, faussement souriant, la dégaine de Max Cady renforce à merveille son coté menaçant.

Son interprète : Robert De Niro.

Sa scène : La scène de début, où l’on découvre tous les tatouages du personnage.

Le point culture : Le film de Scorcese de 1991 est un remake d’un autre film de 1962 où le légendaire Robert Mitchum tenait le rôle de Max Cady.

48- Requin- L’Espion qui m’Aimait (1977).

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L’Espion qui m’Aimait est un James Bond sympathique, sans génie mais efficace. Il aurait été condamné plus ou moins à l’oubli si on n’y trouvait pas le « bad side-kick » le plus génial de toutes les aventures de James Bond. Difficile de comprendre pourquoi ce méchant à la dégaine improbable qui semblait condamné aux nanars a pu en réalité être aussi marquant. La réponse se trouve sans doute dans le charisme de Richard Kiel, son interprète. Grâce à lui, Requin, ce géant de plus de 2 mètres aux dents d’acier est devenu légendaire. Un personnage tellement apprécié par les fans que les producteurs imposèrent son retour (avec moins de succès…) dans Moonraker, le film suivant, où il devient gentil.

Son interprète : Richard Kiel.

Sa scène : La scène où Requin sectionne un câble avec ses dents.

Le point culture : En parlant de ce câble, celui-ci était en réglisse.

47- La Méchante Sorcière de l’Ouest- Le Magicien d’Oz (1939).

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« Je t’aurais ma petite et ton petit chien aussi ! »

Dans ce top, certains méchants méritent leur place de part la performance exceptionnelle de l’acteur et d’autre parce qu’ils ont marqué la culture populaire durablement. La Méchante Sorcière de l’Ouest appartient plutôt à la 2ème catégorie. Cette enchanteresse démoniaque et son armée de singe semant la terreur au pays d’Oz a traumatisé des générations et des générations d’enfants.

Son interprète : Margaret Hamilton.

Sa scène : Celle où elle apparaît au milieu des  Munchkins.

Le point culture: Margaret Hamilton adorait signer des autographes WWW : Wicked Witch of the West.

46- La Reine- Blanche Neige et les Sept Nains (1937).

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« Miroir mon beau miroir… »

Dés leurs premier film, les studios Disney frappaient fort. Qualité d’animation exceptionnelle, personnages attachants et…méchante inoubliable. Tout le monde connait l’histoire de la reine mère, cette marâtre jalouse de la beauté de Blanche Neige et prête à tout pour la tuer, allant même jusqu’à devenir…la plus laide du royaume. Il y a certes un petit problème de logique, mais il n’en reste pas moins que dés son premier film, Disney allait créer un méchant féminin qui n’a jamais été détrôné depuis par aucune méchante de dessin animé. Heureusement que Jacques Chirac allait bientôt venir pour remonter les pommes dans l’estime des gens.

Son interprète : Lucille la Verne.

Sa scène : l’incroyable scène de la transformation en vieille sorcière, démentielle pour l’époque et tout de même assez traumatisante.

Le point culture : dans le conte originel de Perrault (qui sont bien plus violents que les versions Disney), les nains capturent la sorcière et lui crèvent les yeux. Sympas…

45- Travis Bickle- Taxi Driver (1976).

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« You’re talkin’ to me ? »

Une autre performance exceptionnelle de Robert de Niro. L’acteur était impérial dans ce chef d’œuvre sur un marginal paumé, marqué à vif par le Vietnam et aux penchants violents. Une réplique culte plus tard et Travis Bickle devenait le chauffeur de taxi le plus marquant de l’histoire du cinéma.

Son interprète : Robert de Niro.

Sa scène : La scène du miroir est bien évidemment un « must » mais la scène finale où Bickle, le regard fou et le sourire meurtrier, réalise un véritable carnage est tout aussi incroyable de maitrise.

Le point culture : Le personnage de Bickle a été inspiré par Pickpocket de Robert Bresson, qui a prouvé au scénariste de Taxi Driver, Paul Schrader qu’il était possible de faire un film sur axé sur un marginal.

44- Bill le Boucher- Gang Of New York (2002).

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A New York, ville encore jeune à l’époque, la guerre des gangs fait rage. Les pugilats sont légions et l’affrontement porte autant sur des données religieuses que nationalistes. Protestant contre catholiques, irlandais contre immigrants antérieurs. A la tête de ceux qui revendiquent leur droit de « natifs » face aux arrivants irlandais, un personnage sombre et violent : Bill le Boucher. Impérial Daniel Day-Lewis. L’acteur fait de son Boucher une figure imposante au charisme démentiel.

Son interprète : Daniel Day-Lewis.

Sa scène : la bataille du début.

Le point culture : Daniel Day-Lewis est un acteur méthodique et passionné par les travaux manuels. Pour ce film, il étudia le travail du boucher avec ardeur et besogne.

43- Lord Voldemort- Harry Potter.

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« After tonight if they speak of you, they’ll only speak of how you begged for death. And how I being a merciful Lord…obliged.»

Même si, pour être tout à fait honnête, la version cinéma du personnage de Rowlings me parait à des égards ratée (voix trop doucereuse et pas du tout menaçante, notamment…), impossible d’exclure Lord Voldemort de ce top. Parce que Lord Voldemort c’est « Celui Dont On ne Doit Pas Prononcer le Nom », l’un des meilleurs seigneurs des ténèbres qu’a produit la fiction avec Dark Sidious et Sauron. Rien que les souvenirs laissé par le bouquin de J.K Rowlings suffisent. Alors oui, peu importe si Ralph Fiennes s’est inexplicablement planté selon moi (et ça n’engage que mon humble avis, d’ailleurs), Voldemort reste Voldemort, un homme dont on n’ose même plus prononcer le nom, raciste, fasciste ( difficile de ne pas voir les allusions au Klux Klux Klan et au IIIème Reich dans l’œuvre de la romancière), la définition même des ténèbres faites « homme ».

Son interprète : Ralph Fiennes.

Sa scène : Sa « réapparition » dans le 4ème volet, en ange noir terrible. La scène la plus réussie du personnage.

Le point culture : Si Lord Voldemort est incapable d’aimer, c’est parce qu’il a été conçu après une relation amoureuse obtenue grâce à un filtre d’amour.

La mention : Helena Bonham Carter, jubilatoire dans le rôle de la démente Bellatrix Lestrange, la plus sadique des Mangemorts.

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42- Hans Landa- Inglorious Basterds (2009).

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« A votre lait, Mr LaPadite ».

En 2009, le monde du cinema était témoin de la revelation d’un acteur impérial: Christoph Waltz. Ce polyglotte savoureux marquait le petit univers du 7ème art avec son rôle d’Hans Landa, un SS chasseur de juif impitoyable. Un homme odieux mais néanmoins séducteur, un esthète raffiné qui n’en reste pas moins un terrible barbare au service du IIIème Reich. Le genre de personnage décalé et marquant que seul Tarantino semble capable de créer.

Son interprète : Christoph Waltz.

Sa scène : la scène d’ouverture. « Au revoir, Shosanna ».

Le point culture : Pour ce rôle, Christoph Waltz a remporté 40 prix pour 42 nominations. Patron.

41- Frank Booth- Blue Velvet (1986).

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David Lynch s’y connait mieux que personne pour créer des univers étranges, moitié oppressants, moitié fascinants. Dans son chef d’œuvre Blue Velvet, un personnage hante le scénario : Frank Booth, un taré comme le cinéma en a peu montré.

Son interprète : Dennis Hopper.

Sa scène : La scène sadomasochiste avec Isabella Rossellini et le masque respiratoire, sous les yeux d’un voyeur.

Le point culture : Willem Dafoe était pressenti pour le rôle.

40- Michael Myers- Halloween (1978).

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1978 : John Carpenter, l’un des spécialistes du genre, révolutionne encore une fois le cinéma d’horreur. Le réalisateur pousse à son paroxysme l’immersion dans le regard du tueur en faisant en sorte que la caméra soit ses yeux. Halloween, la Nuit des Masques, devient culte et son méchant se taille une part de choix dans l’univers des sérial-killers de cinéma. Il faut dire que ce gamin dément  au masque blanc, obsédé par l’assassinat de ses sœurs,  a de quoi traumatiser : silencieux, mystérieux…impitoyable.

Son interprète : Tony Moran.

Sa scène : L’affrontement final entre Michael Myers et Laura Strode, sa sœur.

Le point culture : Halloween, qui remporta 47 millions de dollar, est l’un des films indépendants les plus rentables de l’histoire.

39- Predator- Predator (1987).

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« T’as pas une gueule de porte bonheur. »

Vous voulez une réinterprétation musclée du cliché de la menace extra-terrestre ? John Mc Tiernan vous l’apporte sur un plateau. Avec Predator, l’alien devient une sorte de chasseur super-évolué, à la technologie surpassant largement la notre. Oubliez notre position tout en haut de la chaine alimentaire, le Predator va apprendre la modestie à l’espèce humaine en la ramenant au rang de proie.

Son interprète : Kevin Peter Hall.

Sa scène : l’affrontement final.

Le point culture : Predator n’est pas un divertissement sans cervelle : certains expliquent le premier film comme un reflet de l’impuissance des armes humaines, tournées en ridicule, mais aussi comme un bel exemple de la relation étroite qu’entretiennent Némesis et héros comme cela se reflète dans le combat final.

38- Michael Corleone- Le Parrain II  (1974).

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Autant Marlon Brando incarnait une figure du Parrain protectrice bien qu’impitoyable, au charisme froid et calme, autant le Corleone de Pacino est rien de moins qu’une bête irascible et agressive. Les deux hommes incarnent la transition entre une mafia paternaliste et un crime de jeunes loups aux dents longues. La rupture est consommée lorsque Michael Corleone tue son frère, un acte inimaginable sous Vito, homme d’honneur mettant la famille au plus haut. Le jeu d’acteur intense d’Al Pacino se marrie de manière parfaite avec le personnage de Michael.

Son interprète : Al Pacino.

Sa scène : le meurtre du frère de Michael, terrible et dramatique.

Le point culture : Le studio désirait que le rôle soit joué par Robert Redford.

37- Le Juge DeMort- Qui veut la Peau de Roger Rabbit (1988).

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« Tu te souviens de moi Eddy ? Lorsque j’ai tué ton frère, je parlais plutôt comme ça ! »

A Toonville, le Juge DeMort, sinistre personnage méritant bien son nom, est craint de tous et hait plus que tout les personnages de dessin animé. Accompagné de sa troupe de fouines toons, il mène son travail de manière impitoyable, n’hésitant pas à assassiner avec sa terrible trempette tout les toons qui lui barrent la route. Mais la vérité est encore plus affreuse : non seulement DeMort compte détruire tout Toonville pour en faire une autoroute, mais en plus il est lui-même un toon, le plus tordu et violent d’entre eux.

Son interprète : Christopher Lloyd.

Sa scène : La scène du meurtre de la pantoufle toon est affreuse mais la  scène traumatisante où l’on découvre sa véritable nature est encore plus abominable.

Le point culture : Christopher Lloyd s’est efforcé de ne pas cligner des yeux dans le tournage pour coller au mieux à son personnage. A l’origine, il devait être le tueur de la mère de Bambi, mais le studio finit par imposer un personnage entièrement nouveau.

36- l’Infirmière Ratched- Vol au Dessus d’un nid de Coucou (1975).

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Lorsque Jack Nicholson alias McMurphy se fait interner pour échapper à la prison, il tente de révolutionner le monde ultra-codifié de l’asile. Mais ses envies de changement se heurtent à l’impitoyable infirmière en chef Ratched, qui maintient les aliénés sous son terrible joug. Remplie de haine envers McMurphy qu’elle considère comme un électron libre nuisible, l’Infirmière Ratched essaye dans un premier temps de reprendre le contrôle, en vain. Les relations entre les deux personnages se tendent et c’est finalement Ratched qui aura le dernier mot, en faisant subir une lobotomie à McMurphy, le laissant à l’état de légume. Dans le chef d’œuvre de Forman, Ratched incarne un conformisme grinçant et la répression des institutions sociales à l’égard de ce qui s’échappe de la norme.

Son interprète : Louise Fletcher.

Sa scène : Celle où elle fait la morale au pauvre Billy.

Le point culture : Louise Fletcher fut choisi une semaine avant le tournage. Milos Forman doutait fortement de sa capacité à incarner le rôle. Elle gagna l’Oscar de la meilleure actrice.

35- Amon Göth- la Liste de Schindler (1993).

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Le cinéma et la barbarie nazi ont toujours entretenue une relation complexe résumée en une question : comment montrer avec justesse l’horreur sans verser dans un pathos aseptisant ? La meilleure réponse a cette question se situe sans doute dans le personnage d’Amon Göth, un criminel de guerre nazi ayant réellement existé et présent dans le film de Spielberg, la Liste de Schindler. Amon Göth incarne le 3ème Reich en ce qu’il a de plus terrible et réaliste : un régime qui transforme des hommes en bourreaux sanguinaires. Une performance glaciale et mémorable de Ralph Fiennes.

Son interprète : Ralph Fiennes.

Sa scène : Comment oublier cette insoutenable scène où Amon Goeth tire sur les juifs du camps avec son fusil depuis la terrasse de sa maison, torse nu, clope au bec, avec une odieuse machinalité ?

Le point culture : Amon Goeth était surnommé « Le Boucher d’Hitler », ce qui cadre le personnage.

34- La Marquise de Merteuil- Les Liaisons Dangereuses (1988).

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Le libertinage vicelard et impitoyable fait femme. La Marquise de Merteuil n’a qu’un passe-temps : manipuler. En compagnie de son complice, le Vicomte de Valmont (génial John Malkovich), elle tire les ficelles, trouble, complote et détruit pour le plaisir de son petit jeu sadique. Au sein de ce monde d’apparence et de codes, elle seule semble incarner le véritable pouvoir, celui de tordre les réputations. Mais parfois, tel est pris qui croyait prendre. Immense Glenn Close.

Son interprète : Glenn Close.

Sa scène : le démaquillage final.

Le point culture : le roman de Laclos dont est adapté le film est épistolaire, c’est-à-dire basé sur un échange de lettres entre Valmont et Merteuil.

33- Sauron- Le Seigneur des Anneaux.

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« Un Œil Rouge, sans paupières… »

On touche ici à la quintessence du Seigneur des Ténèbres. Aucun Maitre du Mal d’héroïc-fantasy ne semble arriver à la cheville de Sauron. Qui peut se targuer de pouvoir lever des armées aussi nombreuses et impitoyables ? Qui peut se vanter d’avoir corrompu les rois des hommes pour en faire les plus terribles des serviteurs ? Qui peut se déclarer capable d’être encore une menace même après avoir été vaincu ? Qui possède une forteresse haute de plus d’un kilomètre comme celle de Barad-Dur ? Qui peut corrompre le plus puissant des magiciens (Saroumane) ? Personne. A part Sauron qui soit dit en passant, donne quand même son nom à la Trilogie.

Son interprète : Sala Baker.

Sa scène : Dés le début de la trilogie, Sauron marque les esprits en apparaissant, quasi-invicible, au milieu du champ de bataille, envoyant en l’air les pauvres guerriers qui s’attaquent à lui.

Le point culture : Sauron est à l’origine l’éléve de Morgoth, le plus puissant des Eldar (sorte de Dieu du monde de Tolkien) dont le destin rappelle fortement celui de Lucifer.

La mention : Non seulement Sauron est puissant, mais en plus il a des alliés tout aussi charismatiques : Christopher Lee campe un génial Saroumane, le Roi-Sorcier d’Angmar et le général Gothmog (joués par la même personne) qui se taillent la part du lion niveau répliques épiques avec « Ne t’interpose pas entre un Nazgul et sa proie» et « L’âge des hommes est terminé, le temps des orcs est arrivé ».

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32- Dark Sidious- Star Wars.

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« Tu as été bien formé mon jeune apprenti. »

L’autre Seigneur Sombre légendaire du cinéma, dans le domaine de la science-fiction et du space opéra cette fois-ci. Le personnage de l’Empereur était déjà imposant depuis son apparition dans l’épisode VI mais les prequels de la trilogie originale ont fait passer ce personnage dans une autre dimension. Il y est sans doute le protagoniste le plus marquant, avec Dark Vador. A mesure que l’on découvre l’ampleur de son complot, le personnage devient de plus en plus mémorable. Corrompu jusqu’à l’apparence par le mal, Dark Sidious est aussi particulièrement marquant parce qu’il termine cette 2ème trilogie par une victoire quasi-totale et sanguinaire.

Son interprète : Ian Mac Diarmid, dans tous les épisodes.

Sa scène : Bien que la scène de sa nomination soit impressionnante grâce à la réplique glaçiale de Padmé (« Ainsi s’éteint la liberté, sous des applaudissements ») impossible de faire mieux que l’arrivée sur l’Etoile Noire de l’Episode VI.

Le point culture : Le Maitre de Palpatine est Dark Plagueis (de plague, fléau), le Seigneur Sith qu’il évoque dans l’épisode III.

La mention : Dark Maul, le génial seigneur Sith de la Menace Fantôme.

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31- M- M le Maudit (1931).

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M le Maudit est peut-être le meilleur film de Fritz Lang, parce qu’il concentre une force que peu de films sont capables d’avoir et de garder des années durant. M le Maudit est une incroyable histoire prophétique sur une Allemagne déjà maudite sans qu’elle le sache. Au milieu de ce monde, évolue M, un assassin qui brise le tabou suprême en tuant des enfants. Mais est-il le seul monstre dans ce monde au bord du gouffre ? La meilleure performance de Peter Lorre, génial en meurtrier traqué.

Son interprète : Peter Lorre.

Sa scène : La reprise de « In the Hall Of The Mountain King » en sifflotant, on a jamais rien fait de plus oppressant !

Le point culture : Le film est dans le domaine public et disponible sur You Tube, alors foncez !

30- Jason Voorhees- Vendredi 13 (1980).

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Un mystérieux masque de hockey, un passé trouble et traumatisant, une allure de colosse. Il n’en fallait pas plus pour créer l’un des méchants de cinéma les plus mythiques de tout les temps. La totalité des suites en forme de bouses qui sont venus ternir l’image de Jason ne doit pas occulter la qualité d’un premier volet éprouvant- bien que rempli de message pudibonds cachés (comme par hasard, tout ceux qui baisent meurent et la seule chaste survit). Un personnage qui interroge sur la notion de monstre : jusqu’à quel point Jason peut-il être responsable de ses actes, lui qui a vécu comme une bête pendant des années ?

Son interprète : Ari Lehman, dans le premier volet.

Sa scène : Son apparition finale.

Le point culture : Peu de gens s’en souviennent, mais le véritable méchant du premier volet est Pamela Voorhes, la mère de Jason, désireuse de se venger de ceux qui ont permis la noyade de leur fils par leur négligence. Jason n’apparait qu’à la fin, lors d’un twist final tellement marquant qu’il a rendu le personnage légendaire.

29- Stansfield-Léon (1994).

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« J’ai toujours adoré ces petits moments de calme avant la tempête. Ca me rappelle Beethoven»

Le personnage le plus dément et le plus génial jamais joué par l’immense Gary Oldman, c’est vous dire. Stansfield est à la police corrompu ce que Mozart est à la musique classique : une apothéose. Ce méchant a deux plaisirs : se droguer et tuer des gens, ce qu’il fait généralement dans cet ordre. Et en plus il sait déceler le mensonge en reniflant. La performance de Gary Oldman est époustouflante, l’acteur s’amusant visiblement à enchainer les répliques cultes. Un méchant sublime et jubilatoire, psychopathe, mauvais jusqu’à la moelle, comme le cinéma en a peu fait.

Son interprète : Gary Oldman.

Sa scène : la scène où Stansfield croque sa pilule avant d’entrer dans une folie meurtrière et de massacrer la famille de Mathilda est la plus marquante, mais impossible de ne pas évoquer la fameuse scène du « Bring me everyone ».

Le point culture : Stansfield, tout comme un autre méchant légendaire du cinéma, Alex DeLarge (Orange Mécanique) adore Beethoven. Décidément.

28- Patrick Bateman- American Psycho (2000).

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Patrick Bateman est sans doute l’un des psychopathes les plus dérangeants du cinéma, en cela qu’il interroge au plus haut point notre société. Sorte de Jordan Belfort (Le Loup de Wall Street) croisé avec Jack Torrance de Shining, Bateman est un golden-boy à la réussite indécente, partageant ses temps libres entre le sexe et…le meurtre. Féroce dénonciation du sentiment d’impunité et de l’immoralité sous-entendu par la réussite capitaliste, American Psycho offre l’un de ses meilleurs rôles à Christian Bale. Ne vous fiez pas au jeu sombre et renfermé du comédien dans la plupart de ses films actuels. Le britannique, au cours d’un rôle resté légendaire, prouva en son temps qu’il n’était jamais aussi génial qu’en plein dérapage plus ou moins contrôlé.

Son interprète : Christian Bale.

Sa scène : La légendaire scène de la hache, devenu un même internet.

Le point culture : Dexter utilise le pseudonyme Patrick Bateman dans la première saison de la série.

27- Dracula- Dracula.

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« Ecoutez les ces enfants de la nuit, écoutez leur musique… »

On touche ici à la quintessence du méchant. S’il n’est pas premier de ce top, Dracula n’en reste pas moins un personnage clé pour comprendre toute l’histoire des antagonistes du 7ème art. Ce célébrissime vampire est le personnage ayant fait l’objet du plus grand nombre d’adaptations cinématographiques, devant Tarzan. Dracula, être intemporel dans tout les sens du terme, traverse les époques de cinéma, se réinventant à chaque fois pour être en accord avec son temps. Les Dracula légendaires sont légions au cinéma : le monstrueux Nosferatu, le fascinant Gary Oldman dans le film de Coppola, le terrifiant Christopher Lee et surtout Bela Lugosi, le meilleur Dracula de l’histoire. Séducteur éternel, parabole de la sexualité monstrueuse de l’homme et de la malédiction de l’immortalité, Dracula n’a pas finit de nous fasciner.

Son interprète : Bela Lugosi, Christopher Lee, Gary Oldman…

Sa scène : La rencontre avec Lugosi dans le film de 1931.

Le point culture : Lugosi, le plus célébre des Dracula, est un personnage du touchant Ed Wood de Tim Burton, sur le réalisateur raté éponyme.

26- Peter et Paul- Funny Games (1997).

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Un constat s’impose : dans le genre psychopathe à visage humain, on n’a rarement fait mieux que Peter et Paul. Sortis de nulle part, ces deux jeunes gens décident, sans aucune autre raison que leur amusement personnel, de prendre toute une famille en otage. Le mal sans excuses, avec la tronche de deux enfants modèles, tout un concept. Haletant, dérangeant, oppressant, Funny Games de Michael Haneke est une expérience éprouvante, une plongée dans les abysses de l’âme humaine. Haneke, cinéaste de la joie.

Les interprètes : Arno Frisch et Frank Giering dans la version originale de 1997.

La scène : La scène du portable, où l’on commence à comprendre que sous leurs allures polis, Peter et Paul sont deux horribles pervers.

Le point culture : La version U.S est moins violente que l’originale qui avait été interdite au moins de 18 ans (Funny Game U.S n’est interdit « qu’ » au moins de 16 ans).

25- Harry Powell- la Nuit du Chasseur (1955).

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Robert Mitchum, monstre sacré du cinéma, disait à propos de son jeu : « des expressions, j’en ai trois : regard à gauche, regard à droite et regard droit devant ». Il suffit de voir la Nuit du Chasseur pour se rendre compte à quel point ce constat est exagéré. Dans ce classique du film noir, le grand Mitchum est extraordinaire dans le rôle complexe et abject d’Harry Powell, le révérend qui menace deux enfants. Love, Hate, les deux mots écrits sur la main de Powell, inspiration géniale, rendent le personnage encore plus légendaire.

Son interprète : Robert Mitchum.

Sa scène : La scène aux allures de guerre eschatologique où Rachel Cooper, croyante modeste et Powell, le mal avec une robe de saint, chantent ensemble Leaning On the Everlasting Arm et où Michael Powell finit par oublier les paroles du chant religieux.

Le point culture : La Nuit du Chasseur est le film préféré de Robert Mitchum, parmi tous ceux qu’il a tourné.

Le reste du top :

150-126.

125-100.

99-75. 

74-50. 

 

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TOP 150 : LES PLUS GRANDS MÉCHANTS DE L’HISTOIRE DU CINÉMA. (99-75) /top-mechants-99-75/ /top-mechants-99-75/#comments Tue, 28 Jan 2014 11:16:28 +0000 licontinovich /?p=241 Continue Reading ]]> Suite du top 150 des plus grands méchants de l’histoire du cinéma.

Attention, à lire avant de commencer :

- Il est nécessaire avant toute chose de définir ce qu’est un méchant. Dans ce top on entendra par Méchant « tout personnage ayant, par ses actions ou ses pensées, un comportement de nature à devenir l’ennemi d’un héros ou de choquer une morale socialement admise ».

- Ce top se limite à des méchants individuels ou en duo,  et n’inclue donc pas les méchants de groupe comme les oiseaux d’Hitchcock, les martiens de Mars Attack, les vélociraports de Jurrassic Park, ect…

-Ce Top est par définition personnel et donc subjectif, il ne reflète que mon avis, et vous avez entièrement le droit de ne pas être d’accord.

-Personne n’a la science infuse en matière de cinéma et surtout pas moi, il y a donc forcément des oublis.

-Pardon d’avance pour les fôtes d’ortografes.

-Possibilité de spoilers.

99- Professeur Von Zimmel – OSS 117, Rio ne réponds plus (2008).

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« J’ai décidé de poser les bases d’un vrai nouveau monde. Un monde plus injuste, un monde plus intolérant, plus inamical. Un monde où il y aurait tout le temps la guerre, tout le temps la maladie. Ce monde, MON monde c’est… le 5ème Reich »

A défaut de savoir si le Brésil héberge une amicale d’anciens nazis, on sait que le pays auriverde a accueilli le professeur Von Zimmel, alias Octavio Bellaluerdo, parait-il reconverti dans le catch. Ce personnage délirant comme seul les films d’Hazanavicius savent en pondre est la plus hilarante caricature nazi depuis Chaplin. Mais c’est vrai que ce sont toujours les nazis qui ont le mauvais rôle. OSS 117, la pépite des comédies françaises.

Son interprète : Rudiger Vögler.

Sa scène : La scène de la course-poursuite dans l’hôpital.

Le point culture : Le dialogue que lance Von Zimmel à OSS 117 devant le Christ du Corcovado (« Et si vous nous empoisonnez, ne mourrons nous pas ? ») est en réalité un monologue de Shakespeare tiré du Marchand de Venise, une véritable ode… à la tolérance ! Ce dialogue dans la bouche d’un nazi créé un décalage hilarant. A noter qu’on le retrouve également dans le classique comique de Lubitsch To Be or not to Be.

98- Maléfique- La Belle au Bois Dormant (1959)

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Sans doute la sorcière Disney qui a le plus la classe. Maléfique a un prénom qui en impose direct, une armée de gnomes dégueux, des pouvoirs de fou et en plus elle se transforme en dragon. Mais bon, c’est toujours les princes charmants qui gagnent à la fin. Chienne de vie.

Son interprète : Eleanor Audley.

Sa scène : La scène des ronces.

Le point culture : Dans le conte de Perrault, la méchante sorcière est juste une vieille mâratre annonçant la future fée Carabosse.

97- Xerxes- 300 (2006)

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Il a beau avoir une dégaine gay-friendly a donner une attaque à Frigide Barjot, Xerxes a du charisme à revendre. C’est que le bougre est l’Empereur de Perse, vénéré comme un Dieu par ses sujets. Ça a beau lui donner un sacré melon, il peut néanmoins se vanter de contrôler une armée remplie de fou furieux. Après, empereur ou pas, il ne vaut mieux pas contrarier des spartiates.

Son interprète : Rodrigo Santoro.

Sa scène : Le dialogue avec Léonidas.

Le point culture : Le controversé film de Zack Snyder prend bien évidemment quelques libertés avec l’histoire, tout comme le comic de Frank Miller dont il est tiré. Xerxés Ier le Grand était apparemment barbu et pas du tout chauve, entre autres.

96- Ozymandias- The Watchmen (2009)

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Attention spoiler. Zack Snyder toujours. Watchmen, son meilleur film et l’un des meilleurs films sur les super-héros, en plus de  ses répliques cultes et de ses scènes coup de poing, offrait un antagoniste fascinant. Ozymandias, un super-héros richissime et aimé de tous, sentant poindre l’Apocalypse nucléaire décide de réconcilier l’humanité par un plan pour le moins…radical. Il est aussi décrit comme ayant l’atteint l’apogée des capacités physiques humaines. Rien que ça.

Son interprète : Matthew Goode.

Sa scène : la scène finale où il explique sa vision aux autres.

Le point culture : Ozymandias est le nom de couronnement grécisée de Ramsés II. Le laboratoire du personnage s’appelle d’ailleurs Karnak.

La mention : personnage ambivalent, Rorschach aurait pu être inclus dans ce top mais son action finalement noble le discrédite malgré son caractère ultra-violent. Ce qui n’enlève rien à l’immense prestation de Jackie Earle Haley et à la force du personnage.

95- Hans Gruber- Piège de Cristal (1988).

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Alan Rickman n’a pas joué que le professeur Rogue. En son temps, ce très bon acteur fut avant tout connu pour son interprétation mémorable de ce terroriste violent et déterminé. Si son frère joué par Jérémy Irons dans Die Hard 3 était également très convaincant, aucun méchant de la série Die Hard n’a égalé Hans Gruber.

Son interprète : Alan Rickman.

Sa scène : Sa mort, une longue chute.

Le point culture : L’immeuble du film est en fait le Fox Plaza, siège de la 20th Century Fox.

94- Loki – The Avengers (2012).

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Avec The Avengers, Loki est passé du statut de méchant de comics banal à celui d’ennemi adulé par des légions de fan. Belle gueule, charismatique et menaçant, le dieu maléfique de la mythologie nordique prend un sacré coup de jeune avec l’interprétation jouissive de Tom Hiddlestone.

Son interprète : Tom Hiddlestone.

Sa scène : celle où il discute avec la Veuve Noire depuis sa prison, qui rappelle le dialogue entre Hannibal Lecter et Clarisse dans le Silence des Agneaux.

Le point culture : Dans la mythologie nordique, Loki est le dieu de la discorde, destiné à mener l’assaut des géants contre les dieux lors du Ragnarök, la fin du monde.

La mention : Puisqu’on évoque les méchants Marvel, difficile de passer à coté du très bon Red Skull de Capitaine America, qui mérite au moins d’être mentionné.

93- Le Tenia – Irréversible (2002).

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Ce méchant est horrible car atrocement commun. Le Ténia est un affreux violeur, un pervers sexuel qui fera bien des misères au personnage de Monica Bellucci lors d’une scène de viol aussi éprouvante que longue. Un criminel qui ne sera même pas arrêté à la fin du film… Gaspard Noé fit scandale avec Irréversible pour son propos ultra-violent et l’usage de procédés particulier comme une fréquence de fond de 27 Hz censé provoquer des malaises chez l’homme. Sympa.

Son interprète : Jo Prestia.

Sa scène : l’horrible scène de viol de plus de 8 minutes…

Le point culture : Un ténia désigne un vers parasite de l’intestin.

92- Catherine Trammel- Basic Instinct (1992).

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Catherine Trammel, dangereuse séductrice préférant les pics à glace aux dessous, peut paraitre attirante mais il fait bon ne pas trop s’approcher d’une telle femme. La définition même de la Mante religieuse.

Son interprète : Sharon Stone.

Sa scène : la scène de sexe avec Michael Douglas, sans doute. Et oui, on est pas fait de bois.

Le point culture : Sharon Stone, selon la légende, n’était pas au courant que Paul Verhoeven allait filmer de manière à tout montrer la scène où elle ne porte pas de culotte et le giffla pour l’affront.

91- Président Snow – Hunger Games : l’Embrasement (2013).

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« Not them Miss Everdeen. Convince me. »

Dire que l’on attendait avec impatience la transcription cinématographique du dirigeant cruel de Panem est un euphémisme. Au final, l’exceptionnel Donald Sutherland est parfait dans le rôle de l’homme qui n’hésite pas une seconde à faire s’entretuer des innocents pour assoir son autorité. Snow est à l’écran égal à lui-même. Doucereux, tranquille, glacial. Avec lui, la série de films prend une ampleur nouvelle. Une grande performance qu’on a hâte de revoir dans les autres épisodes de la série.

Son interprète : Donald Sutherland.

Sa scène : le dialogue avec Katniss.

Le point culture : le prénom de Snow est Coriolanus, un héros romain qui inspira une tragédie à William Shakespeare. Beaucoup de personnages de Hunger Games portent des prénoms latins comme Caesar Flickmann, Flavius ou Plutarch Heavensbee.

90- Bill- Kill Bill (2003 et 2004).

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Dire que le chef du gang des Vipères, qui donne son nom au film, est un jaloux est peu dire. Lorsque sa compagne le quitte, Bill garde son calme mais transforme simplement le mariage de celle qui l’a quittée en noces de sang. Quitte à déchainer une vengeance terrible. Don’t fuck with Black Mamba.

Son interprète : David Carradine.

Sa scène : le dialogue final avec Black Mamba dans le deuxième volet.

Le point culture : David Carradine est mort tragiquement par auto-strangulation, semble-t-il en désirant provoquer chez lui une érection. On ira pas jusqu’à citer les Darwin Awards.

89- Roy Batty- Blade Runner (1982).

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« J’ai vu tant de choses que vous, humains, ne pourriez pas croire. De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’Orion. J’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C briller dans l’ombre de la porte de Tannhäuser. Tous ces moments se perdront dans l’oubli comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir. »

Ridley Scott est le genre de réalisateur qui te pond 2,3 films moyen et qui tout d’un coup, sans qu’on sache trop pourquoi t’envoie dans la gueule un chef d’œuvre dont tu ne te remets,pas. Blade Runner, film culte par excellence, appartient à la deuxième catégorie. Son méchant, le Répliquant Roy Batty est probablement l’un des plus complexes de l’histoire du cinéma. Si on ne peut que rejeter sa violence, il est difficile en effet, de juger en mal la finalité de sa quête, une lutte contre sa mortalité. Les Répliquants sont en effet des robots dotés de sentiments et d’intelligence mais condamnés à l’obsolescence et à une injuste mort jeune.

Son interprète : Rutger Hauer.

Sa scène : le combat final contre Harrison Ford et la superbe citation qu’il sort avant de mourir avec les deux dernières phrases improvisées. (voir plus haut)

Le point culture : Selon Wiki, dans la symbolique du film, chaque personnage correspond à un animal et Roy Batty est un loup (confère ses hurlements et son rôle de meneur).

88- Le Sniper Psychopathe- Phone Games (2002).

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Dans les catégories des gros bâtard, il y en une particulièrement retorse et vicieuse : celle des moralisateurs. Le méchant du suffocant Phone Games est de ceux-là, le genre de mec qui aime les opérations mains blanches à la manière forte. Au point de coincer Colin Farell dans une cabine téléphonique en le menaçant avec un sniper pour qu’il avoue ses péchés. Le genre de mec qui a une idée extrême de la justice et de la morale…

Son interprète : La douce voix de Kiefer Sutherland.

Sa scène : celle où il martyrise le capitaine Forest Whitaker en forçant Farell à lui demandant s’il se masturbe.

Le point culture : Kiefer Sutherland, fils de Donald Sutherland, est aussi connu pour son rôle de Mr Jack Bauer, un autre gros bourrin de la morale mais supposé « gentil », lui. Supposé.

87- Tête de Brique- Snatch (2000).

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« Tu connais le sens du mot « Némésis » ? Un juste châtiment légitimement infligé par l’intermédiaire ou au moyen d’un agent approprié, personnifié en l’occurrence par un redoutable salaud : moi. »

On a peine à l’imaginer menaçant en apercevant ses lunettes grossissantes fois 1000 et sa tronche d’intello. Méfiez vous des apparences : Tête de Brique est un fou-furieux qui en impose à tous, le genre de parieur à qui il ne faut pas la faire à l’envers. A moins que l’on veuille mourir dévorer par ses cochons. L’immense bordel du surjouissif Snatch, le meilleur film de Guy Ritchie a ce jour, avait peut-être une incroyable galerie de personnage mais Tête de Brique reste l’un des plus marquants.

Son interprète : Alan Ford.

Sa scène : Celle où il explique pourquoi les cochons sont les meilleurs pour faire disparaitre un corps.

Le point culture : Un autre personnage marquant du cinéma utilise les cochons pour dévorer ses ennemis : Mason Verger, la seule victime d’Hannibal Lecter ayant survécu.

La mention : dans la catégorie des bad-boy de Guy Ritchie, le personnage de l’ex-footballeur Vinnie Jones, Tony « Dent de Plombs » n’est pas mal non plus.

86- Aguirre- Aguirre : la Colère de Dieu (1972)

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Klaus Kinski était probablement l’acteur le plus dingue de l’histoire du cinéma, mais il jouait de manière inégalée. Nouvelle illustration avec son interprétation habitée du dément Klaus Kinski, un conquistador incestueux assoiffé de pouvoir et d’or qui mènera toute sa compagnie au désastre. Un personnage inoubliable. Notons que les colères hystériques de Kinski durant le tournage effrayèrent toute l’équipe.

Son interprète : Klaus Kinski.

Sa scène : la scène des singes.

Le point culture : Aguirre est un conquistador réel, mais contrairement à ce que raconte le film, il ne se perdit pas en Amazonie mais parvint jusqu’à des possessions espagnols qu’il attaqua.

85- Le Pingouin- Batman : le défi (1991)

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Batman a la galerie de méchants la plus géniale de tous les super-héros, c’est entendu. Au sein de celle-ci, le Pingouin, vilain mythique, tient une place à part. Abandonné par ses parents à cause de sa laideur, il est élevé par des Pingouins dans un zoo de Gotham, d’où son nom. Dans la vision gothique et anticonformiste de Tim Burton, qu’il serait injuste d’oublier au profit de Nolan, cet ennemi trouvait toute sa place. Ce monstre marginal provoque à la fois empathie et rejet du fait de son destin et de son apparence. Une créature ambivalente et marquante, servie au mieux par la prestation exceptionnelle de Dany DeVito.

Son interprète : Dany DeVito.

Sa scène : celle où il mord avec sauvagerie le doigt d’un homme, révélant sa nature de bête traquée.

Le point culture : On peut facilement percevoir le Pingouin comme une version détraqué de l’histoire de Tarzan, montrant qu’être élevé par des animaux n’amène pas forcément à une bonté particulière.

84- La Fausse Mère- Coraline (2009).

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« Black is tradition »

Lorsque Coraline passe pour la première fois la porte de l’autre monde, elle découvre un monde parfait, l’équivalent utopique de son petit univers, régi par l’Autre Mère. En apparence, celle-ci  est une version aimante et idéale de la maman de Coraline. Mais il faut toujours se méfier des mondes parfaits… L’un des méchants les plus angoissants de ses dernières années : une redoutable maitresse de l’illusion qui utilise l’évasion du rêve pour mieux attirer ses proies.

Son interprète : Teri Hatcher.

Sa scène : la scène de la toile d’araignée, où la vraie nature de la Fausse Mère se révèle.

Le point culture : Coraline, dessin animé génialissime à l’imagination débordante, est aussi l’occasion de réfléchir au coté pervers de l’idéal de perfection.

83- Lado- Savages (2012).

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Lado est le genre d’ordure sans foi ni loi qui cumule toute les tares. Déloyal, pervers, ultra-violent, provocateur, le personnage du trop sous-estimé film d’Oliver Stone en est par la même génial de part son immoralité. Lado, bandido narco, n’a aucun honneur et s’en fiche royalement. Son seul but est de servir ses maitres du crime comme un gentil toutou… en apparence. Benicio Del Toro est magistral.

Son interprète: Benicio Del Toro.

Sa scène : celle où il flingue un de ses hommes parce que “ça colle pas, t’es trop sentimental”.

Le point culture : Des séquences montrant Lado en famille ont été coupé au montage final.

82- Noah Cross- Chinatown (1974)

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« You may think you know what you’re dealing with, but believe me, you don’t»

Ne vous fiez pas à son air débonnaire. Noah Cross est un bandit acharné et manipulateur, véritable pouvoir de l’ombre dans la guerre de l’eau qui se joue à Los Angeles. Un ennemi vicelard parce que caché, qui ne se révèle qu’au bon moment.

Son interprète : John Huston.

Sa scène : Le dialogue d’avertissement avec Nicholson.

Le point culture : John Huston est également un réalisateur mythique ayant notamment porté à l’écran le Faucon Maltais, le Trésor de la Sierra Madre, Moby Dick…

81- Harry Lime- Le 3ème Homme (1949).

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« L’Italie sous les Borgia a connu 30 ans de terreur, de meurtres, de carnage… Mais ça a donné Michel-Ange, de Vinci et la Renaissance.La Suisse a connu la fraternité, 500 ans de démocratie et de paix. Et ça a donné quoi ? … Le coucou ! »

Niveau cinéma, Orson Welles paraissait savoir tout faire : écrire des scénarios, réaliser des films, interpréter des personnages et… jouer des salauds. Il le prouve à merveille avec Harry Lime, sombre trafiquant mémorable.

Son interprète : Orson Welles.

Sa scène : la Grande roue de Vienne.

Le point culture : Orson Welles écrivit lui-même certains dialogues du personnage et improvisa la géniale réplique ci-dessus.

80- Monsieur Verdoux- Monsieur Verdoux (1947)

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« Je  ne voudrais pas perdre mon calme au moment où je m’apprête à perdre ma tête. »

Monsieur Verdoux a une manière bien à lui de gagner sa vie : séduire de riches dames pour ensuite les faire disparaitre et empocher leur héritage. Film génial sur le crime et l’immoralité, sur le châtiment et la justice, sur la société et les monstres, Monsieur Verdoux est l’un des meilleurs Chaplin.  Celui-ci prouva qu’il n’avait rien perdu de son sens du tragi-comique avec ce film doux-amer nanti d’un protagoniste principal délicieusement immoral et diablement séducteur.

Son interprète : l’immense Charlie Chaplin.

Sa scène : Le troublant procès.

Le point culture : Monsieur Verdoux est librement inspiré du tueur en série Landru.

79- Le Motherfucker- Kick Ass 2 (2013).

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 « Un requin m’a bouffé la bite, et je peux même pas avoir une boisson ?! » 

Si l’on passe outre leurs morales bizarre sur la justice personnelle, force est de reconnaitre que les films Kick Ass sont la définition même du mot « fun ». Le méchant du 2ème volet, le Motherfucker est particulièrement savoureux et délirant. Habillé en S/M à partir des habits privés de sa mère, assez riche pour enrôler une véritable armée, il ne rêve que d’une chose : devenir le plus grand des super-méchants. Le jeu du comédien Christopher Mintz-Plasse réussit le tour de force de rendre le personnage à la fois ridicule et charismatique, ce qui est encore plus troublant.

Son interprète : Christopher Mintz-Plasse.

Sa scène : celle où il ne parvient pas à bander alors qu’il souhaite violer la petite amie de Kick Ass.

Le point culture : Kick Ass 2, comme le premier, est bourré de référence à la culture populaire. Par exemple, lorsque le Motherfucker braque un vieil homme, il lui hurle « à terre, Gandalf ! ».

La mention : Il est vital d’évoquer Mother Russia, la géniale tueuse du KGB enrôlé par le Mothefucker et qui détruit des voitures de police sur l’air de Tétris version rock. La meilleure scène du film.

78- Calvin J. Candie- Django Unchained (2012).

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Raciste et fier de l’être, Calvin J. Candie ne se contente pas de baser sa fortune sur l’esclavagisme. Il est également très orgueilleux des combats ultra-violents qu’il organise avec ses meilleurs éléments. Le genre de tête à claque insupportable mais qui calme tout le monde lorsqu’il s’énerve. Il fallait être aveugle pour ne pas comprendre que la première incarnation de méchant par DiCaprio allait être une véritable tuerie. Ou membre de l’Académie des Oscars. Ce qui revient souvent au même.

Son interprète : Leonardo DiCaprio.

Sa scène : la scène du crâne et du marteau.

Le point culture : Le discours de DiCaprio sur la forme du crâne des noirs est proche de la phrénologie, une science perverse du 19ème siécle qui liait caractère et forme du crâne et qui donna notamment la théorie du criminel né.

77- le Capitaine Vidal- Le Labyrinthe de Pan (2006).

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Le  Capitaine Vidal, le beau-père franquiste du conte de Del Toro, est l’allégorie du fascisme : machiste, intolérant, ultra-violent. Un monstre à visage humain, pervertit jusqu’à la moelle par ses pensées de domination.

Son interprète : Sergi Lopez, imposant.

Sa scène : La sauvage scène de l’assassinat des paysans au début du film.

Le point culture : Le génial film de Del Toro est un conte reliant événements réels et allégories. L’Homme-Pâle est ainsi le symbole d’une institution sans visage (le fascisme ou la religion, selon les interprétations) dévoreuses d’enfants, qui partage de nombreux traits avec Vidal, comme sa position sur la tablée.

La mention : le traumatisant homme-pâle, justement.

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76- Terminator- Terminator (1984)

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« I will be back »

Oeuvre bien plus majeure que ce que son coté série B laisse deviner, le film de James Cameron est un précurseur. Le personnage du Terminator, terrible machine exterminatrice, posa les jalons de nombreux films de science fiction futurs en détaillant de manière extrêmement marquante l’apocalypse créé par une guerre entre les machines et les humains. Grâce à son charisme et aux trouvailles du scénario et des maquilleurs, Arnold Gouvernator composait là l’un des protagonistes les plus marquants de l’histoire du cinéma. On a peine à se rappeler qu’à l’origine, dans le premier film, celui-ci était un impitoyable méchant.

Son interprète : Arnold Schwarzenegger.

Sa scène : “Je veux tes vétements, tes bottes et ta moto”.

Le point culture : l’apparence du Terminator fut inspiré à James Cameron par un cauchemar.

La mention : le très convaincant T-2000 du 2ème volet.

75- Magneto- X-Men.

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Ses pouvoirs d’attraction des métaux sont puissants et il a à ses bottes une armée de méchants mutants, ce qui en impose déjà. Mais surtout, il a une idéologie bien plus complexe que la plupart des bad-guy : c’est un survivant des camps de la mort, qui l’on dégouté des hommes. Craignant que ces derniers retentent l’expérience de la Shoah avec des mutants, il élabore en réaction une théorie de la supériorité desdits mutants. De base, Magneto est donc un méchant de comics passionnant. Mais c’est l’interprétation de Mr Ian McKEllen qui le rend génial, en lui apportant une surdose de charisme phlegmatique.

Son interprète : Ian McKellen.

Sa scène : Celle où il déplace le Golden Gate Bridge ? On préférera celle de son évasion à partir des boules de fer du garde dans le deuxième volet.

Le point culture : Magneto est un survivant d’Auschwitz, le tristement célébre camp d’extermination que l’on reconnait dés le premier volet par l’inscription Arbeit Macht Frei (le travail rend libre).

La mention : La performance tout aussi convaincante de Fassbender dans X-Men : Origins, avec un thème musical d’Henry Jackman réellement épique qui lui est associé.

Le reste du top :

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125-100.

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TOP 150 : LES PLUS GRANDS MÉCHANTS DE L’HISTOIRE DU CINÉMA. (125-100) /top-150-mechants-125-100/ /top-150-mechants-125-100/#comments Sun, 26 Jan 2014 14:54:12 +0000 licontinovich /?p=203 Continue Reading ]]> Suite du top 150 des plus grands méchants de l’histoire du cinéma.

Attention, à lire avant de commencer :

- Il est nécessaire avant toute chose de définir ce qu’est un méchant. Dans ce top on entendra par Méchant « tout personnage ayant, par ses actions ou ses pensées, un comportement de nature à devenir l’ennemi d’un héros ou de choquer une morale socialement admise ».

- Ce top se limite à des méchants individuels ou en duo,  et n’inclue donc pas les méchants de groupe comme les oiseaux d’Hitchcock, les martiens de Mars Attack, les vélociraports de Jurrassic Park, ect…

-Ce Top est par définition personnel et donc subjectif, il ne reflète que mon avis, et vous avez entièrement le droit de ne pas être d’accord.

-Personne n’a la science infuse en matière de cinéma et surtout pas moi, il y a donc forcément des oublis.

-Pardon d’avance pour les fôtes d’ortografes.

-Possibilité de spoilers.

125- Popaul- Le Boucher. (1970)

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Autre rôle de méchant de Jean Yanne, toujours dans un Chabrol. Le génial acteur français est à nouveau magistral dans la peau de ce tueur de femmes, de prime abord sympathique et attachant.

Son interprète : Jean Yanne.

Sa scène : la scène dans  l’école.

Le point culture : Nouvelle collaboration Chabrol/ Jean Yanne, le Boucher suit directement Que la Bête meure, puisqu’il est sorti un an après.

124- Ursula – La Petite Siréne (1989)

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“And don’t even underestimate the power of body language!”

Ursula, la cecaelia (sirène pieuvre) désirant voler la voix d’Arielle, est restée comme l’une des méchantes les plus marquantes de l’univers Disney pour ses chansons délirantes autant que pour ses pouvoirs mortels.

Son interprète : Pat Caroll.

Sa scène : Celle où elle devient gigantesque.

Le point culture : Ursula fut inspiré par la drag-queen Divine.

123- Les tantes Brewster- Arsenic et Vieilles Dentelles (1944).

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Aussi drôles qu’impitoyable, les tantes d’Arsenic et Vieilles Dentelles traumatisèrent le pauvre Cary Grant dans le chef d’œuvre comique de Frank Capra. Ingénues, elles se donnent simplement pour but de venir en aide aux vieux solitaires.  En les tuant, afin de mettre fin à leurs problèmes. Normal.

Ses interprètes : Josephine Hull et Jean Adair.

Leur scène : celle où elles expliquent à leur neveu pourquoi elles ont tué le vieux monsieur dont il a découvert le cadavre. Impossible de ne pas mentionner toute les scènes où l’oncle fou gravit les escaliers en se prenant pour Roosevelt.

Le point culture : Arsenic et Vieilles Dentelles était à l’origine une pièce de théâtre où Von Stroheim et Boris Karloff jouèrent le même rôle. Les tantes étaient jouées par les même actrices qui les incarnèrent au cinéma.

122- La sorcière de Blair- Le Projet Blair Witch (1999)

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Jamais identifiable nettement à l’écran, la sorcière de Blair a pourtant marqué des générations de cinéphiles. Elle est en effet le péril invisible qui fonde le suspense du Projet Blair Witch, premier film a avoir osé (et réussi) le défi de filmer toutes ses scènes comme s’il s’agissait de l’enregistrement d’une caméra amateur. Le film a fait date et est le précurseur de tous ces films d’horreurs que sont Rec, Cloverfield ou Paranormal Activity.

Son interprète : aucun.

Sa scène : la scène finale du film.

Le point culture : en plus de laisser une liberté quasi-totale aux acteurs pour s’approcher au plus prêt d’une apparence de documentaire, l’équipe du film révolutionna le marketing de cinéma par le lancement de rumeurs internet laissant entendre que les acteurs avaient réellement disparus.

La mention : Dans le genre « méchant traumatisant que l’on ne voit jamais » mais dans un tout autre registre : le chasseur qui tue la mère de Bambi, non inclu dans ce top pour cause d’apparition trop fugace, ce qui n’enlève rien au dramatique de la scène du classique Disney.

121- « Enculado »- Le chacal du désert (1989).

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« Moi je suis l’enculé que tout le monde craint. Je suis l’enculé suprême. Je suis enculado ! »

Délirant Western de Robert Rodriguez, le chacal du désert mettait en scène un acteur quasi amateur, Hector Caraçao, en roue libre totale dans le rôle d’Enculado, le « hijo de puta » que craint tout le Mexique, un bandidos sans foi ni loi qui s’est juré d’être le plus gros bâtard des Amériques. Enculado ne recule devant aucun coup bas, aucune attaque gratuite, aucune destruction. Le rôle est devenu culte.

Son interprète : Hector Caraçao.

Sa scène : Celle où il dégomme tout un saloon, avec un gun, juste pour le plaisir de faire « un complément à son petit déj’ ».

Le point culture : ce personnage est un fake, bien évidemment. ©Antoine Lapresle pour Enculado et Guillaume Compain pour Hector Caraçao.

121- Georges Lajoie – Dupont-Lajoie (1975) 

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Georges Lajoie est un homme détestable, un moins que rien mais c’est malheureusement un homme banal. Un bâtard ordinaire. Un simple représentant d’une France beauf raciste et lâche, qui utilise la peur de l’autre pour protéger ses propres crimes.  Dans ce film coup de poing, impitoyable réquisitoire contre la connerie, on passe d’une comédie à la sauce Bidochon à l’horreur la plus absolue. Jean Carmet était parfait dans ce très ingrat rôle d’ordure sans gloire.

Son interprète : Jean Carmet.

Sa scène : La scène gerbante où il accuse des arabes de son propre crime.

Le point culture : le titre du film vient de l’expression Ducon-Lajoie, désignant des cons.

120- Lotso- Toy Story III (2010). 

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Si le troisième épisode de la saga Toy Story est peut-être le meilleur, c’est aussi grâce à son méchant, un personnage ambigu et génial comme seul Pixar sait les créer : l’Ours en Peluche Lotso, devenu désabusé et mauvais suite à son dramatique abandon.

Son interprète : Ned Beatty.

Sa scène : le flash-back de son abandon.

Le point culture : Le doubleur de Lotso, Ned Beatty a commencé sa carrière cinéma par le film Délivrance, où il se faisait violer !

119- Emile Gravier- La Cité de la Peur (1994). 

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« On ne peut pas tromper mille fois une personne… »

On a rarement vu méchant plus ridicule qu’Emile Gravier le sérial killer de la Cité de la Peur, faussement menaçant et réellement hilarant. Puant de la gueule, répétant à l’infini une citation qu’il n’arrive jamais à prononcer correctement, il offre au génial film des Nuls un antagoniste légendaire.

Son interprète : Sam Karmann.

Sa scène : Le « prenez un chewing-gum Emile ».

Le point culture : la fameuse citation d’Emile est inspirée d’une phrase d’Abraham Lincoln : « Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps et tout le monde quelques fois, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps ».

118- La Bête- Cloverfield (2008).

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Personne ne sait d’où elle vient. Peu de monde peuvent dire dans le détail à quoi elle ressemble. Mais elle va tout détruire sur son passage. Véritable modèle de réalisation, Cloverfield et sa titanesque bestiole se résument par le mot efficacité, présent dés la campagne d’affichage où la statue de la Liberté décapité à impacté les esprits. Comment ne pas y voir une allusion sous-jacente au 11 septembre, où l’Amérique fut aussi touchée sur son sol, à New York et directement sur ses symboles ?

Son interprète : aucun.

Sa scène : La scène du métro.

Le point culture : La gigantesque bestiole qui attaque New York agite le débat sur internet quand à son origine. Pour certains, il s’agit de Ctuhulu, le mythique monstre de Lovecraft. Pour d’autres, elle viendrait de l’espace, on apercevrait en effet une ombre tomber dans l’eau dans une scène du film.

117- Hadés – Hercule (1997).

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Lorsque Disney s’attaque à la mythologie grecque, la relecture est aussi funky que mémorable. Hadés, le dieu souverain des enfers, y est  colérique, ténébreux, jaloux et.. bien souvent ridicule. Depuis les enfers et le flot des âmes en passant par toutes les créatures qu’ils convoquent, Hadès est le juste reflet de la créativité de ce classique.

Son interprète : James Wood.

Sa scène : la libération des Titans, autres personnages géniaux. (« Ecraser Zeus… »)

Le point culture : Hadès n’a aucun caractère maléfique dans la mythologie grecque originelle, de même que les enfers qui ne sont pour les hellènes qu’un au-delà global. Mais progressivement, sa position de seigneur de l’au-delà ténébreux en a fait un antagoniste régulier des relectures de la mythologie grecque comme ici ou dans le Choc des Titans. En réalité, outre les nombreux monstres du folklore, les véritables ennemis des dieux dans la mythologie grecque sont leurs ancêtres : les… Titans, des géants humanoïdes.

116- le Diable – L’Imaginarium du Docteur Parnassus (2009).

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Le grand Tom Waits incarne un diable absolument génial dans le film de Terry Gilliam. Grâce au charisme de l’acteur, à son physique si particulier et à sa voix grave, le personnage respire une classe tranquille et doucement menaçante doublé d’un grand cynisme. La plus « gentleman » et posé des incarnations de Satan est peut-être la meilleure de l’histoire du cinéma. L’Imaginarium du Docteur Parnassus, véritable pépite de Terry Gilliam, reste un modèle d’onirisme et d’imagination sachant à merveille jongler entre rêve merveilleux et réalité.

Son interprète : Tom Waits.

Sa scène : Sa rencontre avec le Docteur Parnassus.

Le point culture : En plus d’être un musicien d’exception, Tom Waits est un excellent acteur et pas seulement dans ce film. On peut le voir à l’œuvre notamment dans Rusty James de Coppola ou Down by Law de Jim Jarmusch, entre autres.

115- Le Chiffre- Casino Royale (2006).

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La relecture du mythe James Bond par Martin Campbell fut un succès grâce au ton sombre et puissant du film mais également grâce au charisme d’un méchant incarné par le fabuleux acteur danois Mads Mikkelsen. Tour à tour menaçant et fragile, ce joueur professionnel aux larmes de sang a su s’imposer comme l’un des plus grands méchants d’un agent secret qui en compte pourtant de fameux.

Son interprète : Mads Mikkelsen.

Sa scène : impossible de choisir entre l’interrogatoire de la corde et la partie de poker.

Le point culture : Dans le livre, la scène de torture de la corde trouble Bond au point de lui faire envisager la retraite.

114- Tetsuo – Akira (1988)

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Adapté de l’un des plus fameux mangas jamais créé (par Katsuhiro Otono), Akira est un film gravé dans le marbre au panthéon des plus grands dessins animés japonais de l’histoire. Tout comme Tetsuo, son protagoniste aux capacités télékinésistes démentielles, tour à tour mégalomane et agressif puis sanglotant et ivre de la douleur de ses pouvoirs.

Son interprète : Nozomu Sasaki

Sa scène : celle où il érige les bases de son Empire.

Le point culture : Akira est une allégorie du monde post-2nde guerre mondiale après le passage de Little Boy.

113- Karaba – Kirikou et la sorcière (1998).

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« Tremblez d’effroi, tremblez de joie, car voici Karaba ! »

Les histoires européennes n’ont pas le monopole des sorcières maléfiques. Dans le conte merveilleux et profond de Michel Ocelot, Karaba la sorcière terrorise tout un village africain. Dans ces cas là, on a souvent besoin d’un plus petit que soit. Méfiez vous néanmoins, chez Ocelot les apparences peuvent être trompeuses et les gens sont souvent méchants uniquement parce qu’un petit souci les affecte.

Son interprète : Awa Sene Sarr.

Sa scène : La scène du clou.

Le point culture : Les fétiches à la solde de Karaba s’inspirent de plusieurs cultures africaines de l’Ouest : moumouyé pour le fétiche preneur, oyoni pour le fétiche parleur… D’autres sont des inventions comme le fétiche renifleur.

112- Kévin – Sin City (2005).

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Si vous pensez qu’Elijah « Frodon » Wood ne peut incarner que des gentils, détrompez vous. Dans le sombre Sin City, l’acteur est impressionnant en psychopathe sombre et silencieux à l’allure frêle mais aux réflexes surhumains. Un monstre impassible dont la cruauté n’a d’égal que l’horreur de sa mort.

Son interprète : Elija Wood.

Sa scène : Sa mort, à vomir.

Le point culture : Robert Rodriguez a du faire des pieds et des mains pour convaincre Frank Miller d’adapter ses comics. Au final, le dessinateur est même co-réalisateur et a écrit lui-même l’épilogue.

La mention : Dans Sin City, film sur un monde sans foi ni loi, Kévin est loin d’être le seul méchant. On pourrait également citer, entre autres, le détestable Yellow Bastard, Roark Junior.

111- Christian Szell – Marathon Man (1976).

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Les nazis ne sont pas dangereux seulement pendant la 2nde Guerre Mondiale. Parfois, ils reviennent spécialement d’Amérique Latine,  pour récupérer leurs trésors de guerre. Là est la base du scénario du classique Marathon Man où Laurence Olivier, impérial comme toujours, incarne un ancien bourreau des camps.

Son interprète : Laurence Olivier.

Sa scène : L’interrogatoire de « dentiste ».

Le point culture : Deux pour l’occasion : le lieu d’où vient Christian Szell n’est pas anodin, en effet de nombreux nazis s’exilèrent en Amérique du Sud, comme Mengele qui a inspiré le personnage. 2ème anecdote : la légende comme quoi Laurence Olivier aurait répondu à un Dustin Hoffmann qui s’efforçait de courir pour paraitre fatigué « Et si vous vous contentiez de jouer ? » est à priori fausse. En réalité, Dustin Hoffmann cherchait à évacuer les ennuis de son divorce par le  footing. La phrase de Laurence Olivier venait juste lui apporter du soutien.

110- Le Bouffon Vert – Spiderman (2002).

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« Viré,  vous croyez ?»

Si Vénom fut ridiculisé par son adaptation cinématographique, on ne peut pas en dire autant du Bouffon Vert, l’autre archennemi de Spiderman. Dans le film de 2002, William Dafoe, acteur intense, rendait au mieux le dédoublement inquiétant de personnalité du personnage. Le Bouffon Vert s’est imposé comme l’un des plus grands méchants de comics du cinéma et au vu des autres (le Joker, Magneto…) ce n’est pas peu dire. Les films de Sam Raimi sont des précurseurs de la vague de super-héros qui continue de s’abattre sur nos écrans.

Son interprète : Willem Dafoe.

Sa scène : La scène du miroir.

Le point culture : En anglais, le Bouffon Vert s’appelle le Green Gobelin, soit en traduction littérale le Gobelin Vert.

109- Godzilla – Godzilla (1954).

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Dans le classement des grosses bébétes capables de détruire à elles seules toutes une ville, Godzilla, produit d’expériences nucléaires, occupe la première marche du podium sans forcer. Ce croisement  entre un lézard, un T-rex et un stégosaure fait parti du folklore cinématographique depuis ses débuts au Japon. Monstre  agressif la plupart du temps, il est parfois devenu un symbole positif.  Gageons que la prochaine adaptation du mythe par le réalisateur de Monster ne devrait qu’accentuer le phénomène, au vu de la bande annonce angoissante sortie récemment.

Son interprète : aucun.

Sa scène : L’apparition du monstre.

Le point culture : Godzilla a son étoile sur le Hollywood Boulevard.

La Mention : King Kong, le premier et le plus mémorable des personnages de film de Monstre, non inclus dans ce top car trop perçu comme positif.

108- Biff Tanen – Retour vers le Futur (1985).

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Dans le genre gros bâtard débile, Biff Tanen se posait là. Non seulement la grosse brute de Retour vers le Futur est un affreux crétin dans le présent comme dans le passé mais en plus toutes les générations de sa famille sont tout aussi agressives et débiles.

Son interprète : Thomas Francis Wilson.

Sa scène : Celle où il se prend une grosse beigne dans la tronche. Parce que bon, ça fait du bien.

Le point culture : Ce personnage fut nommé d’après un directeur des studios Universal, Ned Tanen.

107- Auric Goldfinger- Goldfinger (1964).

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Avant Blofeld, Mr “Je caresse mon chat persan”, il y avait eu un autre méchant mythique : Auric Goldfinger. Ce bandit bien nommé ne vise rien de moins que la réserve de Fort Knox ! Et il a une manière bien à lui d’exprimer sa jalousie : recouvrir la fille infidèle d’or jusqu’à l’asphyxie. Une belle obsession des choses dorées.

Son interprète : Gert Fröbe.

Sa scène : Celle où il triche aux cartes et où Bond intervient.

Le point culture : Pour jouer le rôle, les producteurs avaient initialement pensé à Orson Welles.

La mention : Impossible d’évoquer Goldfinger sans parler de son garde du corps Odjob, l’homme avec l’arme la plus originale du monde : son chapeau tranchant. Le meilleur bad side-kick des James Bond avec Requin et Mr Wint et Mr Kidd.

106 – Le Lapin Tueur– Monty Python Sacré Graal (1975).

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« Amenez moi la Sainte Grenade ! » 

Une scène, une seule, et ce personnage est devenu culte. Comble de l’absurde, il symbolise à lui seul tout le génie des Monty Pythons. Dans le classique de la troupe britannique, les chevaliers du Graal se retrouvent devant une grotte que l’on dit gardé par un monstre terrifiant qui s’avère être…un lapin ! Gardez vous de penser que cette bête sera facile à tuer, néanmoins…

Son interprète : aucun.

Sa scène : Il n’en a qu’une, ce n’est donc pas compliqué de choisir.

Le point culture : le 106ème du top devait à l’origine être Salieri d’Amadeus (Milos Forman, 1984), interprété par Fahrid Murray Abraham, finalement retiré car ne correspondant pas réellement à la définition de méchant. On vous laisse juger. Sa description était la suivante :

« Les grandes histoires sont bien souvent issues de grandes rivalités. Dans le remarquable Amadeus de Forman, cette sentence trouve tout son sens. Salieri, musicien en vogue, voit son art éclipsé par un insupportable génie : Mozart. L’arrogance, l’origine du talent, le perdant magnifique, tous ces concepts sont brassés avec talent par l’œuvre de Forman et se cristallise dans le complexe et rancunier Salieri. »

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105- James Moriarty – Sherlock Holmes : A Game of Shadow (2011).

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Il n’y a pas de grand héros sans un méchant suprême à la hauteur de sa gloire, une Némesis ultime. Batman a le Joker, Superman a Lex Lutor, Sherlock Holmes a Moriarty. Ce Docteur n’est rien de moins que l’équivalent maléfique de Sherlock Holmes en matière d’intelligence et de déduction. Le plus fameux et le plus intelligent des esprits criminels, régnant sur un empire aux ramifications insondables. Son incarnation par Jared Harris dans la version punchy de Sherlock Holmes par Guy Ritchie est à la hauteur des attentes : sombre, cruel et délectable.

Son interprète : Jared Harris.

Sa scène : Celle où il vide un restaurant entier simplement en frappant un verre d’une cuillère.

Le point culture : James Moriarty est le seul ennemi de Sherlock Holmes a l’avoir défait, forçant même le détective à se suicider avec lui. Ce n’est que sous la pression des fans que Conan Doyle, l’auteur des romans, fit ressusciter le locataire de Baker Street.

La Mention : Impossible d’évoquer Moriarty sans mentionner la performance extraordinaire d’Andrew Scott dans la série Sherlock. Son Moriarty, psychopathe raffiné et séducteur, est absolument génialissime et respire une classe inouïe. La scène où il cambriole les joyaux de la Couronne sur l’air de la Pie Voleuse est absolument démentielle.

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104- Cruella Denfer- Les 101 Dalmatiens (1961).

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« Cruelle diablesse, elle jette tant de sort à toute la ville ».

Le cauchemar de Brigitte Bardot. Cruella d’Enfer est l’ennemie numéro 1 de tout ce qui porte une fourrure. Cruelle mégère rachitique et haute en couleur, elle s’impose comme un tourbillon dans le dessin animé Disney. Mais quand sa cible se porte sur des dalmatiens pour son prochain vêtement, les choses se gâtent pour elle. Une bourgeoise colérique et ridicule de compétition.

Son interprète : Betty Lou Gerson pour le Disney et bien sûr la géniale Glenn Close pour le film de 1996.

Sa scène : la chanson de Roger.

Le point culture : Cruella est en partie inspirée par l’actrice Tallulah Bankhead.

103- Bane – The Dark Knight Rises (2012).

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“You merely adopt the darkness. I was born in it. Molded by it”

Aussi imposant que celui de Batman&Robin était ridicule, le Bane de Christopher Nolan est en plus un homme extrêmement intelligent, aimant par-dessus tout se jouer de la crédulité des gens. Le charisme de Tom Hardy donne au personnage une présence incroyable. S’il perd en consistance à la fin du film-nous ne révélerons rien- ce Bane rend bien justice à l’un des plus terribles ennemis de Batman, le seul à l’avoir littéralement brisé.

Son interprète: Tom Hardy.

Sa scène : La première scène, celle de l’avion.

Le point culture : Tom Hardy, habitué des transformations physiques, a pris 15 kilos pour le rôle.

102- Mister Blonde – Réservoir Dogs (1992).

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« Je vais jouer franco avec toi. Si tu veux la vérité, je m’en cogne de ce que tu sais. Mais je vais te torturer rien qu’un peu. Pour la rigolade … »

La citation précédente pose le personnage. Dans toute la clique des gangsters du film Réservoir Dogs du maitre Tarantino, Mister Blonde est clairement le plus givré et le plus dangereux, un psychopathe en puissance. Et il aime bien le relooking version Van Gogh…

Son interprète : Michael Madsen.

Sa scène : La torture en musique.

Le point culture : Vincent Vega, alias John Travolta dans Pulp Fiction, est le frère de Mister Blonde, de son vrai nom Vic Vega. Tarantino voulait à l’origine faire un film les réunissant mais a finalement abandonné l’idée.

101- Clare Quilty – Lolita (1962).

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« I get sorta carried away, you know, being so normal and everything. »

Peter Sellers, l’un des plus grands acteurs comiques de l’histoire et l’un des plus grands acteurs tout court, a également connu son heure de gloire dans la tragédie. En 1962, ce caméléon se glissait avec génie dans la peau du détestable Clare Quilty, écrivain pervers. Le jeu fantasque de Sellers colle au mieux à la personnalité de cet érotomane qui enlève Lolita à Humbert Humbert. Une performance grinçante pour un personnage qui accentue au mieux le trouble que provoque le film.

Son interprète : Peter Sellers.

Sa scène : La scène de sa mort, au tout début du film : ivre et provocateur, Clare Quilty y est égal à lui-même.

Le point culture : Clare Quilty est beaucoup plus mystérieux dans le roman originel. Il n’y apparait qu’en filigrane pour mieux se révéler à la fin du livre. Fin qui est la première scène du film de Kubrick.

La mention : impossible de ne pas évoquer Docteur Folamour, le génial rôle de docteur nazi du film éponyme de Kubrick, l’autre extraordinaire composition de Sellers pour Kubrick.

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100- C.A. Rotwang – Métropolis (1927).

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Il a donné ses lettres de noblesse à un personnage devenu cliché, voire même caricatural. Rotwang, le scientifique de Métropolis responsable du robot féminin qui va mettre la ville en péril est le premier « savant fou » notable de l’histoire du cinéma. Un personnage habité qui a marqué l’histoire du 7ème art.

Son interprète : Rudolf Klein-Rogge.

Sa scène : La création du robot.

Le point culture : Le laboratoire de Rotwang a inspiré celui du plus célébre des savants fous : Frankenstein.

La Mention : Comment peut-on passer à côté des autres docteurs fous de l’histoire du cinéma, d’autres véritables légendes du 7ème art : le docteur Moreau, le docteur Mabuse ou encore le docteur Cagliari ? Ils méritent une mention distinctive.

Le reste du top :

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TOP 150 : LES PLUS GRANDS MÉCHANTS DE L’HISTOIRE DU CINÉMA. (150-126) /top-150-mechants-150-126/ /top-150-mechants-150-126/#comments Fri, 24 Jan 2014 17:17:15 +0000 licontinovich /?p=169 Continue Reading ]]> 15A7D03DF812A71EE669F6CB1E28F9

Les Méchants de cinéma. Ils angoissent, choquent, terrifient, fascinent, envoûtent, séduisent. On les adore autant qu’on les déteste et d’ailleurs, on adore les détester. Ils peuvent rattraper un film à eux seuls ou transformer un très bon film en chef d’œuvre. Comme le disait Alfred Hitchcock : « meilleur sera le méchant, meilleur sera le film ».  A titre personnel, les méchants de cinéma m’ont toujours captivé. Les problématiques, les réflexions, les discours qu’ils sous-entendent sont passionnants. C’est pourquoi j’ai décidé de faire mon Mémoire académique sur le sujet du « Personnage du Méchant au Cinéma ». Après ce Mémoire, et après avoir commencé mon blog, j’ai voulu me lancer dans le travail difficile mais fascinant de classer mes méchants préférés, afin d’obtenir un top. Ce qui était à l’origine un Top 100 est devenu un Top 150, au vu du très grand nombre de méchants cultes du cinéma. C’est un travail de longue haleine et j’espère qu’il vous plaira. Bienvenus dans le monde des plus grandes ordures, des plus grands bandits, des plus grands monstres, des plus grands psychopathes, des plus grands vilains, des plus grands méchants du cinéma !

Attention, à lire avant de commencer :

- Il est nécessaire avant toute chose de définir ce qu’est un méchant. Dans ce top on entendra par Méchant « tout personnage ayant, par ses actions ou ses pensées, un comportement de nature à devenir l’ennemi d’un héros ou de choquer une morale socialement admise ».

- Ce top se limite à des méchants individuels ou en duo,  et n’inclue donc pas les méchants de groupe comme les oiseaux d’Hitchcock, les martiens de Mars Attack, les vélociraports de Jurrassic Park, ect…

-Ce Top est par définition personnel et donc subjectif, il ne reflète que mon avis, et vous avez entièrement le droit de ne pas être d’accord.

-Personne n’a la science infuse en matière de cinéma et surtout pas moi, il y a donc forcément des oublis.

-Pardon d’avance pour les fôtes d’ortografes.

-Possibilité de spoilers.

150- Pierre- Rrrrr ! (2003)

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« Donne pas la patte ! C’est bien, c’est un bon Yorkmouth »

Le premier criminel de l’histoire ! Pour venger la mort de son ridicule Yorkmouth, le guérrissologue du village entre dans une folie meurtrière, lançant ainsi l’intrigue de cette délirante comédie préhistorique.

Son interprète : Alain Chabat.

Sa scène : le flash-back de la mort de son Yorkmouth.

Le point culture : Selon Wiki, Rrrr ! fait parti des 20 seuls films français a avoir été traduit en thaï.

149- Le Rhinocéros- James et la Pèche Géante. (1996)

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Dans le génial film du trop sous-estimé Henry Selick, ce gros et terrifiant nuage d’orage prenant la forme d’un rhinocéros est le responsable de la mort des parents de James. Il n’apparait que l’espace de deux scènes, mais cela lui suffit pour marquer durablement les esprits. Voila un méchant qui a traumatisé pas mal d’enfants.

Son interprète : aucun.

Sa scène : sa première apparition, terrible et inattendue.

Le point culture : Symbole des peurs infantiles comme l’orage, le Rhinocéros de James est avant tout le représentant de son traumatisme lié à la mort de ses parents. C’est en se libérant de ce traumatisme qu’il pourra avancer dans la vie.

148- Le Roi des Cauchemars- Little Nemo (1988)

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« Le Roi des Cauchemars. Si dur, menteur, et cruel. Ils nous terrorisaient, il fallait qu’on s’échappe. »

Dans ce film malheureusement méconnu, le roi des cauchemars, immense diable menaçant, offrait au voyage onirique de Little Némo une conclusion épique. Tapi au fin fond du royaume des plus grands effrois, il est responsable des pires frayeurs nocturnes de l’humanité. Rien que ça.

Son interprète : Bill Martin.

Sa scène : Il n’y apparait pas directement, mais le traumatisant premier cauchemar de Little Nemo avec le train peut lui être directement imputable. Notons aussi l’enlèvement du roi de Slumberland, happé par un nuage de ténèbres.

Le point culture : ce film est tiré d’une bande-dessiné datant du début du XXème siécle où Little Nemo, un petit garçon, se rendait dans le royaume des rêves à Slumberland.

147- Lord Farquaad-Shrek. 

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Dans un royaume, un homme très petit règne en tyran et pratique des expulsions. Non, nous ne parlons pas de la France sous Sarkozy mais de Fort Fort Lointain, dirigé par Lord Farquaad, un tyran minuscule souhaitant devenir monarque absolu des terres du royaume. Mais lorsqu’on a un ogre sur sa route, les choses se compliquent.

Son interprète : John Lithgow.

Sa scène : la torture de Monsieur Pain d’Epice.

Le point culture : L’acteur qui double Farquaad est aussi le père de Barney dans How I Met Your Mother.

La mention : Puisqu’on parle de tyran capricieux, impossible de ne pas évoquer l’odieux Joffrey Baratheon de Game Of Thrones.

146- Méphisto- Faust, une légende allemande. (1926)

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Joué par le légendaire acteur Emile Jannings, Méphisto n’est autre que le diable, qui souhaite déchainer tous les fléaux sur la terre après avoir gagné son pari avec l’archange à propos de Faust.

Son interprète : Emile Jannings.

Sa scène : La scène où, gigantesque, il apparait prêt d’une ville pour y répandre le chaos est absolument prodigieuse pour l’époque.

Le point culture : Conte populaire allemand du XVIème siècle, Faust narre l’histoire d’un savant qui fait un pacte avec le diable pour combler tous ses désirs. Il fut popularisé par Goethe dans une version romantique.

145- Smaug-Le Hobbit : la Désolation de Smaug. (2013)

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“Well, thief, where are you? Don’t be shy.”

Gigantesque et menaçant, le tant attendu dragon du film de Peter Jackson a certes des accès de stupidité (pourquoi ne pas toujours utiliser son feu plus que destructeur et s’amuser à donner des coups de griffes ?) mais l’extraordinaire voix grave et rauque de Benedict Cumberbacht compense niveau charisme.

Son interprète : Benedict Cumberbacht.

Sa scène : Le jeu du chat et de la souris avec un Bilbon faussement flatteur.

Le point culture : Dans l’œuvre de Tolkien, les dragons sont élevés par Morgoth, le seigneur de Sauron. Seul 4 sont nommés : Glaurung, l’ainé d’entre eux, Ancalagon le Noir, premier dragon ailé, Smaug et le dernier dragon Scatha.

144- Le Président- Paprika. (2006)

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Dans ce génial dessin-animé japonais à la profondeur inouïe, le Président est un mégalomane qui utilise des machines permettant de s’immiscer dans  les rêves des gens pour contrôler leur conscience.

Son interprète : Toru Emori.

Sa scène : Sa réapparition dans la réalité, immense et menaçante.

Le point culture : Ce film complexe et fascinant aurait inspiré Christopher Nolan pour Inception.

143- Le Ministre Dormandy- Good Morning England (2009).

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Comédie rock n’roll délirante et barrée, Good Morning England offrait également à Kenneth Brannagh un rôle savoureux de ministre intolérant et psychorigide, déterminé à faire taire les radios pirates.

Son interprète: Kenneth Brannagh.

Sa scène : le repas de famille.

Le point culture : Comment ne pas voir dans le look, la coiffure et la moustache de Dormandy une référence à Adolf Hitler ?

142- Khan- Star Trek Into Darkness. (2013)

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“Shall we begin?”

Film inégal et à bien des égards incohérent, Star Trek Into Darkness est quelque peu sauvé par la performance intense d’un Benedict Cumberbacht glacial. A quand un grand rôle de méchant pour honorer au mieux la voix grave du génial britannique ?

Son interprète : Benedict Cumberbacht.

Sa scène : celle où il explique sa vision des choses à Spock, concluant par le maintenant fameux « shall we begin ? ».

Le point culture : Ce personnage est un remake d’un personnage culte joué par Ricardo Montalban dans l’univers original.

141- La Reine de Cœur- Alice au Pays des Merveilles. (1951)

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« Qu’on lui coupe la tête ! »

Menaçante et terrible, autant que ridicule, la Reine de Cœur du Disney le plus cinglé jamais réalisé est resté mémorable grâce à son gout pour la décapitation.

Son interprète : Verna Felton.

Sa scène : la partie de cricket avec les flamands roses, évidemment.

Le point culture : la Reine de Cœur est le symbole le plus évident de la critique de l’Angleterre victorienne maniéré et rigide que réalise Lewis Caroll dans son livre.

140- Zorg- Le 5ème élément (1997).

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«Si tu veux que quelque chose soit fait, fais le toi même ! »

Zorg est un capitaliste sans scrupule et un fabricant d’arme corrompu. Dans le film de Luc Besson, il ne sert ni plus ni moins que le Mal. Cela suffit comme CV non ?

Son interprète : Gary Oldman.

Sa scène : Le ZF-1 Gun.

Le point culture : le nom complet de Zorg est Jean-Baptiste Emmanuel Zorg.

139- Capitaine Barbossa- Pirate des Caraïbes (2003).

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Le Capitaine Barbosa, interprété par un jouissif Geoffrey Rush, passe certes de méchant à gentil au fur et à mesure de la série, néanmoins, son rôle d’antagonisme inquiétant et sarcastique du premier volet est resté dans les mémoires.

Son interprète : Geoffrey Rush.

Sa scène : la scène de la danse des squelettes où l’on découvre la malédiction de l’équipage du Black Pearl.

Le point culture : Si la malédiction du Black Pearl est inspirée du Hollandais Volant, ce mythique navire n’apparait que plus tard dans la série sous les ordres de Davy Jones, une autre vieille légende marine censé accueillir dans sa flotte tous les navires ayant coulé.

138- Gozer- S.O.S Fantômes (1984).

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Dans Ghostbuster, Gozer, dieu sumérien malfaisant censé apporter l’Apocalypse, finit par se transformer en un gigantesque Bibendum Chamallow pour détruire le monde, suite à une pensée maladroite de Raymond Stantz, un des ghostbusters.

Son interprète : Slavitza Jovan.

Sa scène : la cultissime scène du Bibendum Chamallow, évidemment.

Le point culture : Il n’existe bien évidemment pas de dieu Gozer dans la mythologie sumérienne. En revanche, un véritable personnage des mythologies mésopotamiennes a connu une renommée au cinéma en apparaissant dans l’Exorciste : Pazuzu, roi des démons du vent.

137- Darkness- Legend (1985).

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“No heaven without hell. No light without me. I am Darkness.”

Film assez inégalement reçu par le public, Legend de Ridley Scott offrait un méchant extrêmement marquant en la personne de Darkness, un démon du Mal (vous avez dit manichéen ?) interprété par le génial Tim Curry, l’acteur du clown de Ca. Un acteur déguisé pour l’occasion en un monstrueux et impressionnant diable rouge.

Son interprète : Tim Curry.

Ses scènes : ses rires maléfiques.

Le point culture : Le film aurait, selon Wiki, inspiré le jeu vidéo la Légende de Zelda. Darkness serait ainsi l’ancêtre de Ganon.

La mention : ce personnage est l’occasion de mentionner un autre méchant d’Héroic-Fantasy notable : Bavmorda, la reine maléfique au nom évocateur de Willow (Ron Howard, 1988) et son séide, le général Kael.

136- Amonbofis- Mission Cléopâtre (2001).

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« Pas d’pierre, pas d’construction. Pas d’construction, pas d’palais. Pas d’palais… pas d’palais. »

Le rival de Numérobis, interprété par un Gérard Darmon au sommet de sa forme, contribue grandement à la qualité humoristiques de l’une des meilleures comédies française, autant par son aspect menaçant que par ses répliques absurdes.

Son interprète : Gérard Darmon.

Sa scène : le duel avec Numérobis.

Le point culture : En plus d’être hilarant, le film est bourré de clin d’œil. Pour rester sur le duel avec Numérobis, celui-ci est clairement inspiré de Matrix.

135- Raspoutine – Anastasia (1997).

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« Et la roue tourne, et elle tourne, et elle tourne. Et elle s’emballe ! »

Raspoutine a vendu son âme pour damner la famille royale du Tsar. Mais son sort a échoué et il est prisonnier entre la vie et la mort jusqu’à ce qu’il tue Anastasia, la princesse survivante. Autre méchant de dessin animé bien connu, le diabolique Raspoutine a hanté des générations d’enfants.

Son interprète : Christopher Lloyd.

Sa scène : celle où sa tête se ballade dans son ventre.

Le point culture : le dessin animé de la Fox Animation Studios (qui n’est pas un Disney !) prend quelques libertés avec l’histoire. Personnage devenu légendaire et entouré de mythe, Grigori Raspoutine était un homme mystérieux devenu très influent à la Cours des tsars jusqu’à son assassinat par des aristocrates où il résista à des coups, à du poison et à des balles pour finalement terminer son agonie noyé.

134- Oogie Boogie- L’Etrange Noël de Mister Jack (1994)

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« Ce qui m’éclate, c’est de pouvoir jouer une vie à pile ou face »

Dans le monde d’Halloween, Oogie Boogie est le croquemitaine, incontrôlable et menaçant. Mis à l’écart du villageil agit comme bon lui semble au sein de sa maison. Craint de tous, il n’est pourtant en réalité qu’une somme d’insectes réunis dans son costume, censé symboliser le fait que son danger n’existe que par la peur qu’il provoque, quand il n’est en réalité qu’un parasite minuscule.

Son interprète : Ken Page.

Sa scène : la scène de son chant, où il terrorise le père Noël.

Le point culture : Contrairement à ce que beaucoup de gens pense, l’Etrange Noel de Mister Jack n’est pas réalisé par Tim Burton mais par Henry Selick (Coraline, James et la Pèche Géante). Le génial Tim est néanmoins producteur et en grande partie  à l’origine de l’histoire d’où la confusion.

133- Isidoro Gomez- Dans ses Yeux (2009)

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Gomez, l’antagoniste de Dans ses Yeux, extraordinaire film argentin aux scènes (la passion !) et aux répliques mémorables, est un méchant tout ce qu’il y a de plus crédible et banal- c’est justement ce qui le rend si dérangeant : un meurtrier et un pervers sexuel utilisé par les régimes à tendance dictatoriale pour faire les basses œuvres. Un monstre ordinaire qui permet au réalisateur de sonder les tréfonds de l’âme humaine mais aussi les mécanismes totalitaires.

Son interprète : Javier Godino.

Sa scène : La scène dérangeante où Iréne le provoque afin de le forcer à révéler sa véritable nature.

Le point culture : Isidoro Gomez est fan du Racing de Avallaneda, un club extrêmement populaire de la banlieue de Buenos Aires supporté en leurs temps par Gardel, Peron et Nestor Kirchner.

132- Mister Hyde- Docteur Jekyll et Mister Hyde (1941)

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Le plus grand monstre de l’histoire de la littérature a aussi eux son heure de gloire cinématographique avec une pléthore d’adaptations sur grand écran. Parmi les plus notables, retenons celle de 1941 par Victor Fleming avec un Spencer Tracy impérial.

Son interprète : Spencer Tracy.

Sa scène : La première transformation, bien sur.

Le point culture : Sorti en 1886, le roman de Stevenson, allégorie de la bestialité de l’homme peut également être interprété comme un roman précurseur de la psychanalyse sur le « Ca » freudien.

131- Madame Mim- Merlin l’Enchanteur. (1963)

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“Je peux être plus laide encore”

L’espace de quelques scènes, Madame Mim, la délirante enchanteresse maléfique de Merlin l’Enchanteur, trouva une place toute particulière dans la mythologie des méchants Disney. Trichant tout le temps, même au solitaire, elle n’a aucune morale.

Son interprète : Martha Wentworth.

Sa scène : le Duel de Magiciens.

Le point culture : Madame Mim est réapparu dans quelques histoires du folklore Disney, parfois comme un personnage positif.

130- O’Brien- 1984 (1984).

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1984 de Georges Orwell est un roman extraordinaire. Sa densité, son intelligence, sa capacité d’anticipation et ses nombreuses réflexions en font un chef d’œuvre absolu de la littérature. Difficile de transmettre toutes ses émotions lors d’un film et particulièrement les passionnantes mais longues digressions politiques d’Orwell ou encore le dialogue de la fin du bouquin entre une victime et son geôlier. Le langage cinématographique ne semble pas fait pour saisir au mieux toute la saveur de 1984. Pourtant, le film sorti en 1984 pour commémorer la date fictive du roman s’en sort on ne peut plus honorablement. La substance est conservée, et le tout se pare d’un aspect visuel très convaincant, du moins pour l’époque. Le plus marquant reste néanmoins la performance des deux acteurs principaux : John Hurt en Wilson et Richard Burton en O’Brien. Dans le rôle de l’agent du totalitarisme, résolu, froid, terriblement intelligent et impitoyable, Burton est impressionnant.

Son interprète : Richard Burton.

Sa scène : la torture de Wilson.

Le point culture : 1984 a inspiré le cinéma bien au-delà de ses adaptations : Brazil, THX 1138, V pour Vendetta (où John Hurt joue le président fasciste !)…

129- Walter Finch- Insomnia (2002).

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« You and I share a secret. We know how easy it is to kill someone. That ultimate taboo. »

Difficile d’imaginer un acteur comme Robin Williams, habitué aux rôles de gentil (Flubber, Will Hunting et surtout le Cercle des Poètes Disparus), jouer un rôle de méchant. Il faut cependant voir sa performance incroyable dans Insomnia du génial Christopher Nolan pour comprendre à quel point le grand Williams est capable de tout. Sa voix tendre, douce et glacé donne encore plus de poids à sa confrontation avec Al Pacino.

Son interprète : Robin Williams.

Sa scène : Celle où il appelle le personnage d’Al Pacino.

Le point culture : Le film est un remake d’un film norvégien de 1997 avec Stellan Skarsgard.

128- Paul Decourt- Que la bête meure (1969)

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Dans ce film du regretté Claude Chabrol, Jean Yanne offrait une composition incroyable en salopard ordinaire, dégueulasse et détesté de tous. Face à face complexe entre un père et le chauffard qui a écrasé son fils, ce chef d’œuvre questionnait le désir de vengeance et la loi du tallion avec une profondeur inouïe.

Son interprète : Jean Yanne.

Sa scène : le repas, où le père découvre à quel point Decourt est une ordure.

Le point culture : Le titre du film est inspiré de  l’Ecclésiaste 3 :19 de la Bible : « 19. Car le sort des fils de l’homme et celui de la bête sont pour eux un même sort ; comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l’homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité. »

127– Messala- Ben-Hur (1959)

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Le modèle du frère ennemi. Messala, ami d’enfance de Ben-Hur, rendu fou par son pouvoir, va trahir son ami d’enfance pour empêcher la rébellion du peuple de Judée. Personnage parfois détestable mais néanmoins complexe et torturé, Messala est sans doute l’un des plus grands méchants de péplum que le cinéma aie connu.

Son interprète : Stephen Boyd.

Sa scène : La mythique course de char.

Le point culture : le réalisateur voulait introduire une homosexualité latente entre Ben-Hur et Messala mais savait que Charlton Heston s’y refuserait. Il n’informa ainsi que Stephen Boyd en lui demandant de jouer seul cette tension sexuelle. Charlton Heston n’y vit que du feu.

126- Frank- Il était une fois dans l’Ouest (1968).

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Au rang des mythiques méchants de Western, Frank, le bandit de « Il était une fois dans Ouest », l’un des plus grands chefs d’œuvres de Leone, est au panthéon. Crapule notoire, mercenaires sans scrupules, il n’hésite pas à massacrer des innocents pour assouvir ses fins. Frank représente l’Ouest sauvage dans le coté bestial qu’il révèle chez l’homme. Le regard électrique d’Henry Fonda fait beaucoup pour assoir le personnage.

Son interprète : Henry Fonda.

Sa scène : le duel final, une scène d’anthologie.

Le point culture : Ce rôle était totalement à contre-emploi pour un Henry Fonda habitué aux gentils. Il se laissa convaincre de tourner par Eli Walach.

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