cinemaginarium » Dossiers très spéciaux Ou comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer les films. Fri, 31 Aug 2018 12:49:58 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.6 Le cinéma « Pop-Geek » tape la pose, s’impose et t’explose /le-cinema-pop-geek/ /le-cinema-pop-geek/#comments Sun, 08 Mar 2015 13:17:44 +0000 licontinovich /?p=463 Continue Reading ]]> Kingsman

L’excellent « Kingsman », sorti récemment sur nos écrans, est un film paradoxal. De prime abord, il apparait comme unique et ne ressemblant à aucun autre. Pourtant (et cela n’enlève rien à ses immenses qualités), il est au contraire ultra-représentatif d’un certain cinéma. Explications.

Du cinéma geek en général…

Parfois, quand on va au cinéma, c’est pour être méditatif, et parfois c’est juste pour le fun. Parfois, on se sent d’attaque à être ébloui par « Winter Sleep », et parfois, on a juste envie de se refaire l’intégrale des « Seigneurs des Anneaux ». Parfois, c’est « Bergman avec vin rouge », et parfois c’est « Star Wars avec pizza ». Et au petit jeu du « divertissement pas aliénant », certains réussissent mieux que d’autres.

On le sait au moins depuis Georges Méliés, le cinéma « pop-corn » n’est pas une honte, du moment que plaisir ne signifie pas « génocide de neurone » (n’est-ce pas, Roland Emmerich ?). Or, ces « blockbusters » unanimement reconnus, par le public comme par la critique, sont aujourd’hui quasiment tous affublés assez arbitrairement de l’étiquette « geek », sans que personne ne sache vraiment définir concrètement ce « mot-valise » (c’est comme « hipster », toute notre génération voit instinctivement ce que c’est, mais essayez d’expliquer à vos parents ce que ça veut dire, vous verrez que c’est pas si facile…).

Ceci n'est pas un extrait du clip de "Pop-Corn" par Crazy Frog

Ceci n’est pas un extrait du clip de « Pop-Corn » par Crazy Frog

Dans ce qu’il faut donc bien appeler, faute de mieux, le cinéma « geek », on trouve plusieurs tendances, chacune excellant à sa manière à stimuler imaginaire et fun, tout en ne nous prenant pas pour des Q.I d’huitre (et encore, je connais des huitres qui ont détesté « Lucy » de Luc Besson). On a les « geekintellos » (Christopher Nolan, les Wachowski période « Matrix »…) qui marient admirablement profondeur et émotions, les « geeképiques » (Peter Jackson, Georges Lucas…) et leurs épopées grandioses, les « geekfun » (Joss Whedon, Sam Raimi…) qui excellent dans le pur divertissement, les « geekstrange » et leur belle célébration de la différence (Tim Burton, Henri Selick…), etc.… On retrouve aussi, un peu à part, les « geekbêtesmaispasméchants » (le Todd Phillips du premier « Very Bad Trip », les « Scary Movie »…), débiles, certes, mais assumés.

Or, récemment, à coté de toutes ces catégories, une nouvelle famille « geek » s’est mis à détonner au cinéma. Ils sont peut-être moins profonds que d’autres, mais les plus dynamiques, les plus jouissifs, c’est peut-être bien eux. Eux, ce sont les « pop-geeks ». Parmi les membres les plus représentatifs : Quentin Tarantino, Matthew Vaughn, Zack Snyder ou encore Guy Ritchie.

…Et des « Pop-Geeks » en particulier

Tu viens plus aux soirées ?

Tu viens plus aux soirées ?

Souvent moins connus qu’un Nolan ou un Jackson, ils ont pourtant à leurs actifs une bonne somme de films cultes. Ils sont geeks, parce qu’incollables sur tout ce qui concerne cet univers, comme les jeux-vidéos (qu’ils adorent imiter l’espace de quelques scènes). Ils sont « pop » parce qu’ils sont tout aussi calés en ce qui concerne les grands mythes, légendes et autres idoles populaires. Leur grand truc, un peu à la manière d’un Warhol dans les arts plastiques, est de reprendre toute cette culture à leur sauce. Ils se l’approprient en y pillant tout ce qui les intéresse, sans déférence ni respect, mais n’en demeurent pas moins allergique à tout élitisme. Cette culture « pop geek » les attirent car ils la trouvent tour à tour sublime et ridicule, et souvent les deux en même temps. S’ils la célèbrent dans leurs films, c’est souvent pour mieux la moquer, et s’ils la moquent, c’est régulièrement pour la célébrer. L’Histoire n’échappe pas à cet ouvrage de démystification, les « pop-geeks » ne s’embarrassant pas de problèmes comme les anachronismes (la fin d’ « Inglorious Basterds » ou de nombreux détails des « Sherlock Holmes » de Ritchie sont d’excellents exemples).

"1,2,3 bras de fer chinois."

« 1,2,3 bras de fer chinois. »

Mais les caractéristiques du cinéma « pop-geek » ne s’arrêtent pas là. Les cinéastes de cette tendance partagent également un certains nombres d’autres points communs. Listons les principaux :

1° Musique et que tout le monde se mette à danser : Les cinéastes « pop-geek » adorent plus que tout récupérer des morceaux déjà existant pour composer une bande-originale délirante et décalé. Cet art de la récupération ne leur est certes pas propre. Néanmoins, les « pop-geek » le font à leur façon, adorant plus que tout mêler musique classique, tubes historiques, chansons kitsch, reprises et remix inattendus, et pépite méconnues pour former une playlist déjantée et décalée, au sens premier du mot. Dans le récent « Kingsman » de Vaughn, on retrouve aussi bien un bon rock des familles (Dire Straits), un disco punchy (KC&The Sunshine) et du classique (Edward Elgar). Bref, là où Kubrick mettra du Strauss, ils préféreront un synthé de Supertramp. Là où Coppola adoptera Wagner, Zack Snyder mettra « Rage against the machine » (mais remixé, s’il vous plait). Vous l’aurez compris : pour les « pop-geek » la musique de film est un bon gros plaisir coupable, une glace double napage caramel en été. C’est peut-être moins sublime qu’autre chose, mais qu’est-ce que c’est bon.

Le gendarme et le voleur.

Le gendarme et le voleur.

2° Ralenti et accéléré : Depuis Matrix, la mode du « ralenti » a envahi le cinéma grand public comme les mongols ont violé l’Europe au 12ème siécle : à vitesse grand V et en foutant le bordel. Depuis le « bullet time » de Néo, il n’y a presque plus un film dit « blockbuster » qui n’ait son moment ralenti. Les « pop-geeks », gros polissons qui aiment plus que tout récupérer les codes pour mieux les détourner, ont assumé la mode. Sauf qu’eux, ils le font avec classe et quand s’ils en abusent, no souci, c’est pour la caricature. Les scènes de baston de « Sherlock Holmes » de Guy Ritchie ou l’arrivée des Crazys 88 dans « Kill Bill » sont des musts. Mais le patron du slow (et je ne parle pas de la danse) c’est Zack Snyder. Un personnage un peu badass arrive ? Paf, ralenti, gros plan sur les muscles, puis sur le cigare, puis sur la cicatrice. C’est tellement exagéré que ça en devient énorme. Et, comme si ça ne suffisait pas, les « pop-geeks » adorent aussi enchainer « ralenti » puis « accéléré », histoire de ne pas faire les choses à moitié. Un bon exemple ? Le duel avec Gazelle à la fin de « Kingsman ».

Pan, pan motherfucker !

Pan, pan, motherfucker !

3° L’audace du plan : Les « pop-geeks » n’aiment pas la facilité : tout est bon pour impressionner le chaland. Et pour cela il y a les astuces de pépé, comme le travelling (parce qu’un travelling bien fait, « pop geek » ou pas, ça calme son monde ; n’est-ce pas « Birdman » et « True Detective S01E04 » ?) Mais attention : l’innovation est aussi fortement recommandée pour faire partie du club. Aussi, petits conseils aux « pop-geeks » en herbe : foutre sa caméra dans des endroits impossibles, utiliser du motion-capture, de l’image de synthèse, des couleurs flashy et des plans improbables sera généralement bien vue.

Voilà ce qu'il se passe, quand on fait des selfies au bord d'une falaise.

Voilà ce qu’il se passe quand on fait des selfies au bord d’une falaise.

4° La violence est pop : Qui a dit que la violence au cinéma était forcément dégueulasse ? Les « pop-geeks », en bons voyous qui ne respectent rien, ont plutôt choisit de la démystifier à grand coup d’exagération. Leurs films sont bourrés de combats, tous plus dingues et impossibles les uns que les autres. Le sang coule comme du ketchup, à tel point qu’on en rigole presque. Quand Django bute une meuf dans « Django Unchained », elle vole comme si elle avait pris un missile. Quand Black Mamba se bat contre les « Crazy 88 », elle les transforme en sushis. Et que dire de la scène de l’église de « Kingsman » ? On entend déjà les vieux réac’ hurler que tout cela « ne fait qu’augmenter la violence chez les jeunes, et nia nia nia, c’était mieux avant, on se fait un bridge ? ». On pourra leur rétorquer que tout ceci est tellement exagéré qu’il est difficile de comparer à la violence réelle. On pourra aussi arguer que, comme dans le cas des jeux-vidéos, ces films peuvent effectivement faire du mal à des personnes DEJA dans le mal psychologiquement mais que, pour les autres, ils servent simplement de nécessaire catharsis.

Black Mamba, Madame "Sang pour sang".

Black Mamba, Madame « Sang pour sang ».

5° To be cinéphile or not to be : En voilà qui connaissent leurs classiques. Même les plus improbables ! Les « pop-geeks » sont de véritables bibles cinématographiques et d’incroyables « DVDvores ». Résultats : leurs films, odes énamourées au 7ème art, sont une mine de références plus ou moins cachées. Le scénario, une réplique, un costume, un plan… tout est bon pour rendre hommage à un film, un cinéaste ou un mouvement cinématographique. A ce petit jeu-là Tarantino est le « king of the kings », mais l’ami Vaughn ne se débrouille pas trop mal non plus.

Saturday night fever

Saturday night fever

6° L’art du verbe : Un indispensable. Un film « pop-geeks » n’est rien sans ses dialogues d’anthologie. On peut les diviser grossièrement en deux catégories. La première concerne les répliques épiques, plus ou moins sérieuses. Balancées avant ou pendant une musique de bourrin, elles sont reprises en boucle sur les réseaux sociaux et dans les cours de récré. Jusqu’à la consécration suprême : atterrir dans l’application « Instant Button ». « This is Sparta ! », motherfuckers. La deuxième catégorie rassemble les dialogues délirants, merveilles d’absurdes et de trouvailles décalées. Ne citons que le dialogue à propos des snacks au début de Pulp Fiction. Le must du must ? Quand ces deux catégories, épique et délire, sont mêlés. Là, on touche au grandiose. Mais une bonne réplique n’est rien sans un personnage à la hauteur. Et, à nouveau, pour créer des personnages badass, déjantés, ou les deux à la fois, les pop-geeks sont des orfèvres. Brad Pitt en gitan dans « Snatch », putain !

Do you like dags ?

Do you like dags ?

7° Ne pas se prendre au sérieux : Peut-être la leçon la plus importante, petit scarabée. L’autodérision : voilà ce qui différencie un plaisir coupable d’un Roland Emmerich tout pourri (non je n’ai pas une dent contre Emmerich, c’est Emmerich qui a une dent contre nous tous, vu ses films). Les « pop-geeks » se moquent de tout, y compris d’eux-mêmes. Prendre leurs films au premier degré à a peu près autant d’intérêt que mater l’intégrale des Derrick avec sa prof de math (sauf si vous êtes en concubinage avec elle, mais si c’est Derrick qui vous stimule, je ne veux pas le savoir). Eviter donc les « mais c’est pas crédible », « mais c’est pas possible », « scientifiquement, je vous assure que »… Oui, on sait, et on s’en lustre l’asperge avec du Mr Propre.

Yves Saint-Laurent, collection automne-hiver.

Yves Saint-Laurent, collection automne-hiver.

Dans la famille « Pop-Geek », je voudrais :

Bien les enfants, maintenant que nous avons vu les principales caractéristiques du cinéma « pop-geek », je vais vous parler de Bob l’Eponge. Nan, je déconne. Profitons-en plutôt, si vous le voulez bien (mais si vous ne voulez pas c’est pareil, non mais oh !), pour dresser un petit portrait de famille, avec les principaux membres.

Le Grand-Père : Quentin Tarantino.

Elvis Tarantino

Elvis Tarantino

Le modèle c’est lui. Premier cinéaste à utiliser tous les codes ci-dessus, Quentin a posé les bases dès le départ, en patron. Amoureux transi du cinéma, il a déroulé une cinématographie hallucinante où se côtoient odes au western (« Django Unchained »), à la blacksploitation (« Jackie Brown »), au film de gangster (« Réservoir Dogs »)… La bande-son, la violence, l’art du dialogue sont des incontournables de son cinéma. Depuis les années 2000 sa tendance « pop-geek » s’est encore accentué avec des films comme « Kill Bill Vol. 1 » ou « Inglorious Basterds », plus nerveux que les précédents. Et l’hommage à la culture populaire ? Le titre de son plus grand film, « Pulp Fiction », parle de lui-même. Aujourd’hui, nombreux sont les cinéastes qui lui doivent beaucoup, les « pop-geeks » plus que tout autres. Ce n’est pas pour rien qu’aujourd’hui le moindre critique du cinéma croit déceler du Tarantino partout. Mais, malgré sa position de grand sage, Tarantino ne donne pas de leçons. Il se contente de faire ses films. Un papy qui, quand t’es grand, ne te fait plus la morale mais continue de te raconter de belles histoires, c’est pas mal, non ?

Oh merde, je peux pas encadrer les nazis.

Oh merde, je peux pas encadrer les nazis.

Le Sale Gosse : Matthew Vaughn.

Vaughn Bommel

Vaughn Bommel

Le plus impertinent, c’est sans aucun doute lui. Déjà, le mec est maqué avec Claudia Schiffer, ce qui en soit est déjà un bon gros doigt à toutes les générations qui ont fantasmé sur la mannequin. Mais bon, ça à la limite on s’en fout. Ce qui est beaucoup plus intéressant c’est le ton du cinéma de Vaughn : des films de sale gosse, qui ne respectent rien et se font plaisir, tout en n’oubliant jamais de faire plaisir aux autres (sinon, c’est de la masturbation, et en public c’est pas cool). Les films de Matthew, c’est un peu comme un mec en costume trois-pièce qui balanceraient de la bouse sur un établissement public (c’est plus ou moins le thème de « Kingsman » d’ailleurs). Du cinéma à la Arsène Lupin, quoi. Vaughn a commencé par booster une saga au bord de la crise d’asthme (X-Men) en lui offrant son meilleur film (oui, et venez pas me foutre une pichenette dans les burnes avec « Days of future past »). Ensuite, il s’est bien lâché sur « Kick-Ass » qui, au-delà de sa morale controversée, est quand même aussi jouissif qu’une course poursuite dans GTA. Et enfin, l’apothéose : « Kingsman », merveille sauvage en forme de longue montée en puissance jusqu’à un final d’anthologie. Un film où on retrouve quand même, entre milles autres choses, une princesse danoise, Samuel L. Jackson qui zozotte et un massacre dans une église extrémiste. Du lourd, du très très lourd.

"Les mecs, on avait dit pas de Boogie-Boogie..."

« Les mecs, on avait dit pas de Boogie-Boogie… »

Le Tonton : Zack Snyder.

Wesley Snyder

Wesley Snyder

Dans une famille, le tonton c’est généralement celui qui fait des blagues lourdes à table, qui met les deux pieds dans le plat sur les sujets sensibles, qui n’a jamais lu la définition de « finesse » dans le Petit Robert, et que malgré tout ça, on adore. Zack Snyder, chez les « pop-geeks » c’est un peu ça. Sans se prononcer sur les ressorts idéologiques de son cinéma (le débat est ouvert), faut bien admettre que le mec fait des films tellement exagérés qu’ils en deviennent cultes. « Plus c’est gros, plus ça passe ». Bon ok, parfois c’est trop, comme dans le cas de « Sucker Punch », qui est plus un jeu-vidéo géant qu’un film. Mais quand il tape juste, le père Snyder fait très mal : le cultissime « 300 » en est la plus belle preuve. Citons aussi le génialissime « Watchmen », sombre et punchy comme les plus savoureux cafés. Peut-être le meilleur film de super-héros derrière l’intouchable « The Dark Knight ». Bref, à coup de ralentis, de scènes épiques et de bandes-son délicieuses, Zack sait mieux que personne nous clouer au fauteuil. Il n’y a pas beaucoup plus geek, mais who cares ? Par contre, on passera sur « Man of steel », si ça ne vous dérange pas.

Il va vous mettre le grapin dessus

Il va vous mettre le grapin dessus

Le Beau-Père : Guy Ritchie.

He's the Guy

He’s the Guy

Bon, il faut bien admettre que Guy Ritchie ne fait pas que du cinéma « pop-geek ». Il fait du cinéma sérieux aussi, mais ça ne lui réussit pas trop. « A la dérive » est un excellent exemple (3,6/10 sur IMDB, quand même…). Bref, il faut bien le dire, Ritchie n’est jamais aussi bon que lorsqu’il nous balance un film ne se prenant pas au sérieux, bourré de gros plans, de répliques inoubliables et d’histoires sans queue ni tête. Le délicieux « Snatch » et son frère jumeau plus méconnu « Arnaques, crimes et botanique » (tout un programme) le prouvent à merveille. Récemment il a aussi administré une bonne dose de « speed » à ce bon vieux Sherlock Holmes pour offrir deux films géniaux, des divertissements comme on en redemande. C’est dans ces « Sherlock Holmes » que Guy Ritchie révèle son véritable coté « pop-geek » : ralentis, punchlines et autodérision s’y mêlent à merveille.

En mode posey

En mode posey

Le grand oncle : Robert Rodriguez.

James Rodriguez

James Rodriguez

Le meilleur poto cinéma de Quentin Tarantino partage avec lui quelques aventures cinématographiques délirantes mêlant vampires et western (« Une nuit en enfer ») et un amour inconditionnel pour les séries B. Le grand truc de Robert, c’est d’ailleurs de parodier les codes du nanar pour en faire des monuments de 40ème degré à l’image de la délicieuse série des « Machete », marquée par le « Nanarland seal of approval ». Pour le grand public, Rodriguez est surtout connu pour les deux « Sin City », adaptation viscérale des romans graphiques éponymes.

"Who give this motherfucker his green card ?"

« Who give this motherfucker his green card ? »

Le neveu surdoué : Edgar Wright.

That's Wright

That’s Wright

Sans doute le moins connu de la liste, mais évoquez ses films devant une assemblée un peu « geek » et vous verrez les yeux de votre auditoire pétiller. Car Edgar Wright c’est le génie qui nous a offert « Shaun of the Dead », relecture à la métamphétamine du film de zombie, et l’inoubliable « Hot Fuzz », à chaque fois avec le duo épique Simon Pegg/Nick Frost. Ca fait déjà une bonne raison de lui construire une statue, mais comme si ca ne suffisait pas, il a aussi réalisé « Scott Pilgrim », film savoureux en forme de jeu-vidéo, avec Michael Cera. L’esprit incroyablement décalé de ses films est sa marque de fabrique, et on attend avec impatience son « Ant-man ».

"I need a Hot Fuzz baby tonight..."

« I need a Hot Fuzz baby tonight… »

Le petit-fils prometteur : James Gunn.

Au calme avec mon raton-laveur.

Au calme avec mon raton-laveur.

Bien sur, un film ne suffit pas pour juger du caractère « pop-geek » d’un réalisateur. Néanmoins, à voir le génial « Les Gardiens de la Galaxie », on peut se dire que James Gunn a toutes ses chances pour intégrer « la famiglia » s’il continue sur cette lancée. Musique impec’, auto-dérision, scènes d’actions démentes… son dernier film est une copie quasi-parfaite du cahier des charges « pop-geeks ». On croit en toi, James !

Que des numéros 10 dans ma team.

Que des numéros 10 dans ma team.

Evidemment, la famille ne s’arrête pas là et il y aura, on l’espère, pleins de gamins à venir ! Parce que, pardon, mais c’est trop bon.

En conclusion, je signalerais juste que toute cette analyse n’est issue que de mon humble personne (et en cela hautement contestable). Elle ne vient d’aucun manuel de cinéma. D’ailleurs les manuels, je m’en méfie, j’en connais un, il a mal tourné, il est devenu premier ministre. Merci pour votre lecture !

Vincent Leconte

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Les Oscars de la Mauvaise Foi /oscars-la-mauvaise-foi/ /oscars-la-mauvaise-foi/#comments Tue, 04 Mar 2014 20:58:18 +0000 licontinovich /?p=397 Continue Reading ]]> Oscar2

Ce qui est bien avec les Oscars, c’est que chaque année c’est la même chose. Chaque année je bougonne comme le Schtroumpf Grognon à l’approche de la cérémonie. Chaque année, je peste contre les résultats. Chaque année, je répète à qui veut l’entendre que de toute façon «Les Oscars c’est de la merde et pis de toute façon c’est celui qui fait le meilleur lobbying qui gagne». Et pourtant, chaque année, je regarde les prix, et je les commente, tout en sachant très bien que ça va m’énerver. Appelez ça du masochisme cinéphile. Alors oui, dire que les Oscars sont la messe du cinéma c’est être aussi con qu’une huitre (et encore vous n’entendrez jamais une huitre dire que les Oscars sont la messe du cinéma, non ?), mais ils restent un événement incontournable que le cinéphile suit bon gré mal gré. Même au regard des innombrables performances et chefs d’œuvres que cette foutu Académie à la mord moi le nœud a oublié en plus d’un siècle de 7ème art, les Oscars restent les Oscars. Foutus américains.

L’année 2014 et la 86ème cérémonie ne dérogeront pas à la règle. Mais commençons par un bref constat : l’impressionnante densité des nominations. Bien malin celui qui aurait pu deviner qui de 12 years a slave, American Bluff, Dallas Buyer Club, le Loup de Wall Street ou Gravity allait faire un carton plein. Aucun favori réel ne semblait se dégager, même si les madame Irma de toutes sortes ne s’étaient pas privé de faire leurs prophéties. Il faut bien admettre aussi une chose : ce n’était clairement pas la meilleure année des Oscars. Loin de moi l’idée d’affirmer que les films susnommés sont nuls, mais difficile d’y trouver des chefs d’œuvres suprêmes du cinéma capable de rejoindre au panthéon Apocalypse Now, Autant on emporte le vent et autres classiques. Ceci étant dit, voici donc mon avis sur les récompenses de cette année, avec d’énormes morceaux de mauvaise foi dedans.

Meilleur Film :

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Le récompensé : 12 years a slave.

Mon avis : Difficile à dire.

C’était sans aucun doute la catégorie où il était le plus difficile d’avoir un avis tranché. Rien de comparable en effet entre une dynamite branchée aux amphéts comme Le Loup de Wall Street, un drame historique comme 12 Years a Slave ou une épopée spatiale suffocante comme Gravity. L’Académie a au final sacré 12 years a slave. Les américains, on le sait, sont friands de symboles et de commémorations. Ce qui a fait pencher la balance en la faveur du film de Steve Mc Queen est sans aucun doute cela. Et alors ? Aucun des autres films ne pouvait prétendre à la statuette sans discussion, de toute façon. American Bluff ? Un sympathique divertissement porté par des acteurs efficaces, mais bien trop inégal dans ses scènes. Dallas Buyer Club ? Très bon, mais pas au point d’emporter tout les suffrages. Gravity ? Beaucoup trop faible dans son scénario. Le génialissime Loup de Wall Street était, à mon sens, le seul capable de concurrencer 12 years a slave.  Mais puisqu’aucun concurrent ne se détachait réellement il fallait bien choisir. Si c’est une volonté d’assumer les heures sombres (je n’écris pas les heures noires par preuve d’accusation d’humour douteux) qui a emporté la mise, je ne vois pas le problème. Qu’on me traite de moraliste, de « droit de l’hommiste » ou de promoteur d’une soi-disant « culpabilité de l’Occident » (pôvre Occident), si on veut. Je m’en branle. Le film de Mc Queen, oppressant et suffocant, mérite son titre par la claque qu’il nous met dans la gueule. Trop déprimant et choquant ? C’est vrai que l’esclavage était une industrie de bisounours où on travaillait en se faisant des poutoux pour récolter des arcs en ciel dans un champ de marguerites.

Meilleur réalisateur :

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Le récompensé : Alfonso Cuaron.

Mon avis : Alfonso Cuaron.

Beaucoup moins de débat ici. Alfonso Cuaron, le génial réalisateur de Y tu mama tambien  repart avec une statuette hyper-méritée. Son film est une prouesse technique incroyable qui nous transporte littéralement dans un espace oppressant et infini, jusqu’à l’asphyxie. Vision au premier degré, caméra dernier cri, expertise scientifique assez poussée, plans audacieux et immersifs : aucune contestation n’était possible. Et n’oublions pas l’excellente 3D, un bol d’air pour tout ceux qui comme moi ont eu l’impression d’un viol visuel, mental et financier la dernière fois qu’ils ont chaussé leurs lunettes au cinéma. Médaille d’argent à Martin Scorcese, très virtuose également dans le Loup de Wall Street. Cuaron, qui confirme tout le bien qu’il avait laissé entrevoir dans les Fils de l’Homme, était néanmoins irrattrapable sur ce coup là.

Meilleur acteur :

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Le récompensé : Matthew Mac Conaughey.

Mon avis : Leonardo di Caprio (mais d’un cheveu).

La catégorie la plus dense et la plus serré, comme tout les ans. Un crève cœur de décider. De la «moins» bonne à la meilleure, sans évoquer Bruce Dern (pas vu Nebraska), on a d’abord vu Christian Bale, aka l’homme au poids élastique. La performance du comédien est très efficace, mais prouve aussi qu’il ne suffit pas toujours de jouer au caméléon pondéral pour glaner des statuettes. Même si la capacité de jouer avec son corps de Bale reste impressionnante, elle ne fait pas tout. Je reste de ceux qui sont persuadés que depuis Batman, l’australien s’est enfermé dans un jeu posé et tranquille, dans lequel il est très bon, mais rarement génial. Or, il suffit de voir American Psycho pour se rendre compte qu’une fois en roue libre, Bale est extraordinaire. Vient ensuite Chiwetel Ejiofor. Dans une année un peu plus creuse, en voila un qui n’aurait pas démérité en glanant la récompense suprême. Son jeu intense est impressionnant. Mais pas suffisant, cette année. Et on va dire qu’il rattrape le fait d’avoir joué dans 2012, ce qui est quand même difficilement pardonnable. Quand à départager Matthew Mac Conaughey et Leonardo di Caprio, c’est quasiment impossible. Le premier livre une performance incroyable. Il incarne son rôle d’une manière démente, avec un talent qui laisse bouche bée. Stop à la mauvaise foi : le discours du comédien était peut-être très long mais on juge un jeu, pas un je. Et oui, les kilos en moins (raté Bale, c’était dans l’autre sens) ont joué, mais ce n’est qu’une partie de la chose. Car c’est un fait : Mac Conaughey s’efface derrière son personnage d’une manière que peu d’acteurs sont capable d’atteindre. Oui mais. Di Caprio n’a que trop souffert du bashing aux Oscars. Et cette année, il était à fond. Son jeu dans le film de Scorcese fera date. Le Belfort de Di Caprio, véritable bombe humaine, est aussi jouissif que génial. Seul Di Caprio paraissait pouvoir jouer ce personnage hystérique, ostentatoire et hyperactif sans être ridicule. Dans ce film, le comédien n’est pas impressionnant, ni effarant. Il est hallucinant. Je donne donc ma préférence à Léo, autant pour sa performance que pour le fait que l’acteur le plus doué de sa génération n’a que trop attendu son premier oscar. Il faudra un jour vraiment qu’on m’explique ce sommet de débilité qu’est l’anti-DiCaprio régnant aux Oscars. Quand on explique c’est déjà un miracle qu’il soit nominé, on y comprend plus rien… Récompensez-le, bordel, il le mérite à 2000%, ne serait-ce que pour un tiers de ses meilleurs rôles.

Meilleur actrice :

Blue Jasmine.

La récompensée : Cate Blanchett.

Mon avis : Cate Blanchett (et de trèèèès loin).

Aussi évident que l’équivalent masculin était serré. Dans Blue Jasmine, Cate Blanchett était tout simplement stratosphérique. Une performance hallucinante et hallucinée de bourgeoise brisée qui ne laissait que des miettes d’espoir aux autres candidates. Sandra «halètements» Bullock et Amy «je montre mes boobs» Adams pouvaient aller se rhabiller. Seul l’immense Judi Dench tenait la comparaison, pour Philomena. Et franchement, si l’Académie récompensait Meryl Streep, je traversais l’Atlantique pour les frapper tous avec des thons. Oui, des thons.

Meilleur acteur dans un 2nd rôle :

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Le récompensé : Jared Leto.

Mon avis : Michael Fassbender ou Jared Leto, plus ou moins à égalité.

A ma gauche, Michael Fassbender, excellent et abominable en esclavagiste alcoolique et violent jusqu’à la nausée. Une performance intense de méchant (tiens donc !) qui prouvait de nouveau l’immense talent de celui qui est peut-être le meilleur acteur de sa génération. A ma droite, Jared Leto, tout aussi excellent dans un tout autre registre : un travesti perdu et émouvant. Un personnage qui prouvait de nouveau les facultés exceptionnelles de cet acteur caméléon. Entre les deux, l’Académie a préféré récompenser le plus hipster des acteurs. Soit.

Meilleure actrice dans un 2nd rôle :

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La récompensé : Lupita Nyong’O.

Mon avis : Jennifer Lawrence.

Alors oui, la performance de Lupita Nyong’O mérite tous les honneurs du monde. C’est d’ailleurs peut-être la meilleure de son film (et c’est dire, vu le casting). Le désespoir qui colle à son personnage est sans nul doute l’aspect le plus traumatisant de cette oeuvre éreintante. Pourtant, je continue de penser que Jennifer Lawrence aurait mérité de repartir avec la statuette. Parce que dans le film de David O. Russell, la p’tite Katniss d’Hunger Games est démentielle. Dés qu’elle est à l’écran, le film prend une nouvelle dimension. Sa performance, entre faiblesse et force, entre femme perdue et manipulatrice, entre haine et séduction, est incroyable et fascinante. Mention spéciale à la scène dans les toilettes, en face à face avec Amy Adams. Et puis, c’était l’occasion de donner au moins une récompense à American Bluff qui ne méritait pas de repartir sans aucune récompense. On se consolera facilement en se disant qu’avec le talent qu’a Jennifer Lawrence et au vu de son âge (ben oui, le mien, ça fait drôle), elle n’a pas finit d’en gagner des Oscars.

Meilleur scénario original :

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Le récompensé : Her.

Mon avis : pas vu Her, mais j’approuve.

J’avoue que c’est de la mauvaise foi totale, mais rien qu’en voyant pitch de Her et connaissant l’imagination et le talent de Spike Jonze (qui a quand même offert au cinéma l’extraordinaire Dans la peau de John Malkovich), je fais entièrement confiance au jury sur ce coup là. Mention quand même à Dallas Buyer Club.

Meilleur scénario adapté :

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Le récompensé : 12 years a slave.

Mon avis : Le Loup de Wall Street.

L’histoire vraie de 12 years a slave est mémorable, personne ne le niera. L’adapter au cinéma est une tâche difficile, pour parvenir à ne pas ruiner l’émotion en préservant toute la tension dramatique, c’est un fait. Mais, soyons honnête, une histoire comme celle de Northup reste quand même une bonne cliente pour le cinéma, fournissant un drame qui semblait fait pour être porté sur grand écran. Si l’on parle d’adaptation pure et dure, retranscrire en scénario de cinéma un ouvrage comme celui de Belfort, était beaucoup, beaucoup plus compliqué et «casse gueule». Il s’agissait d’imprimer à une histoire hautement bordelique le caractère le plus cinématographique et visuel possible. Plus hardu que l’on ne pourrait le croire.

Meilleure musique de film :

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Le récompensé : Gravity.

Mon avis : Gravity, pardon ?

Bon, il faut bien un bon gros « what the fuck » à chaque cérémonie des Oscars, alors le voila. Je suis peut-être l’antithèse du mélomane ou sourd comme un pot, mais autant que je me souvienne la musique de Gravity n’avait rien de particulièrement marquant. Une musique d’ambiance efficace et indispensable à l’intrigue certes, mais guère plus. Il faudra un jour penser à récompenser l’extraordinaire Alexandre Desplat, les gens.

Meilleur film d’animation :

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Le récompensé : La Reine des Neiges.

Mon avis : Le Vent se lève, bitchiz !

C’est vraiment pas pour faire mon « Miyazaki groupie » de base, mais franchement quand on a un film aussi complexe et profond que le Vent se Lève, à la beauté formelle époustouflante et inégalé, à la limite de la peinture,  on va pas récompenser la Reine des Neiges… Le dernier film de ce génie qu’est Miyazaki, le dernier grand maitre de l’animation, méritait plus de considération. Ça suffit un peu, avec le monopole « Disney/Pixar ».

Bref, c’est tout pour cette fois, rendez vous l’année prochaine, pour un nouveau concours de ralerie.

 N.B: Faute d’expertise, impossible pour moi de commenter les autres catégories. 

 

 

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Miscellanées #1 : Repérez les tous ! /miscelanees-1-reperez-les-tous/ /miscelanees-1-reperez-les-tous/#comments Wed, 04 Sep 2013 16:01:22 +0000 licontinovich /?p=115 Continue Reading ]]> X-Men-First-Class-Wolverine-Cameo

Au sein d’un film, au-delà de l’histoire principale, un monde parallèle prend souvent place. Il s’agit du petit monde des références cachées, qui foisonnent dans certaines productions. Elles sont l’occasion pour les artistes en charge du film de se faire un petit plaisir, une petite dédicace ; ajoutent d’autant plus de piment à l’intrigue par un savant art de l’indice caché. Pour qui se proposent de les découvrir, de toutes les appréhender, le film devient alors un jeu de piste. Et s’il ne les a pas découverts au premier visionnage, le spectateur pourra toujours se replonger dans le film plus tard et se rendre compte qu’il a laissé passer bon nombre de trésors occultés.

Les références à d’autres films :

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Zorg, le personnage de Toy Story 2 aux répliques inspirées de Dark Vador.

 

Il s’agit sans doute du concept le plus évident. Certaines productions comme Toy Story 2 ou Kick Ass en sont bourrés. Certains réalisateurs en ont fait une marque de fabrique comme Tarantino. Elles peuvent être évidentes ou plus obscures.  La référence à d’autres productions, par des musiques, des répliques, des personnages, des scènes est un classique du cinéma. Les plus légendaires moments du 7ème art ont souvent fait des émules : les grands moments de Star Wars par exemple, se retrouvent dans maints films, séries et parodies. Par ces petites dédicaces de cinéphile à cinéphile, les productions prennent une saveur encore plus pimentée. Difficile de résister à la fierté -parfois un peu teintée d’onanisme intellectuel- d’avoir découvert toutes les références d’un film.

Les références hors cinéma :

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« Follow the White Rabbit »-Matrix.

Plus poussée et généralement réservée aux plus grands chefs d’œuvres ou aux films d’art et d’essai-encore que- la référence explicite à d’autres fictions, concepts ou œuvre d’arts non cinématographiques donne souvent aux productions qui l’ose un coté encore plus profond, imaginatif et puissant. Qu’il s’agisse de références à la culture populaire, à l’art ou à la littérature, elles sont rarement là par hasard. Sans parler des références religieuses (parfois assez lourdes comme dans la fin de Prédictions) ou mythologiques, également très prisées. Dans Brazil ainsi, Terry Gilliam ne se prive pas de s’inspirer du surréalisme et de la culture japonaise. Quand à la trilogie Matrix, elle est un foisonnement de références (à la Bible, à Alice aux pays des Merveilles, à la mythologie grecque…).

Les images subliminales :

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La scène de sexe aux fenêtres dans Bernard et Bianca, semble-t-il supprimée dans la version DVD.

 

Beaucoup plus controversées, les images subliminales, ses images trop rapide pour être vues à l’œil nue mais visible et enregistrées inconsciemment. Leur existence réelle dans la vie de tous les jours et leur impact mental véritable sont toujours en débat, mais elles trouvent dans le cinéma une utilisation plus ludique. Grâce à elles, les artistes peuvent se permettre des plaisirs plus ou moins gamins. Qui n’a pas entendu parler des fameuses images subliminales sexuelles-plus ou moins capillotractées- contenues dans les Disney ? (cf image et cette vidéo malheureusement assez catastrophique sur le plan de l’orthographe).

Le Wilhem Scream :

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Le cri de Wilhelm dans la scène qui lui donna son nom.

Autre référence, sonore cette fois-ci. Le « Wilhem Scream » un cri extrêmement particulier (à écouter ici) est devenu un classique de la « private joke » de bruiteurs. A l’origine présent dans Les Aventures du Capitaine Wyatt, et baptisé ainsi en l’honneur du personnage qui le « pousse » dans The Charge At Feather River, il est devenu un clin d’œil ultra-récurent. On le retrouve quasiment partout et dans presque toutes les superproductions (voir ici). Ce cri si caractéristique est devenu tellement omniprésent qu’une fois que vous le connaitrez, vous ne manquerez pas de le repérer partout. Et de sauter comme un cabri sur votre chaise dés qu’il retentira au cinéma.

Les placements de produit :

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James Bond : des meufs, des bières.

Beaucoup moins marrants, les placements de produit n’en sont pas moins incontournables. A l’heure où le rentable prime souvent sur l’artistique, la plupart des blockbusters deviennent de véritables panneaux publicitaires. Le placement de produit, qui touche aussi le monde du jeu vidéo, est plus ou moins discret : il peut être une simple image subliminale ou une évidente mise en scène. Mais il reste l’œuvre d’une vision cynico-commerciale du cinéma assez déplorable, car il ne brille jamais par sa finesse. Il est de plus en plus présent et de plus en plus mis en avant. Si certaines publicités ressemblent maintenant à des scènes de films, certaines scènes de films paraissent dorénavant semblables à des publicités. Un moment du film World War Z, pour ne citer que lui, a ainsi fait scandale pour cette raison. Mais la mode n’est pas nouvelle : le personnage de James Bond est depuis très longtemps déjà autant agent secret qu’homme sandwich (cf image)…

Les caméos :

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Caméo d’Alfred Hitchcock dans Lifeboat (1944).

 

Qu’est ce qui est désigné sous le nom barbare de caméo ? Tout simplement une apparition clin d’œil d’un membre de l’équipe technique, du réalisateur, d’un acteur célèbre ou d’un fameux personnage. La durée d’un caméo est forcément courte, variant d’une image subliminale à une courte scène en passant par un passage inaperçu.  L’inventeur du caméo serait Alfred Hitchcock, qui adorait se mettre brièvement en scène dans ses films. La mode est toujours vivace : chacun se rappellera ainsi le récent et mémorable caméo de Wolverine-Hugh Jackman dans X-Men, le Commencement. Certains, en tout cas,  sont devenus des spécialistes de l’apparition éclair, comme Stan Lee, le moustachu inventeur de nombreux comics.  Si vous aimez les caméos, voici un super dossier d’Allo Ciné à voir ici.

Bonus hors thématique :

Les Musiques de Bande-Annonce :

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Quand la Bande-Annonce de The Artist pique la musique d’un autre film.

Avez-vous remarqué à quel point les musiques de bande-annonce peuvent elles être différentes de la bande-son du film ? En réalité les bandes-annonces, en terme sonore, obéissent à une logique totalement propre et souvent complètement coupé du film. Pour attirer le spectateur dans les salles obscures, les producteurs n’hésitent pas à mettre en scène une ambiance musicale entraînante mais à des années lumières du réel travail du compositeur en charge du film. Néanmoins, si vous vous appelez Hans Zimmer, Howard Shore, John Williams ou Dany Elfman, nul doute que votre travail sera mis en avant. Dans le cas contraire, les chansons extérieures sont privilégiées. Les studios font même de plus souvent appel à une boite « spécialisée » dans la musique de bande-annonce et qui s’attache à offrir au spectateur un travail résolument tourné vers l’épique et le sensationnel. Parmi ces boites, Two Step From Hell est l’une des plus connues et plus reconnues (deux exemples de leurs créations ici et ici). Il est également de plus en plus courant que les producteurs choisissent pour la bande-annonce de leur film…la musique d’un autre film et d’un autre compositeur ! Life and Martyr of David Gale fut ainsi utilisée à la fin de la BA de The Artist, dans celle de The Iron Lady… Et dans l’extraordinaire bande-annonce de la Taupe (2011), on retrouve la musique de… The Wolfman (2010) ! Pas vraiment le meme univers, et pourtant…

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Les 5 premières minutes de Mission Impossible IV. /les-5-premieres-minutes-de-mission-impossible-iv/ /les-5-premieres-minutes-de-mission-impossible-iv/#comments Mon, 12 Aug 2013 10:47:01 +0000 licontinovich /?p=74 Continue Reading ]]> Mission-Impossible-–-Protocole-Fantôme-Photo-2

« Votre mission si vous l’acceptez : faire preuve de la plus grande mauvaise foi du monde en un seul article »

Prêt à profiter d’une soirée télévision détendue du neurone, j’avais décidé en compagnie de quelques amis de regarder le dernier épisode de la série Mission Impossible. Le film avait tout du bon gros « revival » décomplexé de la guerre froide avec des gros russes méchants et des américains bien classes. Un plaisir coupable quoi. De la série Mission Impossible, je ne gardais qu’un souvenir : un moment assez « fun » passé devant le deuxième épisode de la saga où un gros méchant voulait répandre la Grippe A partout dans le monde. Ou presque. Las, la TV planta et après 5 minutes, le film s’arrêta. Pas grave, j’ai quand même décidé de faire une critique. Juger un film en entier à partir de 5 minutes me paraissait un splendide exercice de mauvaise foi bête et méchante.

Le déroulé des premières minutes de Mission  Impossible : « Protocole Fantôme » est assez notable. On commence par des plans aériens de Budapest sur une grosse musique d’ambiance, en mode « regardez comme c’est joli là où on a tourné ». « Pour le prix de la place de cinéma, une visite touristique ». On arrive ensuite à la première scène d’action. Au bout de dix secondes de film, parce que faut pas déconner, les plans touristiques ça va cinq minutes. Un mec de la série Lost (j’ai toujours pas réussi à deviner lequel mais mon pote était catégorique) court sur un toit, saute dans le vide en lançant un objet qui se déploie en coussin amortisseur et trouve le temps de se retourner pour -en plein milieu de sa chute- tuer les vilains à sa poursuite. Là, on se dit : wahou, le mec c’est James Bond, il est super fort, il va tout dézinguer. Hé ben non. 5 secondes plus tard, James Bond meurt comme une merde, flingué au coin de la rue par Léa Seydoux qui passait par là. Chienne de vie, monde de merde.

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En arrière plan, un mec juste là pour crever en trois secondes de film.

S’ensuit la première scène avec Tom Cruise parce que bon, faut pas déconner, les mecs de Lost, ça va cinq minutes. On l’aperçoit dans une cellule, où il semble faire rebondir une balle contre un mur. Sauf qu’en fait non, on apprendra une minute plus tard que c’était un caillou. Bon là, je n’ai pas trop compris, mais on va dire que c’est pour faire genre Tom Cruise il est trop balèze. C’est alors qu’intervient Simon Pegg, le flic délirant et génial d’Hot Fuzz, recruté semble-t-il dans un seul et unique but : faire le clown. En bon gros geek (dorénavant, il en faut toujours un dans une équipe d’agents secrets), il entreprend de pirater le système de la prison, ce qui s’avère aussi facile pour lui que commander une glace à la vanille, sans napage caramel. La fiabilité soviétique, c’est plus trop ce que c’était. Pendant que les détenus s’occupent à s’acharner sur un pauvre gardien qui prend vraiment trop cher, Tom Cruise essaye de rejoindre une jolie brune dans les souterrains. Bimbo ? Bingo ! Puis finalement Tom décide que, en fait non, il a plutôt envie de rebrousser chemin et d’aller chercher un de ses potes. Cela provoque un gros dialogue burlesque avec Pegg qui pète un câble mais n’arrête pas Cruise. Rien n’arrête Cruise, à part peut-être un meeting de la scientologie. Il  finit finalement par arriver à la cellule qu’il cherche à atteindre. La porte s’ouvre, en sort un gros Tchétchène qui regarde mal notre héros. Et se barre, sans rien dire ni faire. Gros effet comique.  Tom Cruise pénètre dans la cellule et commence un dialogue avec son pote russe pour lui dire de se barrer.

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Tom Cruise fait son regard de bad boy.

C’est à peu près à ce moment là que la TV a lâché. Pas vraiment de gros regret au final : le film n’avait pas l’air immanquable. On se trouvait face à un film d’action on ne peut plus classique. Les cinq premières minutes y sont en effet essentielles : on y pose l’ambiance, on introduit l’un des méchants (Léa Seydoux, qui passait par là), le cadre, les principaux personnages… Et surtout les rôles de chacun d’entre eux dans une division des tâches à faire pâlir d’envie Ford : pour Simon Pegg le rôle du clown, pour la fille celui de la demoiselle belle mais forte (c’est-à-dire avec des guns) -pour « faire sexy tout en se faisant pas emmerder par les féministes ». Et évidemment  à Tom Cruise le rôle du héros. En bref, inutile de chercher ici complexité ou originalité. Le but du film est d’exploiter des codes aisément reconnaissables et de simplifier au maximum la base du scénario. Nous sommes dans le pur divertissement avec action, comique, guns, russes, belle fille, Tom Cruise. Nothing more.

Quand à savoir si ce contrat du « fun » est au moins rempli dans le reste du film, impossible de répondre même avec toute la mauvaise foi du monde : les tentatives pour remettre la TV en marche furent en effet vaines. Ce qui est marrant, c’est que dans ces cas là on peut imaginer n’importe quoi pour la suite du film. Qui sait si Tom Cruise n’est pas devenu gay et si le mec qu’il vient chercher n’est pas son amant ? Nous ne le saurons jamais. Car après la troisième tentative de réanimation, nous avons préféré regarder « The Dark Knight Rises ». Dans une soirée entre potes étudiants, on allait pas mettre du Godard…

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Léa Seydoux fait sa promenade près du local poubelle.

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