cinemaginarium » films Ou comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer les films. Fri, 31 Aug 2018 12:49:58 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.6 Mes films préférés de 2016 : avant propos et mentions spéciales /filmspreferes2016avantproposetmentions/ /filmspreferes2016avantproposetmentions/#comments Thu, 06 Apr 2017 15:21:27 +0000 licontinovich /?p=622 Continue Reading ]]> Il est encore plus difficile pour moi qu’à l’accoutumé de juger de manière globale cette année cinématographique. Une fois n’est pas coutume, je me suis peu aventuré dans les salles obscures au cours de 2016.  De plus, non seulement j’ai regardé peu d’oeuvres, mais rares sont celles à m’avoir transcendé. Année en creux ? Difficile à dire. J’ai loupé beaucoup trop de films unanimement célébré pour avoir un avis réellement pertinent.

« Mais alors, tu es en train de parler pour ne rien dire ? »

Alors déjà, qui êtes-vous, que faites-vous sur mon blog et d’où vous permettez-vous de me tutoyer ? Non mais oh ! Et puis sachez que non, pas d’inquiétude, Gertrude (si vous me permettez de vous appeler Gertrude). J’ai quand même un bon gros top 10 des familles à présenter, disons simplement que la sélection et la réalisation dudit top auront été à la fois plus facile (vu le peu de films visionnés) et difficile (pour qu’il puisse avoir un minimum de sens niveau exigence) que d’autres années. Bref, de toute façon, comme j’ai mon petit côté chieur/troll/canaille, on ne va pas commencer le top dans cet article.

« Oui, donc c’est ça, t’as dit tout ça pour au final parler de tout à fait autre chose ? »

Ta gueule, Gertrude. Non, je ne vais pas parler de « tout à fait autre chose », je vais simplement, avant mon top 10, m’arrêter un moment sur cinq mentions spéciales. Cinq films qui, pour diverses raisons n’ont pas leur place dans ma sélection, mais dont j’avais envie de parler quand même. Parce que c’est mon blog et que je fais ce que je veux.

Mention « Bonne surprise » : Les Animaux Fantastiques.

"C'est du cuir véritable ?"

« C’est du cuir véritable ? »

C’est peu dire qu’en allant voir « Les Animaux Fantastiques », je ne m’attendais pas à une merveille. Pour moi, ce film existait pour une seule et principale raison : ARRACHER ENCORE DU FRIC AUX FANS D’HARRY POTTER (j’aime bien mettre des majuscules vénères comme ça, sans prévenir). J’avais décidé malgré tout de participer consciemment à cette entreprise vampirique, tout simplement parce que ce soir là j’avais envie de me vider la tête devant un film « pop-corn », sans pour autant devoir m’abaisser jusqu’à me taper un Michael Bay (coucou Michael, tu vas bien ? Ca faisait longtemps que je t’avais pas envoyé un p’tit scud, ça m’avait manqué). Alors va pour « Les Animaux Fantastiques ». Hé ben, croyez moi ou pas mes p’tits loups mais au final, j’ai passé franchement un bon moment. Alors certes, y a pas de quoi hurler au chef d’oeuvre de divertissement, mais ça reste de très bonne facture. D’autant plus pour un truc réalisé par ce jambon de David Yates, qui s’est quand même signalé sur la saga Harry Potter par une prise de risque artistique proche du néant. Mais bon ici, ça passe bien, peut être parce que l’essentiel est ailleurs que dans la réalisation. Pourquoi ? Parce que les personnages sont assez originaux et subtils, une mode de plus en plus présente dans les gros blockbusters familiaux (coucou « Star Wars VII ») et qui fait du bien. Parce que lesdits personnages sont joués avec saveur et sensibilité par un casting d’acteurs plutôt habitués au cinéma indépendant (ça aussi, ça à tout d’une bonne idée). Et parce que JK Rowlings est au scénar’ et on a beau dire, mais la meuf n’a pas écrit la saga littéraire la plus populaire des dernières années, si ce n’est de l’histoire, par hasard. Ji Kay a un talent indéniable pour trouver de bonnes idées, rarement révolutionnaire, mais souvent trés fortes. L’obscurus en est sans doute le meilleur exemple, et peut même se targuer de lancer une réflexion plus profonde qu’il n’y paraît sur le refoulement. Bref, qu’on en veuille à mes sous, soit, mais pour peu qu’on soigne assez bien le taf’ et que j’en sois conscient, je dis pourquoi pas. Rendez-vous pour le prochain film.

PS : Pour rester dans les « spins-off » de saga, certains se demanderont peut-être ce que j’ai pensé de Rogue One. Je dirai « pas mal, sans plus ». Certes, la toute dernière scène avec Dark Vador est juste ouffissime et représente probablement l’un de mes plus grands plaisirs de cinéma. Certes, le film est très beau visuellement. Mais il met aussi quarante années lumières à démarrer et on se contrefout franchement du destin de tous ces personnages auquel on arrive pas à s’attacher par manque de temps, et aussi de charisme (déso, pas déso). Le plus grand mérite de Rogue One se trouve sans doute dans l’idée très forte de montrer que dans une saga comme Star Wars, il n’y a pas eu que des héros, mais aussi des petites mains qui ont fait l’histoire. En terme de réflexion, c’est passionnant. En terme de cinéma, moins (déso, pas déso bis).

Mention « Déception » : The Revenant.

Très très NRV !

Très très NRV !

Mettons les choses au clair tout de suite : oui, « The Revenant » est un bon film. Non, je n’ai pas passé un mauvais moment. Mais ça, je m’en fout. Je ne voulais pas un bon film. Je ne voulais pas un bon moment. Je voulais passer un moment de taré mental. Je voulais un film de fou furieux. Après Birdman, avec une telle équipe à la réalisation, avec une telle ambition artistique, ce film aurait dû finir premier de mon top, à l’aise, fingereuh in the nozeuh. Mais non. Ah ça, c’est propre, c’est pas le problème. Les plans sont magnifiques. La réalisation atteint un sommet de maîtrise. La photographie est à tomber. La scène d’ouverture en plan séquence est une dinguerie. Mais derrière il n’y a rien. Rien à part Léonardo Di Caprio qui bave (j’exagère à peine). Le scénario tient sur une feuille de papier à cigarette et échoue complètement à acquérir une transcendance à la manière, par exemple, d’Apocalypse Now, autre film à ambition monstrueuse sur le voyage d’un homme dans une contrée hostile. Peut-être, parce que contrairement au film de Coppola, celui d’Inarritu n’est pas vraiment parti en couille au tournage, peut-être pour d’autres raisons, il manque clairement d’un souffle, d’un supplément d’âme. Quand à Di Caprio, il joue très bien le mec qui souffre, mais avoir donné son seul oscar à cet acteur de génie pour cette performance qui n’est clairement pas ni sa plus subtile, ni sa plus profonde, en bref, certainement pas sa plus aboutie, c’est un peu du foutage de gueule. A mon sens, et Léonardo nous l’a prouvé dans de nombreux autres films, le jeu d’acteur c’est un peu plus que de la frénésie, de la souffrance, de la bave et des yeux hallucinés. Mais bon, l’Académie aime par dessus tout et les gens qui perdent/gagnent du poid, et les gros masochistes, alors Di Caprio qui tourne vraiment à poil dans la neige, ça leur a paru super cool. Grand bien leur en fasse. Moi, en attendant je me suis retrouvé à regarder une version longue des « Malheurs de Léo », dans une surenchère devenant presque gratuitement sadique, car justifié par du vent, mais avec de zoulis images. C’est déjà ça, mais avec une telle promesse, j’attendais plus. Bien plus.

Mention « Franchement, presque » : Les Huit Salopards.

"Not a warning, not a question... a bullet" (extrait de la meilleure punchline du film dans un film qui en compte tout de même quelques-unes).

« Not a warning, not a question… a bullet » (extrait de la meilleure punchline du film dans un film qui en compte tout de même quelques-unes).

La nouvelle réalisation de ce fripon de Tarantino échoue à deux doigts de mon top 10. En faveur y avait : des scènes d’anthologies, sans doute parmi les meilleures du cinéma de Quentin, Samuel L. Jackson, Jennifer Jason Leigh, le reste du casting, des grosse punchlines comme on les aime, Samuel L. Jackson, une musique originale d’Ennio Morricone (coeur, coeur), un carnage final de voyou, Samuel L. Jackson et encore un peu de Samuel L. Jackson. Contre y avait : une morale comme toujours chez Tin-Quen ambiguë, mais cette fois de manière un peu gênante, des grosses grooooosseeees longueurs, notamment au début, et surtout un style qui a l’air d’avoir perdu de sa magie, comme si on connaissait déjà la recette, comme si cela n’arrivait plus à nous surprendre, comme si certaines choses viraient au gratuit, au plaisir personnel, comme si Tarantino faisant du Tarantino, ça ne suffisait plus, à l’image de ces musiques qu’on a écouté en boucle parce qu’on les adorait mais qui du coup sont devenu un peu lassante. Ca faisait un peu trop pour intégrer le top. « Les Huits Salopards » n’en reste pas moins un film de vraiment bonne facture et on fait confiance à Tarantino pour moins se reposer sur ses lauriers et faire repartir la magie dans son prochain projet.

Mention « Mystère du spectateur » : Spotlight.

"-Et si on parlait plutôt de ce chat qui fait de l'accordéon ? -... -Roooh, ça va, c'était une blague".

« -Et si on parlait plutôt de ce chat qui fait de l’accordéon ?
-…
-Roooh, ça va, c’était une blague ».

« Spotlight » est un trés bon film. La réalisation y est d’une sobriété bienvenue. Les acteurs sont excellents. Mais son plus grand mérite est le suivant : raconter un métier (le journalisme d’investigation) en cédant le moins possible à la théâtralisation et à l’idéalisation, chose fort appréciable au cinéma. Dans « Spotlight » les reporters ne sont pas des ersatz de Tintin sauce Médiapart, ce sont des hommes et des femmes besogneux, dont l’enquête comporte également de longs moments de recherche peu séduisants, des doutes, des pauses, des moments difficiles… Le film frappe juste à de nombreuses reprises : quand il évoque la complexité de mener un dossier en profondeur et sur le long terme à l’époque de l’instantanée et du buzz, quand il montre cet instant où le journaliste prend tout un coup conscience que l’enquête qu’il mène concerne aussi son quotidien… « Spotlight » sait prendre son temps, jusqu’à ce générique coup de poing listant la somme incroyable d’affaires semblables dans le monde. Bref, cet « Les Hommes du Président » 2.0 (en allusion au classique sur l’affaire du Watergate) a peu de défauts, et rétrospectivement, on ne peut que trouver bienvenu la décision des Oscars d’honorer sa profondeur au dépend du tape à l’oeil gratuit de The Revenant (profitez, c’est pas tout les jours que je défend les Oscars). Alors quoi, pourquoi Spotlight n’est pas présent dans mon top 10 ? Hé bien, c’est ce qu’on appelle un « mystère du spectateur ». Ici il consiste en ceci : comment un film qui avait tout pour me plaire et dont je reconnais les indéniables qualités a pu me laisser aussi « froid » ? Contexte de visionnage ? Manque de transcendance ? Subjectivité subtile des goûts ? Tout cela à la fois ? Qui sait, en tout cas, tout cela nous prouve, s’il le fallait, à quel point être spectateur, c’est souvent une expérience plus complexe qu’il n’y paraît. Je laisse donc « Spotlight » à ceux qui auront su l’apprécier, avec toute mon approbation.

Mention « Quand on connaît déjà la musique » : Juste la fin du monde.

Crépuscule.

Crépuscule.

Je pense honnêtement que si j’étais allé voir ce nouveau Dolan sans connaître la pièce sublime de Jean-Luc Lagarce, dont il est tiré, « Juste la fin du monde » serait entré sans peine dans mon top 10. Seulement voilà, malgré toute la bonne volonté de l’ami Xavier, il aura échoué à me faire redécouvrir ce texte. Peut-être en était-il trop respectueux, incapable d’assumer cette part de risque (voire même ce côté iconoclaste) que comporte à mon sens toute adaptation réellement ambitieuse. Pourtant il y avait du potentiel, notamment dans le casting : Vincent Cassel est excellent à contre-emploi. Nathalie Baye est immense, Gaspard Ulliel a l’air fait pour son rôle et Marion Cotillard, si injustement décrié par une partie du public français, livre à nouveau une performance sensible, touchante. Reste Léa Seydoux, qui fait du mieux qu’elle peut, mais forcément, à côté de tels comédiens, ça ne fait que renforcer l’impression gênante qu’elle n’en serait pas là si elle s’appelait Martin. Alors, certes, j’ai passé un bon moment, mais il manquait une chose souvent essentielle à mon goût du cinéma : la surprise. Reste deux scènes indéniablement touchées par la grâce : le dialogue entre la mère et le fils, à l’écart, et le pétage de plomb d’Antoine à la fin du film, dans cette lumière incandescente de fin de journée. Dommage de terminer un moment aussi fort par une métaphore finale à mon avis bien peu subtile.

See you soon pour le top 10 !

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[TOP 10] Mes dix films préférés de 2015 (5-1) /dix-films-preferes-2015-5-1/ /dix-films-preferes-2015-5-1/#comments Wed, 31 Aug 2016 14:38:23 +0000 licontinovich /?p=611 Continue Reading ]]> Deuxième et dernière partie du classement.

5-   Le Tout Nouveau Testament.

En Belgique, il était une fois.

"Flower Power"

« Flower Power »

« Dieu existe, il habite à Bruxelles ». Avec un slogan aussi génial, il était impossible que je ne m’intéresse pas à ce « Tout Nouveau Testament ». J’avais déjà eu l’occasion, il y a quelques années, de découvrir le cinéma de Jaco Van Dormael avec cette folie qu’était « Mr Nobody », film si désarmant que je ne peux toujours pas affirmer avec certitude si je l’ai réellement aimé. Toujours est-il qu’au-delà du ressenti final, il valait certainement le détour et à ce titre, j’avais bien envie d’un nouveau regard sur ce cinéma à nul autre pareil.

Et s’il m’est toujours difficile d’exprimer mes sentiments à propos de « Mr Nobody »  (ce qui n’est d’ailleurs pas anodin !), il est certain que j’ai adoré « Le Tout Nouveau Testament ». Preuve en fut mon fou-rire au générique de fin, provoqué par l’accumulation de tout ce que je venais de voir.

Car « Le Tout Nouveau Testament » est un film dingue, dans beaucoup de sens du terme. Qu’on n’en juge par le synopsis : Dieu, qui habite donc dans la capitale de la Belgique, est un type méchant. Sa fille (oui, parce que Dieu a aussi une fille), fugue, non sans avoir piraté le système informatique de son père afin de révéler à tout le monde la date de sa mort, occasionnant un joyeux bordel à travers le monde entier. C’est le point de départ du film et il faut bien reconnaître que dans le genre scénario décalé, on a ici du très lourd.

Sans complexe, « Le Tout Nouveau Testament », vous embarque dans son univers si singulier avec le plus grand des naturels. Les sujets métaphysiques, la poésie, voilà les deux principaux piliers du style « Van Dormael », qui a l’intelligence de l’assumer jusqu’au bout. Car, si on ne sentait qu’une poussière d’excuse rien ne fonctionnerait et l’ensemble s’écroulerait comme un château de cartes. Mais ce cinéaste ne doute de rien et là est sa plus grande force.

Pour autant, par rapport à « Mr Nobody », « Le Tout Nouveau Testament » apporte quelque chose qui fait la différence : un sens bienvenu de la dérision et de l’autodérision. Là où son film précédent parait rester très « premier degré », celui-ci donne toute sa part à l’humour. Le mariage avec le métaphysico-poétique fonctionne incroyablement bien, le rire donnant toute sa saveur à l’ensemble. Un peu comme une épice dans un plat élaboré.

Bien sûr, il est difficile de tout apprécier dans « Le Tout Nouveau Testament ». Le film est si singulier, si foisonnant, que le spectateur aura parfois du mal à s’y retrouver. Mais le cinéma de Van Dormael semble ainsi fait, et on en serait presque à penser que le réalisateur se plaît parfois à perdre son public.

Osé, iconoclaste, délirant, tour à tour trivial et profond, parfois les deux à fois, un moment marrant, un autre lyrique, et de temps en temps les deux en même temps, « Le Tout Nouveau Testament », avec son casting au diapason de l’esprit du film, est un extraordinaire cadeau pour les amateurs de cinéma différent. Car quiconque attend un film qui se démarque sera servi. Il ne plaît pas à tout le monde, mais c’est aussi, parfois, un trait caractéristique de certains films notables.

4-  Whiplash.

I jazzed in my pants.

"Et si tu échoues, tu me fais l'intégrale de Patrick Sébastien à la batterie, et tu te débrouilles pour adapter !"

« Et si tu échoues, tu me fais l’intégrale de Patrick Sébastien à la batterie, et tu te débrouilles pour adapter ! »

 

Alors oui, « Whiplash » est sorti en 2014. Le 24 décembre, plus précisément. En voilà un joli cadeau de Noël cinématographique. Pourquoi alors, le retrouver dans cette sélection ? Parce que je ne l’ai vu qu’en 2015, parce que je n’ai pas pu l’inclure dans mon classement 2014 et parce que c’est mon blog cinéma et que j’y fais ce que je veux. Na !

Ceci étant dit, parlons du film. « Whiplash » est une décharge électrique. Le film est tellement bourré d’énergie qu’on en sort survolté, alors même que l’histoire en elle-même n’est pas particulièrement faite pour revigorer. Cela tient plutôt à l’ambiance générale du film, bourré de tension et de décibels, de bruit et de fureur. La bande-son, avec son jazz endiablé et ses solos de batteries déments, y joue évidemment un grand rôle.

« Whiplash » c’est l’histoire d’Andrew, jeune batteur passionné, qui, à son entrée dans une des meilleures écoles de musiques du pays, parvient à intégrer l’orchestre de l’exigeant (c’est un magnifique euphémisme) Terence Fletcher. Une histoire pour le moins tumultueuse (nouveau superbe euphémisme) commence entre le professeur et son élève. Car Fletcher est un immense partisan de ce qu’on peut appeler « la pédagogie de l’électrochoc ». En gros, pousser les gens à se dépasser par tous les moyens possibles, hurlements, insultes, voire violence physique. Un bon copain, quoi.

Avant d’aller voir le film, en regardant l’excellente bande-annonce, j’étais pris d’un certain doute. Ce sujet parvenait-il à tenir la distance d’un long-métrage sans tourner en rond, ni fatiguer son public ? La réponse, à mon sens, est oui. Oui, oui, oui et encore oui. De scène d’anthologies en scène d’anthologie (mention pour la scène « not quite my tempo »), le film parvient plus qu’aisément à développer son histoire jusqu’à un extraordinaire final, mené de main de maître.

« Whiplash », et c’est logique de par son scénario, est d’abord porté par un duo d’acteurs hallucinant. J.K Simmons, Oscar archi-mérité du meilleur acteur dans un 2nd rôle, est époustouflant dans le rôle du professeur. Il serait injuste de résumer sa performance à ses seules (impressionnantes) crises de colère, tant la palette d’acteur ici mise à l’œuvre est bien plus variée qu’en apparence. Par des regards, des attitudes… Simmons donne toute sa complexité à Fletcher, parvenant à le sortir de la caricature. En face de lui, on trouve le jeune Miles Teller, dont le jeu plus réservé ne doit pas être un prétexte pour oublier une partition elle aussi mémorable.

Résultat, bien plus qu’un simple film pour amateur de musique (même si ces derniers se régaleront vraisemblablement), « Whiplash » est avant tout la mise en scène d’un duo parmi les plus mémorables de ceux qui m’ont été donné de voir au cinéma. La relation « amour / haine » entre Andrew et Fletcher est fascinante, notamment parce qu’elle en dit aussi beaucoup sur la passion, sur le succès, sur les rapports entre talent et travail et sur les relations « mentor / élève ». Sans prendre de gants, sans tomber dans la facilité, sans avoir le manque de tact d’offrir des réponses toute crues à son public, « Whiplash » raconte une histoire qui peut laisser songeuse à bien des égards.

3-  Mad Max : Fury Road.

On the road again.

"C'est toi qui conduis, c'est moi qui klaxonne ?"

« C’est toi qui conduis, c’est moi qui klaxonne ? »

La sensation provoqué par « Mad Max : Fury Road » est comparable à celle procurée par une montagne russe. Depuis la première minute, jusqu’à la dernière, on est comme embarqué sur un manège à pleine vitesse, dont on sort lessivé et heureux d’avoir ressenti autant d’adrénaline. Si vous n’avez pas le temps, ou l’argent, ou l’envie d’aller à Disneyland Paris (ou les trois), vous pouvez aussi vous payer un petit « Mad Max : Fury Road ». A condition d’offrir au film des conditions optimales de visionnage. Grand écran et excellent système sonore sont plus que recommandés.

« Mad Max : Fury Road » du réalisateur George Miller, le même qui a réalisé « Babe 2 : le cochon dans la ville » et « Happy Feet » (ça ne s’invente pas) est au cinéma « pop-corn » ce que le Mont Ventoux est au Tour de France, un sommet parmi d’autres, certes, mais un des plus notables. Etant capable d’apprécier tout autant, même si d’une manière différente, un cinéma contemplatif d’art et d’essai ou un blockbuster efficace, je me suis régalé devant ce film fou-furieux et explosif. Si on accepte de s’y immerger franchement et sans réticences, l’expérience délivrée devient incroyable.

Comment un film autant estampillé « action et explosion » a-t-il pu susciter autant d’adhésion, quand la majorité des films du genre ne récolte qu’un mépris à mon sens plus ou mérité selon les productions ? Premièrement, c’est parce que « Fury Road », ne triche pas avec son public. Il lui donne ce qu’il attend, une course folle, rien de plus, rien de moins. Et il le fait merveilleusement bien. C’est le deuxième point en faveur du film, son efficacité redoutable. Troisièmement, le rythme. Véritable rouleau-compresseur, ce « Mad Max » entraîne celui qui le visionne dans un récit quasiment sans temps morts, où les rares pauses ne sont que de salutaires calmes avant la tempête. Enfin, la musique. On ne parle sans doute pas assez de toute la place immense qu’occupe une bande-son dans un film. « Mad Max : Fury Road » en est un exemple particulièrement frappant. Aussi furieuse que l’histoire, la musique de Junkie XL (rien que ça) est pour beaucoup dans l’expérience du spectateur. Là sont peut-être les quatre points principaux qui font toute la force du film de Miller.

« Fury Road » vient avec fracas apporter sa contribution à une question qui me passionne : comment apprécier les blockbusters ? Trop complexe pour être abordée en détail ici, je n’y répondrai que d’une manière succincte : selon moi, tout dépend de comment on les regarde. L’école du spectateur, c’est important. La lucidité n’empêchant pas d’avoir envie de se faire plaisir, mais pas n’importe comment.

Et au risque de provoquer le débat, j’ajouterai que « Fury Road » est à mon sens l’illustration qu’une grosse production, même dans ce genre-là, peut être un film d’auteur. Car ce « Mad Max » est plus imaginatif et intelligent qu’il n’y paraît. Si le film de Miller ne respire pas l’originalité dans l’ensemble, il fourmille de détails et si son scénario est simple, son discours plutôt écologique et féministe, ne me paraît pas si bête.

Alors, prêts pour une petite montagne russe ?

2-  Kingsman : Services secrets.

Vodka pure. Pas de shaker, pas de cuillère.

"Posey, dans mon fauteuil rembourrey".

« Posey, dans mon fauteuil rembourrey ».

Comment un tel film peut-il être aussi mal vendu par sa bande-annonce ? A voir les trailers de « Kingsman » on a l’impression qu’on nous promet un enième ersatz de James Bond, avec juste des gros ralentis à la Matrix pour saupoudrer le tout. Et bien, non, qu’on se le dise une bonne fois pour toute, « Kingsman » ce n’est rien de tout ça. Ça commence par un rif’ de rock, et ça se termine par les fesses d’une princesse danoise (oui, oui), avec entre les deux du pur plaisir de cinéphile voyou.

« Kingsman » c’est un film de sale gosse bien éduqué. Un « chamboule tout » qui provoque une jouissance immense. « Kingsman » c’est à la fois une déclaration d’amour à James Bond et une gigantesque entreprise de désacralisation des codes « 007 ». « Kingsman » c’est en même temps une classe immense et un état d’esprit complétement barré. Une politesse mariée avec un doigt d’honneur. Le punk réconcilié avec le costard. « Kingsman » c’est « so british » et c’est « so good ». Rarement, dans mes sorties ciné avec les potos du bled, j’ai vu un film où tout le monde avait autant la banane au générique de fin. Quel pied, putain !

Et pourtant, passé une excellente introduction parfumée d’un petit Dire Straits des familles, le film prit son temps avant de me convaincre. A part une scène d’action dans un bar merveilleusement bien mené, tout cela restait encore assez sage. Et puis vint le déclic, à partir d’un dîner chic à base de fast-food. Passé ce moment, le film décolle définitivement, pour le plus grand plaisir du spectateur. Les scènes cultes s’enchaînent, depuis le carnage dans une église extrémisme jusqu’aux trépidantes minutes finales. Plus aucun temps mort, que du bon.

Matthew Vaughn, le réalisateur du controversé « Kick-Ass » et du meilleur X-Men, « First Class », met dans ce film tout son talent de metteur en scène avec un enthousiasme communicatif. La réalisation est hallucinante de maitrise, notamment dans les scènes de combats rapprochés. A cette virtuosité et à cet état esprit, vient se rajouter en magnifique cerise sur le gâteau, une bande-son choisit avec soin, tour à tour extraordinairement adapté ou merveilleusement décalé (mention pour ce son disco à la fin du film). On mélange le tout, et voilà un cocktail savoureux au possible.

Une suite est prévue pour 2017, que j’hésite à attendre avec impatience au méfiance. D’un côté, je resigne pour un film pareil avec plaisir, de l’autre j’ai peur que l’état d’esprit ne se dilue dans une franchise. En tout cas, Matthew Vaughn reste aux commandes. On verra donc bien.

Pour finir, parce qu’un peu d’auto-promotion de temps en temps, ça ne fait pas de mal, je vous invite si le cœur vous en dit, à lire un autre article que j’ai écrit sur ce blog il y a quelque mois. Il concerne un type de films dont à mon sens, « Kingsman » est un excellent représentant, à côté de Tarantino ou d’« Hot Fuzz », j’ai nommé le cinéma « pop-geek ». Pour le lire, c’est ici.

1-  Birdman

C’est un avion, c’est un oiseau, c’est Julien Lepers ?

 

"Je suis, je suis, je suis..."

« Je suis, je suis, je suis… »

 

Le voilà donc mon favori et ce n’est pas peu dire, tant les films que j’ai mis dans ce classement m’ont plu. Mais voilà, aucun n’a pu détrôner « Birdman », que j’ai pourtant eu la chance de voir très tôt dans l’année. Le plaisir que j’ai eu devant ce film fut l’un des plus grands que j’ai pu avoir sur un siège de cinéma. Oui, carrément. La liste de ce qui m’a plu dans « Birdman » est longue. Si on regarde l’histoire, ça n’a rien d’étonnant. Non seulement « Birdman » parle du cinéma, mais en plus il est aussi question de théâtre. Mes deux grandes passions réunies dans un film aussi malin, je ne pouvais être qu’aux anges.

Car « Birdman » aborde ces deux arts magnifiques, leurs singularités, leur rapport, leurs forces, leurs faiblesses, de manière remarquable. Avec une acuité certaine, le film parvient à offrir un discours d’une grande subtilité sur l’art, mais aussi sur la critique (ah, quel délice, cette scène dans le bar pour qui, comme moi, abhorre la caste des critiques établis…). Il y est aussi question des acteurs. Va-et-vient du succès, passage du comédien de théâtre à l’acteur de cinéma, envie d’être pris au sérieux… les thèmes abordés sont passionnants. Ni dogmatique, ni méprisant, « Birdman » est tout à la fois une belle déclaration d’amour et une mise-en-scène critique de tout ce qu’il aborde, depuis le rôle de l’interprète jusqu’aux différents types de cinéma, en passant par les scènes de théâtre.

Toutes ses problématiques, « Birdman » a l’intelligence de les enrober d’un sens de l’humour exceptionnel, bien que souvent dissimulé. Le rire masqué, parlons-en. C’est aussi une des grandes qualités de ce film. Bien moins sérieux qu’en apparence, « Birdman » est tour à tour une géniale parodie et une délicieuse auto-parodie, selon les moments. Cela concerne aussi bien (entre autres) les acteurs qui s’amusent à se singer que le monde artistique, dépeint avec une lucidité ironique et subtile. Les dialogues, génialissimes, sont pour beaucoup dans cette réussite, aussi bien côté sérieux que côté rire.

Au sommet d’un casting absolument fabuleux, sans aucune exception, on trouve Michael Keaton, auteur d’une performance hallucinante, d’autant plus forte qu’elle évoque sa propre carrière, sa propre situation personnelle. Fait pour ce film autant que « Birdman » était fait pour lui, le sosie de Julien Lepers livre une composition magistrale, qui a de plus la force d’aller au-delà d’une simple performance d’acteur. Car ce dont il est question ici, c’est aussi de « mise en abime », d’une mise en scène qui cherche à brouiller les pistes entre fiction et réel. Le rôle de Riggan Thomson est donc un rôle notable, à plus d’un titre, et qui passionnera notamment tout acteur ou apprenti acteur, mais pas que. C’est pourquoi, à mon sens, un Oscar du meilleur acteur aurait été bienvenu. Sans dénigrer l’excellente performance d’Eddie Redmayne en Stephen Hawking dans « Une merveilleuse histoire du temps » (le film étant, je trouve, moins notable que sa composition en elle-même), elle me paraissait paradoxalement moins « complexe à jouer » que celle de Keaton. Ce qui n’est jamais que mon avis.

Reste à tirer son chapeau à la réalisation d’Inarritu qui, par l’illusion de ce plan-séquence permanent, saupoudre fort à propos de vertige et d’étrange son histoire. De quoi achever de placer le mexicain dans la catégorie des grand cadors du cinéma actuel. Après des débuts de carrière discret mais très bons (je conseille fortement « Amours Chiennes », son premier film), « Birdman » fut la révélation de ce cinéaste de génie. Si « The Revenant » m’aura moins convaincu malgré ses qualités techniques époustouflantes ne rattrapant pas assez un scénario à mon avis trop faible, il n’en reste pas moins que le film ayant enfin permis à DiCaprio de gagner son Oscar fut une confirmation du talent immense d’Inarritu. Dont je surveillerai dorénavant avec attention les prochaines productions.

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[TOP 10] Mes dix films préférés de 2015 (10-6) /dix-films-preferes-2015-10-6/ /dix-films-preferes-2015-10-6/#comments Mon, 29 Aug 2016 15:30:08 +0000 licontinovich /?p=600 Continue Reading ]]> Tout est dans le titre, ma gueule.

 10-  Star Wars : le Réveil de la Force.

Le Rey-veil de la Force.

I'm a poor lonesome cow-girl...

« I’m a poor lonesome cow-girl… »

«  Le Réveil de la Force » est sans doute le meilleur 7ème épisode de Star Wars qu’on était en droit d’espérer. En effet, il est certain que ce film est un immense « fan service », mais comment pouvait-il en être autrement ? Faire autre chose aurait été un démentiel pari et la bande à Jean-Jacques Abrams n’avait pas d’envie autodestructrice particulière. Alors soit, va pour le « fan service ». Quand il est aussi soigné, je ne peux qu’apprécier. Certes, la base du scénario est une copie quasiment conforme de l’Episode IV, mais c’est uniquement valable pour la base. Ne serait-ce que par ses détails (un clin d’œil, un décor, un dialogue….) et par un inattendu et merveilleux sens de l’humour, le film sait faire la différence.

Les nouveaux personnages ? Tous très bien écrits depuis le trop mignon BB8 jusqu’au très attachant Finn, en passant par le jeune loup du Premier Ordre, le général Hux et le beaucoup trop classe Poe Dameron. Oui, même Kylo Ren, ne vous en déplaise ! A mon sens, ce personnage si controversé est d’une complexité bienvenue et apporte un peu de nouveauté au sein d’une galerie de vilains cinématographique qui (j’en sais quelque chose) a parfois tendance à bégayer quelque peu.

Et nom d’un chien, une héroïne qui dézingue tous les clichés de genre du cinoche, qu’est-ce que ça fait du bien, putain ! Rey, sache que tu as fait une entrée fracassante sur le podium de mes personnages féminins préférés. Ça leur apprendra, aux abrutis phallocentrés, y compris ceux du marketing de Disney qui t’ont grossièrement oublié de la campagne de jouets. Que vous le vouliez ou non, c’est aussi grâce à des personnages comme celui-là qu’on fait avancer la condition féminine, ne serait-ce que parce que dans les cours de récré, les filles (et les garçons !) pourront avoir comme modèle une héroïne qui envoie de l’entrecôte.

Bon le neuf, d’accord, mais quid des anciens ? Et bien, ils sont excellent aussi, parce que le film a su avoir le nécessaire courage d’assumer leur vieillesse. Mention spéciale à la très émouvante Carrie Fisher, n’en déplaise aux imbéciles qui n’ont su que critiquer son physique dans un concours de bassesse méprisable. La relation Han Solo/Leia Organa est ici plus touchante que dans n’importe quel autre Star Wars, parce qu’elle est fragile et offre l’image d’un couple réaliste, au-delà du conte de fées. Harrison Ford respire toujours la classe et que dire de Luke, qui n’a sans doute jamais été aussi charismatique que dans les quelques secondes de cette scène finale….

Bref, il est jouissif de regarder un film où on sent que toute l’équipe a eu vraiment à cœur d’offrir quelque chose d’agréable à son public. Tout cela finit par rendre l’ensemble si sympathique qu’on en vient à facilement pardonner au film ses quelques faiblesses, comme par exemple la carte menant à Luke, l’un des plus bancal « MacGuffin » (un objet uniquement prétexte au déroulement du scénario) de l’histoire du cinéma.

Cependant, au final, Star Wars 7, ses failles et ses points forts, seront avant tout jugés à l’aune des épisodes 8 et 9. Aura-t-il lancé une superbe trilogie ou ne sera-t-il qu’une belle promesse ? Comme le disait joliment le fils de ma marraine : « Ce film, c’est comme le ‘du’ dans la phrase ‘je veux du fromage’ ». Une transition, en somme. Où il était nécessaire de reposer les bases. En espérant que le 8 sache apporter en originalité, en étant autre chose qu’un grossier plagiat du V (avec un petit « je suis ton frère »). D’un côté je redoute ce prochain film. De l’autre je l’attends avec l’impatience d’un gosse. Wait and see.

9-   The Lobster.

Homard m’a tuer.

"J'hésite toujours entre le papillon et le dos-crawlé..."

« J’hésite toujours entre le papillon et le dos-crawlé… »

OFNI. Objet Filmé Non Identifié. Cette catégorie de films regroupe ces productions qui ne ressemblent à aucunes autres et dont vous sortez en vous disant : « what the fuck did I just see ? ». Les OFNI peuvent être désarmants, savoureux ou les deux à la fois, mais il est rare qu’ils laissent indifférents. « The Lobster » est un très bel OFNI. Ce film développe son style si particulier en l’assumant jusqu’au bout, sans complexe. Il vous entraîne dans un monde étrange avec un rythme calme et lent, puis il vous dit : « voilà, c’est fini ». En plein milieu d’un doute, évidemment. Si « Inception » avait le monopole de la fin ouverte, ça se saurait. Et vous restez dans la salle de cinéma, un sourcil relevé et un mince sourire aux lèvres. « What the fuck did I just see ? »

Dans « The Lobster », il est question d’amour et d’homards. On doit trouver l’amour, sinon on est transformé en animaux. Et c’est facile de se marier : il suffit de justifier d’au moins un truc en commun avec le partenaire. Si se marier était aussi anodin, ça se saurait, non ? Bref. Malgré tout, certains échouent et en sont réduits à espérer un animal noble pour leur nouvelle vie. Seulement, parfois pas de bol, on tombe sur la palourde. C’est couillon.

Le film développe une contre-utopie du sentiment amoureux avec une finesse ironique appréciable. Ce sentiment dont on fait des pages et des pages, des chansons et des chansons, des films et des films….j’ai nommé l’amour, « The Lobster » le fait descendre de son piédestal pour le mettre en scène dans un univers dysoptique où il a perdu toute sa flamme, mais pas pour autant toute sa beauté. L’amour, semble nous dire, « The Lobster », c’est un peu plus compliqué qu’une chanson cul-cul la praline et, sans lui enlever sa force, on en fait parfois beaucoup trop à son sujet. C’est assez iconoclaste, comme discours, mais c’est sacrément intéressant.

L’histoire, d’une intelligence certaine, se développe en chapitre, avec à chaque fois une particularité, tout en gardant une bonne cohérence d’ensemble. Elle est bien servie, il faut dire, par deux choses. Premièrement, une lumière automnale impeccable, qui donne à tout ce triste foutoir une couleur particulièrement adapté. Deuxièmement, un humour pince-sans-rire du meilleur effet, qui donne à la grande absurdité du film tout son piquant et sa saveur. Reste à signaler un casting impeccable, emmené par un Colin Farell dont les yeux de chiens battus semblaient fait pour ce rôle. Et oui, même Léa Seydoux se débrouille pas trop mal dans son personnage insupportable, ce qui aide bien. Comment ça, je suis méchant ?

En tout cas, après « The Lobster », vous risquez fort de ne plus voir les homards de la même façon. Ce qui est déjà notable.

8-   Marguerite.

Laissez-moi chanter, chanter en liberté.

« Ah, je ris, de me voir si belle, en ce miroir ! »

C’est un beau film, que ce « Marguerite ». Un film touchant, humain. A la fois triste et joli. C’est un beau film sur les rêves, sur la passion, sur l’amour, sur les défauts. C’est un film qui a le bon ton de ne se complaire ni dans l’apitoiement, ni dans la caricature. Il prend à bras les corps la complexité des sentiments humains et s’en sort plutôt bien. J’en suis ressorti songeur, les yeux dans le vague. C’est plutôt bon signe.

Marguerite adore chanter. Problème : elle chante horriblement mal. Ou plutôt, elle chante magnifiquement mal, et elle n’en sait rien, car comme Madame est une grande bourgeoise qui n’est avare ni en fêtes, ni en dons, il ne se trouve personne pour lui avouer la vérité. Une histoire lointainement inspirée de la véritable vie de Florence Foster Jenkins (hop, un petit lien Wikipédia ici).

On y trouve Catherine Frot, qui a le bon goût de nous rappeler de temps en temps à quel point c’est une actrice délicieuse. Elle incarne avec une grande justesse cette Marguerite cette femme victime de l’ennui, de l’hypocrisie. Elle aime tant chanter, même si elle le fait si mal, sans s’en rendre compte. Sans s’en rendre compte, vraiment ? Et si l’essentiel était ailleurs ? Comme elle le dit si bien, dans la scène la plus touchante du film, c’était chanter ou devenir « folle ». Une peinture délicate et complexe du rapport de chacun à sa passion. Ou pointe aussi la place des femmes dans la société bourgeoise de l’époque.

Une époque d’ailleurs particulièrement bien reconstruite, entre dadaïsme et salons bourgeois et dans laquelle le casting se fond à merveille. C’est particulièrement vrai pour le comédien Sylvain Dieuaide, remarquable en jeune journaliste qui finit par prendre en affection Marguerite. Mention aussi à Denis Mpumba pour son étrange Madelbos, à Aubert Fenoy pour son décalé Kyrill Von Priest ou à André Marcon, très bon dans un rôle pourtant difficile : celui du mari.

Cependant, celui qui trône en majesté de ce casting exquis, n’est autre que Michel Fau, immense dans le rôle du ténor en déclin devenu mentor par besoin d’argent. Comment a-t-on pu ne pas lui donner le César du meilleur acteur dans un second rôle ? Sa performance, tout bonnement extraordinaire, trouve son sommet au moment où il écoute pour la première fois Marguerite chanter. Son corps ne fait rien. Son visage ne fait rien. Seuls ses yeux parlent. Cela dure une dizaine de secondes et c’est une véritable leçon de jeu.

7-   Vice-Versa

Pix’art. 

Quand tu hésites pour ta boule au bowling...

Quand tu hésites pour ta boule au bowling…

Ils sont forts, chez Pixar, quand même. Quatre années d’affilé, 2007, 2008, 2009,2010, les mecs parviennent à envoyer du très lourd avec la régularité d’un métronome. Ça commence avec les très sympathiques « Ratatouille » et « Wall-E », ça se termine avec deux chefs d’œuvres, le sublime « Là-Haut » et l’excellent « Toy Story 3 ». Puis les gars, peut-être pour ne pas trop tuer le game, se calment un peu. Pendant trois ans, ils produisent du moins notable, le temps pour le critique moyen de se demander : « terminado la magie ? » Nullement. Les « Pixar Boys » ont plus d’un tour dans leur sac. Ils se posent deux ans pour préparer la prochaine merveille et calment une nouvelle fois tout le monde. Au calme.

Non, « Vice-Versa » n’est pas, à mon sens, le « meilleur Pixar ». Dans mon cœur, ce titre reste occupé par l’immense « Là-Haut ». Ça n’empêche pas que « VV » (pour les intimes) fait partie des tous meilleurs et tape probablement podium. Avec sa singularité mais aussi grâce à une recette qui a fait ses preuves depuis le premier « Toy Story » : des bons sentiments sans niaiserie et un mariage impressionnant d’aisance entre volonté « grand-public », exigence artistique immense et finesse du scénario. « Vice-Versa », comme les meilleurs Pixars, a deux principales qualités. Primo, ses personnages sont incroyablement touchants. Secundo, il est beaucoup plus intelligent qu’il n’en a l’air de prime abord.

Mais là où « VV » se démarque des autres productions du studio, c’est par son audace. Car  l’idée de départ est aussi bonne que périlleuse. Représenter l’esprit des gens à travers différents personnages, c’est un excellent point de départ… pour un court-métrage et cela a d’ailleurs donné matière à de savoureuses bande-annonce. Mais faire tenir cette idée sur une heure et demie sans qu’elle s’essouffle ? Plus compliqué. « Vice-Versa » y arrive pourtant, et sans temps morts.

Bien sûr, tout le film n’est pas un monument de créativité, mais Pixar a toujours préféré la poésie simple au foisonnement. Bien sûr, l’esprit humain est plus complexe que les relations entre cinq émotions, mais personne parmi les auteurs n’affirme le contraire. Il s’agit simplement d’une parabole agréable derrière laquelle se cachent des thèmes traités avec plus de finesse qu’il n’y paraît : le déracinement, la famille… ou encore la fin de l’innocence absolue. Ce sujet, abordé à travers le meilleur personnage du film, l’ami imaginaire, risque fort de vous arracher des pleurs dans une des scènes les plus tristes des films Pixar. C’est là aussi une des très grandes forces de ce studio : parvenir à me faire encore pleurer à chaudes larmes.

Que vous soyez enfants ou grands enfants, « Vice-Versa » vaut donc le détour et restera vraisemblablement parmi les plus belles réussites d’une équipe dont on attend avec impatience la prochaine merveille.

6-  Les Nouveaux Sauvages.

Introduce a little anarchy.

Vive les mariés !

Vive les mariés !

Le film dit « à sketches », où se succèdent plusieurs histoires reliées par une même thématique globale, est un genre compliqué. Deux écueils principaux le menacent : une manque de cohérence de l’ensemble et surtout une quasi-inévitable inégalité entre les différentes parties. S’il n’esquive pas vraiment ce deuxième souci, c’est peu dire que « Les Nouveaux Sauvages » s’en sort remarquablement bien dans cet exercice de style périlleux.

Le film est un impitoyable « jeu de massacre » dont le fil rouge est l’ultra-violence pouvant surgir du quotidien. Réquisitoire féroce et acide, « Les Nouveaux Sauvages » essaye de présenter par le pire à quel point notre société que l’on dit civilisé peut facilement basculer dans la sauvagerie.

L’excellent sketch d’ouverture, « Pasternak », annonce bien la couleur. Il est suivi par celui qui est peut-être le plus faible du lot, « Las Ratas », avant que le film nous expédie un gros direct du droit avec le furieux « El mas fuerte ». Suivent « Bombita » et « La propuesta », le premier étant aussi savoureux que le deuxième est déprimant. Le film se termine en apothéose avec la partie du mariage, « Hasta que la muerte nos separe », véritable morceau de bravoure en forme de crescendo impitoyable.

« Les Nouveaux Sauvages » parle d’abord et avant tout de l’Argentine. C’est une gigantesque exagération de certains des problèmes les plus graves de ce pays (violence automobile, relation pour le moins délicate avec l’administration…). Si tout cela reste une caricature explosive, reste que quiconque ayant vécu dans ce pays devrait s’apercevoir à quel point le film frappe juste. Les argentins eux-mêmes, qui sont parfois d’une grande lucidité sur leur contrée, semble d’ailleurs nombreux à le reconnaître. Parlez de « Bombita » à l’un d’entre eux et régalez-vous, ça ne va pas être triste.

Pour autant, malgré son attachement à la réalité argentine, tout le monde peut apprécier « Les Nouveaux Sauvages », même quelqu’un ne connaissant absolument rien au pays des gauchos. Le film est à la fois ultra-local et universel, ne serait-ce que parce que la violence qu’il décrit est bien loin de nous être étrangère. Tour à tour plaisir coupable ultra-jouissif à l’ironie mordante, puis démoralisant au possible, « Les Nouveaux Sauvages » est une tornade, un coup de poing, qui a du mal à laisser son public indifférent. Et qui, en ce qui me concerne, s’apprécie encore mieux au deuxième visionnage.

Médaille de bronze derrière mes deux films argentins préférés : l’excellentissime « Nueve Reinas » et ce fabuleux chef d’œuvre qu’est « El Secreto de sus Ojos ». Si vous voulez vous essayer au cinéma argentin, voilà déjà trois pistes géniales pour commencer.

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TOP 150 : LES PLUS GRANDS MÉCHANTS DE L’HISTOIRE DU CINÉMA. (125-100) /top-150-mechants-125-100/ /top-150-mechants-125-100/#comments Sun, 26 Jan 2014 14:54:12 +0000 licontinovich /?p=203 Continue Reading ]]> Suite du top 150 des plus grands méchants de l’histoire du cinéma.

Attention, à lire avant de commencer :

- Il est nécessaire avant toute chose de définir ce qu’est un méchant. Dans ce top on entendra par Méchant « tout personnage ayant, par ses actions ou ses pensées, un comportement de nature à devenir l’ennemi d’un héros ou de choquer une morale socialement admise ».

- Ce top se limite à des méchants individuels ou en duo,  et n’inclue donc pas les méchants de groupe comme les oiseaux d’Hitchcock, les martiens de Mars Attack, les vélociraports de Jurrassic Park, ect…

-Ce Top est par définition personnel et donc subjectif, il ne reflète que mon avis, et vous avez entièrement le droit de ne pas être d’accord.

-Personne n’a la science infuse en matière de cinéma et surtout pas moi, il y a donc forcément des oublis.

-Pardon d’avance pour les fôtes d’ortografes.

-Possibilité de spoilers.

125- Popaul- Le Boucher. (1970)

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Autre rôle de méchant de Jean Yanne, toujours dans un Chabrol. Le génial acteur français est à nouveau magistral dans la peau de ce tueur de femmes, de prime abord sympathique et attachant.

Son interprète : Jean Yanne.

Sa scène : la scène dans  l’école.

Le point culture : Nouvelle collaboration Chabrol/ Jean Yanne, le Boucher suit directement Que la Bête meure, puisqu’il est sorti un an après.

124- Ursula – La Petite Siréne (1989)

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“And don’t even underestimate the power of body language!”

Ursula, la cecaelia (sirène pieuvre) désirant voler la voix d’Arielle, est restée comme l’une des méchantes les plus marquantes de l’univers Disney pour ses chansons délirantes autant que pour ses pouvoirs mortels.

Son interprète : Pat Caroll.

Sa scène : Celle où elle devient gigantesque.

Le point culture : Ursula fut inspiré par la drag-queen Divine.

123- Les tantes Brewster- Arsenic et Vieilles Dentelles (1944).

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Aussi drôles qu’impitoyable, les tantes d’Arsenic et Vieilles Dentelles traumatisèrent le pauvre Cary Grant dans le chef d’œuvre comique de Frank Capra. Ingénues, elles se donnent simplement pour but de venir en aide aux vieux solitaires.  En les tuant, afin de mettre fin à leurs problèmes. Normal.

Ses interprètes : Josephine Hull et Jean Adair.

Leur scène : celle où elles expliquent à leur neveu pourquoi elles ont tué le vieux monsieur dont il a découvert le cadavre. Impossible de ne pas mentionner toute les scènes où l’oncle fou gravit les escaliers en se prenant pour Roosevelt.

Le point culture : Arsenic et Vieilles Dentelles était à l’origine une pièce de théâtre où Von Stroheim et Boris Karloff jouèrent le même rôle. Les tantes étaient jouées par les même actrices qui les incarnèrent au cinéma.

122- La sorcière de Blair- Le Projet Blair Witch (1999)

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Jamais identifiable nettement à l’écran, la sorcière de Blair a pourtant marqué des générations de cinéphiles. Elle est en effet le péril invisible qui fonde le suspense du Projet Blair Witch, premier film a avoir osé (et réussi) le défi de filmer toutes ses scènes comme s’il s’agissait de l’enregistrement d’une caméra amateur. Le film a fait date et est le précurseur de tous ces films d’horreurs que sont Rec, Cloverfield ou Paranormal Activity.

Son interprète : aucun.

Sa scène : la scène finale du film.

Le point culture : en plus de laisser une liberté quasi-totale aux acteurs pour s’approcher au plus prêt d’une apparence de documentaire, l’équipe du film révolutionna le marketing de cinéma par le lancement de rumeurs internet laissant entendre que les acteurs avaient réellement disparus.

La mention : Dans le genre « méchant traumatisant que l’on ne voit jamais » mais dans un tout autre registre : le chasseur qui tue la mère de Bambi, non inclu dans ce top pour cause d’apparition trop fugace, ce qui n’enlève rien au dramatique de la scène du classique Disney.

121- « Enculado »- Le chacal du désert (1989).

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« Moi je suis l’enculé que tout le monde craint. Je suis l’enculé suprême. Je suis enculado ! »

Délirant Western de Robert Rodriguez, le chacal du désert mettait en scène un acteur quasi amateur, Hector Caraçao, en roue libre totale dans le rôle d’Enculado, le « hijo de puta » que craint tout le Mexique, un bandidos sans foi ni loi qui s’est juré d’être le plus gros bâtard des Amériques. Enculado ne recule devant aucun coup bas, aucune attaque gratuite, aucune destruction. Le rôle est devenu culte.

Son interprète : Hector Caraçao.

Sa scène : Celle où il dégomme tout un saloon, avec un gun, juste pour le plaisir de faire « un complément à son petit déj’ ».

Le point culture : ce personnage est un fake, bien évidemment. ©Antoine Lapresle pour Enculado et Guillaume Compain pour Hector Caraçao.

121- Georges Lajoie – Dupont-Lajoie (1975) 

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Georges Lajoie est un homme détestable, un moins que rien mais c’est malheureusement un homme banal. Un bâtard ordinaire. Un simple représentant d’une France beauf raciste et lâche, qui utilise la peur de l’autre pour protéger ses propres crimes.  Dans ce film coup de poing, impitoyable réquisitoire contre la connerie, on passe d’une comédie à la sauce Bidochon à l’horreur la plus absolue. Jean Carmet était parfait dans ce très ingrat rôle d’ordure sans gloire.

Son interprète : Jean Carmet.

Sa scène : La scène gerbante où il accuse des arabes de son propre crime.

Le point culture : le titre du film vient de l’expression Ducon-Lajoie, désignant des cons.

120- Lotso- Toy Story III (2010). 

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Si le troisième épisode de la saga Toy Story est peut-être le meilleur, c’est aussi grâce à son méchant, un personnage ambigu et génial comme seul Pixar sait les créer : l’Ours en Peluche Lotso, devenu désabusé et mauvais suite à son dramatique abandon.

Son interprète : Ned Beatty.

Sa scène : le flash-back de son abandon.

Le point culture : Le doubleur de Lotso, Ned Beatty a commencé sa carrière cinéma par le film Délivrance, où il se faisait violer !

119- Emile Gravier- La Cité de la Peur (1994). 

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« On ne peut pas tromper mille fois une personne… »

On a rarement vu méchant plus ridicule qu’Emile Gravier le sérial killer de la Cité de la Peur, faussement menaçant et réellement hilarant. Puant de la gueule, répétant à l’infini une citation qu’il n’arrive jamais à prononcer correctement, il offre au génial film des Nuls un antagoniste légendaire.

Son interprète : Sam Karmann.

Sa scène : Le « prenez un chewing-gum Emile ».

Le point culture : la fameuse citation d’Emile est inspirée d’une phrase d’Abraham Lincoln : « Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps et tout le monde quelques fois, mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps ».

118- La Bête- Cloverfield (2008).

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Personne ne sait d’où elle vient. Peu de monde peuvent dire dans le détail à quoi elle ressemble. Mais elle va tout détruire sur son passage. Véritable modèle de réalisation, Cloverfield et sa titanesque bestiole se résument par le mot efficacité, présent dés la campagne d’affichage où la statue de la Liberté décapité à impacté les esprits. Comment ne pas y voir une allusion sous-jacente au 11 septembre, où l’Amérique fut aussi touchée sur son sol, à New York et directement sur ses symboles ?

Son interprète : aucun.

Sa scène : La scène du métro.

Le point culture : La gigantesque bestiole qui attaque New York agite le débat sur internet quand à son origine. Pour certains, il s’agit de Ctuhulu, le mythique monstre de Lovecraft. Pour d’autres, elle viendrait de l’espace, on apercevrait en effet une ombre tomber dans l’eau dans une scène du film.

117- Hadés – Hercule (1997).

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Lorsque Disney s’attaque à la mythologie grecque, la relecture est aussi funky que mémorable. Hadés, le dieu souverain des enfers, y est  colérique, ténébreux, jaloux et.. bien souvent ridicule. Depuis les enfers et le flot des âmes en passant par toutes les créatures qu’ils convoquent, Hadès est le juste reflet de la créativité de ce classique.

Son interprète : James Wood.

Sa scène : la libération des Titans, autres personnages géniaux. (« Ecraser Zeus… »)

Le point culture : Hadès n’a aucun caractère maléfique dans la mythologie grecque originelle, de même que les enfers qui ne sont pour les hellènes qu’un au-delà global. Mais progressivement, sa position de seigneur de l’au-delà ténébreux en a fait un antagoniste régulier des relectures de la mythologie grecque comme ici ou dans le Choc des Titans. En réalité, outre les nombreux monstres du folklore, les véritables ennemis des dieux dans la mythologie grecque sont leurs ancêtres : les… Titans, des géants humanoïdes.

116- le Diable – L’Imaginarium du Docteur Parnassus (2009).

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Le grand Tom Waits incarne un diable absolument génial dans le film de Terry Gilliam. Grâce au charisme de l’acteur, à son physique si particulier et à sa voix grave, le personnage respire une classe tranquille et doucement menaçante doublé d’un grand cynisme. La plus « gentleman » et posé des incarnations de Satan est peut-être la meilleure de l’histoire du cinéma. L’Imaginarium du Docteur Parnassus, véritable pépite de Terry Gilliam, reste un modèle d’onirisme et d’imagination sachant à merveille jongler entre rêve merveilleux et réalité.

Son interprète : Tom Waits.

Sa scène : Sa rencontre avec le Docteur Parnassus.

Le point culture : En plus d’être un musicien d’exception, Tom Waits est un excellent acteur et pas seulement dans ce film. On peut le voir à l’œuvre notamment dans Rusty James de Coppola ou Down by Law de Jim Jarmusch, entre autres.

115- Le Chiffre- Casino Royale (2006).

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La relecture du mythe James Bond par Martin Campbell fut un succès grâce au ton sombre et puissant du film mais également grâce au charisme d’un méchant incarné par le fabuleux acteur danois Mads Mikkelsen. Tour à tour menaçant et fragile, ce joueur professionnel aux larmes de sang a su s’imposer comme l’un des plus grands méchants d’un agent secret qui en compte pourtant de fameux.

Son interprète : Mads Mikkelsen.

Sa scène : impossible de choisir entre l’interrogatoire de la corde et la partie de poker.

Le point culture : Dans le livre, la scène de torture de la corde trouble Bond au point de lui faire envisager la retraite.

114- Tetsuo – Akira (1988)

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Adapté de l’un des plus fameux mangas jamais créé (par Katsuhiro Otono), Akira est un film gravé dans le marbre au panthéon des plus grands dessins animés japonais de l’histoire. Tout comme Tetsuo, son protagoniste aux capacités télékinésistes démentielles, tour à tour mégalomane et agressif puis sanglotant et ivre de la douleur de ses pouvoirs.

Son interprète : Nozomu Sasaki

Sa scène : celle où il érige les bases de son Empire.

Le point culture : Akira est une allégorie du monde post-2nde guerre mondiale après le passage de Little Boy.

113- Karaba – Kirikou et la sorcière (1998).

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« Tremblez d’effroi, tremblez de joie, car voici Karaba ! »

Les histoires européennes n’ont pas le monopole des sorcières maléfiques. Dans le conte merveilleux et profond de Michel Ocelot, Karaba la sorcière terrorise tout un village africain. Dans ces cas là, on a souvent besoin d’un plus petit que soit. Méfiez vous néanmoins, chez Ocelot les apparences peuvent être trompeuses et les gens sont souvent méchants uniquement parce qu’un petit souci les affecte.

Son interprète : Awa Sene Sarr.

Sa scène : La scène du clou.

Le point culture : Les fétiches à la solde de Karaba s’inspirent de plusieurs cultures africaines de l’Ouest : moumouyé pour le fétiche preneur, oyoni pour le fétiche parleur… D’autres sont des inventions comme le fétiche renifleur.

112- Kévin – Sin City (2005).

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Si vous pensez qu’Elijah « Frodon » Wood ne peut incarner que des gentils, détrompez vous. Dans le sombre Sin City, l’acteur est impressionnant en psychopathe sombre et silencieux à l’allure frêle mais aux réflexes surhumains. Un monstre impassible dont la cruauté n’a d’égal que l’horreur de sa mort.

Son interprète : Elija Wood.

Sa scène : Sa mort, à vomir.

Le point culture : Robert Rodriguez a du faire des pieds et des mains pour convaincre Frank Miller d’adapter ses comics. Au final, le dessinateur est même co-réalisateur et a écrit lui-même l’épilogue.

La mention : Dans Sin City, film sur un monde sans foi ni loi, Kévin est loin d’être le seul méchant. On pourrait également citer, entre autres, le détestable Yellow Bastard, Roark Junior.

111- Christian Szell – Marathon Man (1976).

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“Is it safe?”

Les nazis ne sont pas dangereux seulement pendant la 2nde Guerre Mondiale. Parfois, ils reviennent spécialement d’Amérique Latine,  pour récupérer leurs trésors de guerre. Là est la base du scénario du classique Marathon Man où Laurence Olivier, impérial comme toujours, incarne un ancien bourreau des camps.

Son interprète : Laurence Olivier.

Sa scène : L’interrogatoire de « dentiste ».

Le point culture : Deux pour l’occasion : le lieu d’où vient Christian Szell n’est pas anodin, en effet de nombreux nazis s’exilèrent en Amérique du Sud, comme Mengele qui a inspiré le personnage. 2ème anecdote : la légende comme quoi Laurence Olivier aurait répondu à un Dustin Hoffmann qui s’efforçait de courir pour paraitre fatigué « Et si vous vous contentiez de jouer ? » est à priori fausse. En réalité, Dustin Hoffmann cherchait à évacuer les ennuis de son divorce par le  footing. La phrase de Laurence Olivier venait juste lui apporter du soutien.

110- Le Bouffon Vert – Spiderman (2002).

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« Viré,  vous croyez ?»

Si Vénom fut ridiculisé par son adaptation cinématographique, on ne peut pas en dire autant du Bouffon Vert, l’autre archennemi de Spiderman. Dans le film de 2002, William Dafoe, acteur intense, rendait au mieux le dédoublement inquiétant de personnalité du personnage. Le Bouffon Vert s’est imposé comme l’un des plus grands méchants de comics du cinéma et au vu des autres (le Joker, Magneto…) ce n’est pas peu dire. Les films de Sam Raimi sont des précurseurs de la vague de super-héros qui continue de s’abattre sur nos écrans.

Son interprète : Willem Dafoe.

Sa scène : La scène du miroir.

Le point culture : En anglais, le Bouffon Vert s’appelle le Green Gobelin, soit en traduction littérale le Gobelin Vert.

109- Godzilla – Godzilla (1954).

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Dans le classement des grosses bébétes capables de détruire à elles seules toutes une ville, Godzilla, produit d’expériences nucléaires, occupe la première marche du podium sans forcer. Ce croisement  entre un lézard, un T-rex et un stégosaure fait parti du folklore cinématographique depuis ses débuts au Japon. Monstre  agressif la plupart du temps, il est parfois devenu un symbole positif.  Gageons que la prochaine adaptation du mythe par le réalisateur de Monster ne devrait qu’accentuer le phénomène, au vu de la bande annonce angoissante sortie récemment.

Son interprète : aucun.

Sa scène : L’apparition du monstre.

Le point culture : Godzilla a son étoile sur le Hollywood Boulevard.

La Mention : King Kong, le premier et le plus mémorable des personnages de film de Monstre, non inclus dans ce top car trop perçu comme positif.

108- Biff Tanen – Retour vers le Futur (1985).

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Dans le genre gros bâtard débile, Biff Tanen se posait là. Non seulement la grosse brute de Retour vers le Futur est un affreux crétin dans le présent comme dans le passé mais en plus toutes les générations de sa famille sont tout aussi agressives et débiles.

Son interprète : Thomas Francis Wilson.

Sa scène : Celle où il se prend une grosse beigne dans la tronche. Parce que bon, ça fait du bien.

Le point culture : Ce personnage fut nommé d’après un directeur des studios Universal, Ned Tanen.

107- Auric Goldfinger- Goldfinger (1964).

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Avant Blofeld, Mr “Je caresse mon chat persan”, il y avait eu un autre méchant mythique : Auric Goldfinger. Ce bandit bien nommé ne vise rien de moins que la réserve de Fort Knox ! Et il a une manière bien à lui d’exprimer sa jalousie : recouvrir la fille infidèle d’or jusqu’à l’asphyxie. Une belle obsession des choses dorées.

Son interprète : Gert Fröbe.

Sa scène : Celle où il triche aux cartes et où Bond intervient.

Le point culture : Pour jouer le rôle, les producteurs avaient initialement pensé à Orson Welles.

La mention : Impossible d’évoquer Goldfinger sans parler de son garde du corps Odjob, l’homme avec l’arme la plus originale du monde : son chapeau tranchant. Le meilleur bad side-kick des James Bond avec Requin et Mr Wint et Mr Kidd.

106 – Le Lapin Tueur– Monty Python Sacré Graal (1975).

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« Amenez moi la Sainte Grenade ! » 

Une scène, une seule, et ce personnage est devenu culte. Comble de l’absurde, il symbolise à lui seul tout le génie des Monty Pythons. Dans le classique de la troupe britannique, les chevaliers du Graal se retrouvent devant une grotte que l’on dit gardé par un monstre terrifiant qui s’avère être…un lapin ! Gardez vous de penser que cette bête sera facile à tuer, néanmoins…

Son interprète : aucun.

Sa scène : Il n’en a qu’une, ce n’est donc pas compliqué de choisir.

Le point culture : le 106ème du top devait à l’origine être Salieri d’Amadeus (Milos Forman, 1984), interprété par Fahrid Murray Abraham, finalement retiré car ne correspondant pas réellement à la définition de méchant. On vous laisse juger. Sa description était la suivante :

« Les grandes histoires sont bien souvent issues de grandes rivalités. Dans le remarquable Amadeus de Forman, cette sentence trouve tout son sens. Salieri, musicien en vogue, voit son art éclipsé par un insupportable génie : Mozart. L’arrogance, l’origine du talent, le perdant magnifique, tous ces concepts sont brassés avec talent par l’œuvre de Forman et se cristallise dans le complexe et rancunier Salieri. »

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105- James Moriarty – Sherlock Holmes : A Game of Shadow (2011).

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Il n’y a pas de grand héros sans un méchant suprême à la hauteur de sa gloire, une Némesis ultime. Batman a le Joker, Superman a Lex Lutor, Sherlock Holmes a Moriarty. Ce Docteur n’est rien de moins que l’équivalent maléfique de Sherlock Holmes en matière d’intelligence et de déduction. Le plus fameux et le plus intelligent des esprits criminels, régnant sur un empire aux ramifications insondables. Son incarnation par Jared Harris dans la version punchy de Sherlock Holmes par Guy Ritchie est à la hauteur des attentes : sombre, cruel et délectable.

Son interprète : Jared Harris.

Sa scène : Celle où il vide un restaurant entier simplement en frappant un verre d’une cuillère.

Le point culture : James Moriarty est le seul ennemi de Sherlock Holmes a l’avoir défait, forçant même le détective à se suicider avec lui. Ce n’est que sous la pression des fans que Conan Doyle, l’auteur des romans, fit ressusciter le locataire de Baker Street.

La Mention : Impossible d’évoquer Moriarty sans mentionner la performance extraordinaire d’Andrew Scott dans la série Sherlock. Son Moriarty, psychopathe raffiné et séducteur, est absolument génialissime et respire une classe inouïe. La scène où il cambriole les joyaux de la Couronne sur l’air de la Pie Voleuse est absolument démentielle.

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104- Cruella Denfer- Les 101 Dalmatiens (1961).

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« Cruelle diablesse, elle jette tant de sort à toute la ville ».

Le cauchemar de Brigitte Bardot. Cruella d’Enfer est l’ennemie numéro 1 de tout ce qui porte une fourrure. Cruelle mégère rachitique et haute en couleur, elle s’impose comme un tourbillon dans le dessin animé Disney. Mais quand sa cible se porte sur des dalmatiens pour son prochain vêtement, les choses se gâtent pour elle. Une bourgeoise colérique et ridicule de compétition.

Son interprète : Betty Lou Gerson pour le Disney et bien sûr la géniale Glenn Close pour le film de 1996.

Sa scène : la chanson de Roger.

Le point culture : Cruella est en partie inspirée par l’actrice Tallulah Bankhead.

103- Bane – The Dark Knight Rises (2012).

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“You merely adopt the darkness. I was born in it. Molded by it”

Aussi imposant que celui de Batman&Robin était ridicule, le Bane de Christopher Nolan est en plus un homme extrêmement intelligent, aimant par-dessus tout se jouer de la crédulité des gens. Le charisme de Tom Hardy donne au personnage une présence incroyable. S’il perd en consistance à la fin du film-nous ne révélerons rien- ce Bane rend bien justice à l’un des plus terribles ennemis de Batman, le seul à l’avoir littéralement brisé.

Son interprète: Tom Hardy.

Sa scène : La première scène, celle de l’avion.

Le point culture : Tom Hardy, habitué des transformations physiques, a pris 15 kilos pour le rôle.

102- Mister Blonde – Réservoir Dogs (1992).

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« Je vais jouer franco avec toi. Si tu veux la vérité, je m’en cogne de ce que tu sais. Mais je vais te torturer rien qu’un peu. Pour la rigolade … »

La citation précédente pose le personnage. Dans toute la clique des gangsters du film Réservoir Dogs du maitre Tarantino, Mister Blonde est clairement le plus givré et le plus dangereux, un psychopathe en puissance. Et il aime bien le relooking version Van Gogh…

Son interprète : Michael Madsen.

Sa scène : La torture en musique.

Le point culture : Vincent Vega, alias John Travolta dans Pulp Fiction, est le frère de Mister Blonde, de son vrai nom Vic Vega. Tarantino voulait à l’origine faire un film les réunissant mais a finalement abandonné l’idée.

101- Clare Quilty – Lolita (1962).

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« I get sorta carried away, you know, being so normal and everything. »

Peter Sellers, l’un des plus grands acteurs comiques de l’histoire et l’un des plus grands acteurs tout court, a également connu son heure de gloire dans la tragédie. En 1962, ce caméléon se glissait avec génie dans la peau du détestable Clare Quilty, écrivain pervers. Le jeu fantasque de Sellers colle au mieux à la personnalité de cet érotomane qui enlève Lolita à Humbert Humbert. Une performance grinçante pour un personnage qui accentue au mieux le trouble que provoque le film.

Son interprète : Peter Sellers.

Sa scène : La scène de sa mort, au tout début du film : ivre et provocateur, Clare Quilty y est égal à lui-même.

Le point culture : Clare Quilty est beaucoup plus mystérieux dans le roman originel. Il n’y apparait qu’en filigrane pour mieux se révéler à la fin du livre. Fin qui est la première scène du film de Kubrick.

La mention : impossible de ne pas évoquer Docteur Folamour, le génial rôle de docteur nazi du film éponyme de Kubrick, l’autre extraordinaire composition de Sellers pour Kubrick.

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100- C.A. Rotwang – Métropolis (1927).

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Il a donné ses lettres de noblesse à un personnage devenu cliché, voire même caricatural. Rotwang, le scientifique de Métropolis responsable du robot féminin qui va mettre la ville en péril est le premier « savant fou » notable de l’histoire du cinéma. Un personnage habité qui a marqué l’histoire du 7ème art.

Son interprète : Rudolf Klein-Rogge.

Sa scène : La création du robot.

Le point culture : Le laboratoire de Rotwang a inspiré celui du plus célébre des savants fous : Frankenstein.

La Mention : Comment peut-on passer à côté des autres docteurs fous de l’histoire du cinéma, d’autres véritables légendes du 7ème art : le docteur Moreau, le docteur Mabuse ou encore le docteur Cagliari ? Ils méritent une mention distinctive.

Le reste du top :

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TOP 150 : LES PLUS GRANDS MÉCHANTS DE L’HISTOIRE DU CINÉMA. (150-126) /top-150-mechants-150-126/ /top-150-mechants-150-126/#comments Fri, 24 Jan 2014 17:17:15 +0000 licontinovich /?p=169 Continue Reading ]]> 15A7D03DF812A71EE669F6CB1E28F9

Les Méchants de cinéma. Ils angoissent, choquent, terrifient, fascinent, envoûtent, séduisent. On les adore autant qu’on les déteste et d’ailleurs, on adore les détester. Ils peuvent rattraper un film à eux seuls ou transformer un très bon film en chef d’œuvre. Comme le disait Alfred Hitchcock : « meilleur sera le méchant, meilleur sera le film ».  A titre personnel, les méchants de cinéma m’ont toujours captivé. Les problématiques, les réflexions, les discours qu’ils sous-entendent sont passionnants. C’est pourquoi j’ai décidé de faire mon Mémoire académique sur le sujet du « Personnage du Méchant au Cinéma ». Après ce Mémoire, et après avoir commencé mon blog, j’ai voulu me lancer dans le travail difficile mais fascinant de classer mes méchants préférés, afin d’obtenir un top. Ce qui était à l’origine un Top 100 est devenu un Top 150, au vu du très grand nombre de méchants cultes du cinéma. C’est un travail de longue haleine et j’espère qu’il vous plaira. Bienvenus dans le monde des plus grandes ordures, des plus grands bandits, des plus grands monstres, des plus grands psychopathes, des plus grands vilains, des plus grands méchants du cinéma !

Attention, à lire avant de commencer :

- Il est nécessaire avant toute chose de définir ce qu’est un méchant. Dans ce top on entendra par Méchant « tout personnage ayant, par ses actions ou ses pensées, un comportement de nature à devenir l’ennemi d’un héros ou de choquer une morale socialement admise ».

- Ce top se limite à des méchants individuels ou en duo,  et n’inclue donc pas les méchants de groupe comme les oiseaux d’Hitchcock, les martiens de Mars Attack, les vélociraports de Jurrassic Park, ect…

-Ce Top est par définition personnel et donc subjectif, il ne reflète que mon avis, et vous avez entièrement le droit de ne pas être d’accord.

-Personne n’a la science infuse en matière de cinéma et surtout pas moi, il y a donc forcément des oublis.

-Pardon d’avance pour les fôtes d’ortografes.

-Possibilité de spoilers.

150- Pierre- Rrrrr ! (2003)

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« Donne pas la patte ! C’est bien, c’est un bon Yorkmouth »

Le premier criminel de l’histoire ! Pour venger la mort de son ridicule Yorkmouth, le guérrissologue du village entre dans une folie meurtrière, lançant ainsi l’intrigue de cette délirante comédie préhistorique.

Son interprète : Alain Chabat.

Sa scène : le flash-back de la mort de son Yorkmouth.

Le point culture : Selon Wiki, Rrrr ! fait parti des 20 seuls films français a avoir été traduit en thaï.

149- Le Rhinocéros- James et la Pèche Géante. (1996)

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Dans le génial film du trop sous-estimé Henry Selick, ce gros et terrifiant nuage d’orage prenant la forme d’un rhinocéros est le responsable de la mort des parents de James. Il n’apparait que l’espace de deux scènes, mais cela lui suffit pour marquer durablement les esprits. Voila un méchant qui a traumatisé pas mal d’enfants.

Son interprète : aucun.

Sa scène : sa première apparition, terrible et inattendue.

Le point culture : Symbole des peurs infantiles comme l’orage, le Rhinocéros de James est avant tout le représentant de son traumatisme lié à la mort de ses parents. C’est en se libérant de ce traumatisme qu’il pourra avancer dans la vie.

148- Le Roi des Cauchemars- Little Nemo (1988)

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« Le Roi des Cauchemars. Si dur, menteur, et cruel. Ils nous terrorisaient, il fallait qu’on s’échappe. »

Dans ce film malheureusement méconnu, le roi des cauchemars, immense diable menaçant, offrait au voyage onirique de Little Némo une conclusion épique. Tapi au fin fond du royaume des plus grands effrois, il est responsable des pires frayeurs nocturnes de l’humanité. Rien que ça.

Son interprète : Bill Martin.

Sa scène : Il n’y apparait pas directement, mais le traumatisant premier cauchemar de Little Nemo avec le train peut lui être directement imputable. Notons aussi l’enlèvement du roi de Slumberland, happé par un nuage de ténèbres.

Le point culture : ce film est tiré d’une bande-dessiné datant du début du XXème siécle où Little Nemo, un petit garçon, se rendait dans le royaume des rêves à Slumberland.

147- Lord Farquaad-Shrek. 

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Dans un royaume, un homme très petit règne en tyran et pratique des expulsions. Non, nous ne parlons pas de la France sous Sarkozy mais de Fort Fort Lointain, dirigé par Lord Farquaad, un tyran minuscule souhaitant devenir monarque absolu des terres du royaume. Mais lorsqu’on a un ogre sur sa route, les choses se compliquent.

Son interprète : John Lithgow.

Sa scène : la torture de Monsieur Pain d’Epice.

Le point culture : L’acteur qui double Farquaad est aussi le père de Barney dans How I Met Your Mother.

La mention : Puisqu’on parle de tyran capricieux, impossible de ne pas évoquer l’odieux Joffrey Baratheon de Game Of Thrones.

146- Méphisto- Faust, une légende allemande. (1926)

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Joué par le légendaire acteur Emile Jannings, Méphisto n’est autre que le diable, qui souhaite déchainer tous les fléaux sur la terre après avoir gagné son pari avec l’archange à propos de Faust.

Son interprète : Emile Jannings.

Sa scène : La scène où, gigantesque, il apparait prêt d’une ville pour y répandre le chaos est absolument prodigieuse pour l’époque.

Le point culture : Conte populaire allemand du XVIème siècle, Faust narre l’histoire d’un savant qui fait un pacte avec le diable pour combler tous ses désirs. Il fut popularisé par Goethe dans une version romantique.

145- Smaug-Le Hobbit : la Désolation de Smaug. (2013)

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“Well, thief, where are you? Don’t be shy.”

Gigantesque et menaçant, le tant attendu dragon du film de Peter Jackson a certes des accès de stupidité (pourquoi ne pas toujours utiliser son feu plus que destructeur et s’amuser à donner des coups de griffes ?) mais l’extraordinaire voix grave et rauque de Benedict Cumberbacht compense niveau charisme.

Son interprète : Benedict Cumberbacht.

Sa scène : Le jeu du chat et de la souris avec un Bilbon faussement flatteur.

Le point culture : Dans l’œuvre de Tolkien, les dragons sont élevés par Morgoth, le seigneur de Sauron. Seul 4 sont nommés : Glaurung, l’ainé d’entre eux, Ancalagon le Noir, premier dragon ailé, Smaug et le dernier dragon Scatha.

144- Le Président- Paprika. (2006)

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Dans ce génial dessin-animé japonais à la profondeur inouïe, le Président est un mégalomane qui utilise des machines permettant de s’immiscer dans  les rêves des gens pour contrôler leur conscience.

Son interprète : Toru Emori.

Sa scène : Sa réapparition dans la réalité, immense et menaçante.

Le point culture : Ce film complexe et fascinant aurait inspiré Christopher Nolan pour Inception.

143- Le Ministre Dormandy- Good Morning England (2009).

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Comédie rock n’roll délirante et barrée, Good Morning England offrait également à Kenneth Brannagh un rôle savoureux de ministre intolérant et psychorigide, déterminé à faire taire les radios pirates.

Son interprète: Kenneth Brannagh.

Sa scène : le repas de famille.

Le point culture : Comment ne pas voir dans le look, la coiffure et la moustache de Dormandy une référence à Adolf Hitler ?

142- Khan- Star Trek Into Darkness. (2013)

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“Shall we begin?”

Film inégal et à bien des égards incohérent, Star Trek Into Darkness est quelque peu sauvé par la performance intense d’un Benedict Cumberbacht glacial. A quand un grand rôle de méchant pour honorer au mieux la voix grave du génial britannique ?

Son interprète : Benedict Cumberbacht.

Sa scène : celle où il explique sa vision des choses à Spock, concluant par le maintenant fameux « shall we begin ? ».

Le point culture : Ce personnage est un remake d’un personnage culte joué par Ricardo Montalban dans l’univers original.

141- La Reine de Cœur- Alice au Pays des Merveilles. (1951)

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« Qu’on lui coupe la tête ! »

Menaçante et terrible, autant que ridicule, la Reine de Cœur du Disney le plus cinglé jamais réalisé est resté mémorable grâce à son gout pour la décapitation.

Son interprète : Verna Felton.

Sa scène : la partie de cricket avec les flamands roses, évidemment.

Le point culture : la Reine de Cœur est le symbole le plus évident de la critique de l’Angleterre victorienne maniéré et rigide que réalise Lewis Caroll dans son livre.

140- Zorg- Le 5ème élément (1997).

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«Si tu veux que quelque chose soit fait, fais le toi même ! »

Zorg est un capitaliste sans scrupule et un fabricant d’arme corrompu. Dans le film de Luc Besson, il ne sert ni plus ni moins que le Mal. Cela suffit comme CV non ?

Son interprète : Gary Oldman.

Sa scène : Le ZF-1 Gun.

Le point culture : le nom complet de Zorg est Jean-Baptiste Emmanuel Zorg.

139- Capitaine Barbossa- Pirate des Caraïbes (2003).

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Le Capitaine Barbosa, interprété par un jouissif Geoffrey Rush, passe certes de méchant à gentil au fur et à mesure de la série, néanmoins, son rôle d’antagonisme inquiétant et sarcastique du premier volet est resté dans les mémoires.

Son interprète : Geoffrey Rush.

Sa scène : la scène de la danse des squelettes où l’on découvre la malédiction de l’équipage du Black Pearl.

Le point culture : Si la malédiction du Black Pearl est inspirée du Hollandais Volant, ce mythique navire n’apparait que plus tard dans la série sous les ordres de Davy Jones, une autre vieille légende marine censé accueillir dans sa flotte tous les navires ayant coulé.

138- Gozer- S.O.S Fantômes (1984).

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Dans Ghostbuster, Gozer, dieu sumérien malfaisant censé apporter l’Apocalypse, finit par se transformer en un gigantesque Bibendum Chamallow pour détruire le monde, suite à une pensée maladroite de Raymond Stantz, un des ghostbusters.

Son interprète : Slavitza Jovan.

Sa scène : la cultissime scène du Bibendum Chamallow, évidemment.

Le point culture : Il n’existe bien évidemment pas de dieu Gozer dans la mythologie sumérienne. En revanche, un véritable personnage des mythologies mésopotamiennes a connu une renommée au cinéma en apparaissant dans l’Exorciste : Pazuzu, roi des démons du vent.

137- Darkness- Legend (1985).

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“No heaven without hell. No light without me. I am Darkness.”

Film assez inégalement reçu par le public, Legend de Ridley Scott offrait un méchant extrêmement marquant en la personne de Darkness, un démon du Mal (vous avez dit manichéen ?) interprété par le génial Tim Curry, l’acteur du clown de Ca. Un acteur déguisé pour l’occasion en un monstrueux et impressionnant diable rouge.

Son interprète : Tim Curry.

Ses scènes : ses rires maléfiques.

Le point culture : Le film aurait, selon Wiki, inspiré le jeu vidéo la Légende de Zelda. Darkness serait ainsi l’ancêtre de Ganon.

La mention : ce personnage est l’occasion de mentionner un autre méchant d’Héroic-Fantasy notable : Bavmorda, la reine maléfique au nom évocateur de Willow (Ron Howard, 1988) et son séide, le général Kael.

136- Amonbofis- Mission Cléopâtre (2001).

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« Pas d’pierre, pas d’construction. Pas d’construction, pas d’palais. Pas d’palais… pas d’palais. »

Le rival de Numérobis, interprété par un Gérard Darmon au sommet de sa forme, contribue grandement à la qualité humoristiques de l’une des meilleures comédies française, autant par son aspect menaçant que par ses répliques absurdes.

Son interprète : Gérard Darmon.

Sa scène : le duel avec Numérobis.

Le point culture : En plus d’être hilarant, le film est bourré de clin d’œil. Pour rester sur le duel avec Numérobis, celui-ci est clairement inspiré de Matrix.

135- Raspoutine – Anastasia (1997).

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« Et la roue tourne, et elle tourne, et elle tourne. Et elle s’emballe ! »

Raspoutine a vendu son âme pour damner la famille royale du Tsar. Mais son sort a échoué et il est prisonnier entre la vie et la mort jusqu’à ce qu’il tue Anastasia, la princesse survivante. Autre méchant de dessin animé bien connu, le diabolique Raspoutine a hanté des générations d’enfants.

Son interprète : Christopher Lloyd.

Sa scène : celle où sa tête se ballade dans son ventre.

Le point culture : le dessin animé de la Fox Animation Studios (qui n’est pas un Disney !) prend quelques libertés avec l’histoire. Personnage devenu légendaire et entouré de mythe, Grigori Raspoutine était un homme mystérieux devenu très influent à la Cours des tsars jusqu’à son assassinat par des aristocrates où il résista à des coups, à du poison et à des balles pour finalement terminer son agonie noyé.

134- Oogie Boogie- L’Etrange Noël de Mister Jack (1994)

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« Ce qui m’éclate, c’est de pouvoir jouer une vie à pile ou face »

Dans le monde d’Halloween, Oogie Boogie est le croquemitaine, incontrôlable et menaçant. Mis à l’écart du villageil agit comme bon lui semble au sein de sa maison. Craint de tous, il n’est pourtant en réalité qu’une somme d’insectes réunis dans son costume, censé symboliser le fait que son danger n’existe que par la peur qu’il provoque, quand il n’est en réalité qu’un parasite minuscule.

Son interprète : Ken Page.

Sa scène : la scène de son chant, où il terrorise le père Noël.

Le point culture : Contrairement à ce que beaucoup de gens pense, l’Etrange Noel de Mister Jack n’est pas réalisé par Tim Burton mais par Henry Selick (Coraline, James et la Pèche Géante). Le génial Tim est néanmoins producteur et en grande partie  à l’origine de l’histoire d’où la confusion.

133- Isidoro Gomez- Dans ses Yeux (2009)

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Gomez, l’antagoniste de Dans ses Yeux, extraordinaire film argentin aux scènes (la passion !) et aux répliques mémorables, est un méchant tout ce qu’il y a de plus crédible et banal- c’est justement ce qui le rend si dérangeant : un meurtrier et un pervers sexuel utilisé par les régimes à tendance dictatoriale pour faire les basses œuvres. Un monstre ordinaire qui permet au réalisateur de sonder les tréfonds de l’âme humaine mais aussi les mécanismes totalitaires.

Son interprète : Javier Godino.

Sa scène : La scène dérangeante où Iréne le provoque afin de le forcer à révéler sa véritable nature.

Le point culture : Isidoro Gomez est fan du Racing de Avallaneda, un club extrêmement populaire de la banlieue de Buenos Aires supporté en leurs temps par Gardel, Peron et Nestor Kirchner.

132- Mister Hyde- Docteur Jekyll et Mister Hyde (1941)

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Le plus grand monstre de l’histoire de la littérature a aussi eux son heure de gloire cinématographique avec une pléthore d’adaptations sur grand écran. Parmi les plus notables, retenons celle de 1941 par Victor Fleming avec un Spencer Tracy impérial.

Son interprète : Spencer Tracy.

Sa scène : La première transformation, bien sur.

Le point culture : Sorti en 1886, le roman de Stevenson, allégorie de la bestialité de l’homme peut également être interprété comme un roman précurseur de la psychanalyse sur le « Ca » freudien.

131- Madame Mim- Merlin l’Enchanteur. (1963)

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“Je peux être plus laide encore”

L’espace de quelques scènes, Madame Mim, la délirante enchanteresse maléfique de Merlin l’Enchanteur, trouva une place toute particulière dans la mythologie des méchants Disney. Trichant tout le temps, même au solitaire, elle n’a aucune morale.

Son interprète : Martha Wentworth.

Sa scène : le Duel de Magiciens.

Le point culture : Madame Mim est réapparu dans quelques histoires du folklore Disney, parfois comme un personnage positif.

130- O’Brien- 1984 (1984).

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1984 de Georges Orwell est un roman extraordinaire. Sa densité, son intelligence, sa capacité d’anticipation et ses nombreuses réflexions en font un chef d’œuvre absolu de la littérature. Difficile de transmettre toutes ses émotions lors d’un film et particulièrement les passionnantes mais longues digressions politiques d’Orwell ou encore le dialogue de la fin du bouquin entre une victime et son geôlier. Le langage cinématographique ne semble pas fait pour saisir au mieux toute la saveur de 1984. Pourtant, le film sorti en 1984 pour commémorer la date fictive du roman s’en sort on ne peut plus honorablement. La substance est conservée, et le tout se pare d’un aspect visuel très convaincant, du moins pour l’époque. Le plus marquant reste néanmoins la performance des deux acteurs principaux : John Hurt en Wilson et Richard Burton en O’Brien. Dans le rôle de l’agent du totalitarisme, résolu, froid, terriblement intelligent et impitoyable, Burton est impressionnant.

Son interprète : Richard Burton.

Sa scène : la torture de Wilson.

Le point culture : 1984 a inspiré le cinéma bien au-delà de ses adaptations : Brazil, THX 1138, V pour Vendetta (où John Hurt joue le président fasciste !)…

129- Walter Finch- Insomnia (2002).

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« You and I share a secret. We know how easy it is to kill someone. That ultimate taboo. »

Difficile d’imaginer un acteur comme Robin Williams, habitué aux rôles de gentil (Flubber, Will Hunting et surtout le Cercle des Poètes Disparus), jouer un rôle de méchant. Il faut cependant voir sa performance incroyable dans Insomnia du génial Christopher Nolan pour comprendre à quel point le grand Williams est capable de tout. Sa voix tendre, douce et glacé donne encore plus de poids à sa confrontation avec Al Pacino.

Son interprète : Robin Williams.

Sa scène : Celle où il appelle le personnage d’Al Pacino.

Le point culture : Le film est un remake d’un film norvégien de 1997 avec Stellan Skarsgard.

128- Paul Decourt- Que la bête meure (1969)

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Dans ce film du regretté Claude Chabrol, Jean Yanne offrait une composition incroyable en salopard ordinaire, dégueulasse et détesté de tous. Face à face complexe entre un père et le chauffard qui a écrasé son fils, ce chef d’œuvre questionnait le désir de vengeance et la loi du tallion avec une profondeur inouïe.

Son interprète : Jean Yanne.

Sa scène : le repas, où le père découvre à quel point Decourt est une ordure.

Le point culture : Le titre du film est inspiré de  l’Ecclésiaste 3 :19 de la Bible : « 19. Car le sort des fils de l’homme et celui de la bête sont pour eux un même sort ; comme meurt l’un, ainsi meurt l’autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l’homme sur la bête est nulle ; car tout est vanité. »

127– Messala- Ben-Hur (1959)

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Le modèle du frère ennemi. Messala, ami d’enfance de Ben-Hur, rendu fou par son pouvoir, va trahir son ami d’enfance pour empêcher la rébellion du peuple de Judée. Personnage parfois détestable mais néanmoins complexe et torturé, Messala est sans doute l’un des plus grands méchants de péplum que le cinéma aie connu.

Son interprète : Stephen Boyd.

Sa scène : La mythique course de char.

Le point culture : le réalisateur voulait introduire une homosexualité latente entre Ben-Hur et Messala mais savait que Charlton Heston s’y refuserait. Il n’informa ainsi que Stephen Boyd en lui demandant de jouer seul cette tension sexuelle. Charlton Heston n’y vit que du feu.

126- Frank- Il était une fois dans l’Ouest (1968).

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Au rang des mythiques méchants de Western, Frank, le bandit de « Il était une fois dans Ouest », l’un des plus grands chefs d’œuvres de Leone, est au panthéon. Crapule notoire, mercenaires sans scrupules, il n’hésite pas à massacrer des innocents pour assouvir ses fins. Frank représente l’Ouest sauvage dans le coté bestial qu’il révèle chez l’homme. Le regard électrique d’Henry Fonda fait beaucoup pour assoir le personnage.

Son interprète : Henry Fonda.

Sa scène : le duel final, une scène d’anthologie.

Le point culture : Ce rôle était totalement à contre-emploi pour un Henry Fonda habitué aux gentils. Il se laissa convaincre de tourner par Eli Walach.

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