N’hésitez pas à lire les « précisions avant de commencer » présentes dans le premier article du top !
125. Flubber (Les Mayfield, 1997) :
Le film culte de mon enfance, tout simplement. Impossible de compter le nombre de fois où j’ai spammé ce VHS. Cette histoire de pâte à modeler qui prend vie, c’est l’œuvre à l’origine de mon amour pour Robin Williams. Ai-je envie de le revoir aujourd’hui ? Non, pas vraiment, car à chaque fois que j’en parle avec un ou une pote qui l’a revu avec des yeux d’adultes, la réaction est la même : « en fait, c’est assez naze ». Alors tant pis, je préfère préserver la magie. Et me rappeler avec tendresse de cette canaille de boule vert fluo rebondissant dans tous les sens devant ce bon vieux professeur et son robot volant. Oui, y avait un robot volant.
La scène : Celle où Robin Williams confond sa classe avec celle de peinture : « je remercie celui ou celle qui m’a offert ce faisan mort… ».
124. Le Bon, la Brute et le Truand (Sergio Leone, 1966) :
LE classique des classiques du genre western spaghetti, voire sans doute du genre western tout court. Un incontournable dont la recette fonctionne encore à 200%. Une recette à base de gueules, de punchlines, de musique exceptionnelle by Monsieur Morricone et de gros plans. Porté par la maestria de Leone et par le charisme hallucinant des trois interprètes principaux (chacun dans leur style on fait difficilement mieux), « Le Bon, la Brute et le Truand » nous embarque depuis l’apparition glaçante de la brute jusqu’à l’archi-mémorable duel final. Un film où on trouve beaucoup de poussière mais qui ne l’a pas du tout pris. Comme dirait Michel de « Faux Raccord » : « du lourd, du très très lourd ».
La scène : « Quand on doit tirer, on tire, on raconte pas sa vie ». Tuco aurait des leçons à donner à énormément de méchants de films.
123. C.R.A.Z.Y (Jean-Marc Vallée, 2005) :
Si depuis quelques années, Denis Villeneuve est en train de devenir le canadien le plus trendy du grand écran (pour mon plus grand bonheur), un autre réalisateur du pays à la feuille d’érable poursuit un petit bonhomme de chemin bien sympathique : Jean-Marc Vallée (c’est le mec de « Dallas Buyer Club »). En 2005, son film « C.R.A.Z.Y » annonçait déjà la couleur. Petite merveille « indé » à voir en québecois sous-titré français (ça ne s’invente pas), « C.R.A.Z.Y » raconte la relation entre un père très attaché à la religion et aux valeurs masculines et son fils en doute sur sa sexualité dans le Québec des sixties et seventies. On y croise David Bowie et Charles Aznavour (beau combo) dans une soundtrack excellente, c’est super touchant, bref, vous pouvez foncer. Signalons simplement que quand on connaît le goût du Québec pour la traduction française, se dire qu’un des plus grands succès de leur cinoche s’appelle « C.R.A.Z.Y » (initiales des enfants du film), c’est cocasse.
La scène : Celle avec « Space Oddity », musique que j’ai sans doute découverte grâce à ce film.
122. La Chute (Olivier Hirschbiegel, 2004) :
Le cinéma, et l’art en général, ne sont pas toujours faits pour nous faire du bien. A cet égard « La Chute » est un modèle. Troublant, malaisant même, il n’en reste pas moins un excellent film. A titre personnel, je ne comprends pas vraiment le reproche qui lui est fait, à savoir montrer Hitler et ses proches sous un jour humain. J’ai bien dit « humain » et non « positif ». Impossible à mon sens d’accuser « La Chute » de sympathie à l’égard du nazisme. Il me paraît au contraire redoutablement efficace dans sa dénonciation. Car ce qui rend les crimes nazis d’autant plus horribles et qui nous appelle à la plus grande vigilance, c’est qu’ils ont été faits par des hommes et non par des monstres. Il me paraît important de se confronter à cette vérité, même si elle est terrible. « La Chute » est donc à voir, averti certes, mais à voir.
La scène : Goebbels et sa femme qui, avant de se suicider, forcent leurs enfants à avaler un cachet pour mourir aussi. Une scène absolument horrible.
121. Phantom of the paradise (Brian de Palma, 1974) :
Quand j’ai décidé de regarder « Phantom of the paradise », DVD obtenu grâce au journal Le Monde, qui fut un temps offrait de grands classiques avec son journal week-end (je dois d’ailleurs une bonne partie de ma culture cinéphile à cette idée lumineuse), je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Une fois le visionnage effectué, je me suis rendu compte qu’il était illusoire de s’attendre à quelque chose de spécifique avec ce film, délirant et ultra-jouissif melting-pot de références littéraires (l’histoire mêle « Le Fantôme de l’Opéra », « Faust », « Le Portait de Dorian Gray » et « Frankenstein », ce qui n’est pas rien) et de clins d’œil cinématographiques divers. C’est dingo, c’est grinçant, ça envoie un gros tacle aux producteurs qui trahissent la volonté des artistes, c’est superbement porté par des acteurs qui n’ont malheureusement jamais atteint la renommée, bref c’est du grand art.
La scène : La délirante parodie de la scène de la douche de « Psychose ».
120. Dans la peau de John Malkovich (Spike Jonze, 1999) :
J’ai rarement vu film plus étrange. Le scénario pose bien les bases : un marionnettiste découvre un portail menant directement à la psyché de John Malkovich (joué par ce grand fou de John Malkovich himself, qui atteint ici un niveau d’auto-dérision rarement expérimenté). Ledit portail permet de prendre le contrôle du corps de la star pendant quinze minutes. Voilà. A partir de là, le film part dans une immense folie croissant de minutes en minutes où chacun essaye d’utiliser cette découverte à son avantage. Un bon gros délire, aussi barré que génial. Parfois, il ne vaut mieux pas demander « pourquoi ». Le duo à l’origine du truc, c’est Spike Jonze (fameux réalisateur de clips et plus récemment auteur du film « Her ») à la réal’ et Charlie Kaufman au scénar’ (le mec de « Eternal Sunshine of the Spotless Mind »), ce qui explique peut-être certaines choses.
La scène : « Tu trouves pas ça bizarre que John Malkovich ait une porte ? » : à mes yeux une des meilleures répliques de l’histoire du cinéma.
119. Le Dernier métro (François Truffaut, 1980) :
Aaaaaah le duo Depardieu / Deneuve, on a rarement fait mieux dans le cinéma français. Un des plus grands chef d’œuvre francophone parmi les chefs d’œuvres francophones, « Le Dernier Métro » est une merveille de jeu, d’émotions, d’hommage au théâtre et de grands sentiments. C’est l’histoire d’un théâtre qui tente de continuer à vivre pendant l’occupation allemande. C’est le film où Catherine montre toute sa force et Gérard toute sa sensibilité dans un couple dont l’alchimie est hallucinante. Un bijou, on vous dit. A réserver pour les éternels critiques du cinéma français, cela devrait à priori les vacciner de leur scepticisme vis-à-vis du genre pour un petit moment.
La scène : « C’est une joie et une souffrance ». Je fonds.
118. Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (Alain Chabat, 2001) :
A l’heure d’évoquer les comédies françaises cultes, difficile de laisser de côté « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ». Si celle-ci est moins chère à mon cœur que d’autres que vous découvrirez plus loin dans ce top (ceux qui me connaissent voient sans doute au moins en partie de quoi je parle), il était difficile pour quelqu’un de ma génération d’échapper à la hype « Mission Cléopâtre » (ah les innombrables fois où on a sorti une des répliques légendaires du film…). Reconnaissons-le, le père Chabat sait y faire niveau humour. En choisissant, contrairement au premier volet cinématographique de Claude Zidi, plus accès aventure, d’amplifier l’aspect comique des aventures d’Astérix pour faire de son film une véritable comédie, il frappe juste. Souvenons-nous en avec tendresse et laissons tomber un voile pudique sur les adaptations live qui ont suivi.
La scène : « C’est une bonne situation, ça, scribe ? »
117. Delicatessen (Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, 1991) :
Bizarre, bizarre, que cette histoire d’un immeuble dans une France parallèle en guerre, où les gens disparaissent sans laisser de traces. Bizarre mais géniale aussi, car s’y déploie tout le coté inquiétant du style Jeunet / Caro, en même temps que la douceur poétique propre à ce duo. A l’équilibre entre l’étrange « La Cité des enfants perdus » et le bonhomme « Amélie Poulain » (les deux autres réalisations notables des deux lascars), l’onirique « Delicatessen » se dessine entre rêve et cauchemar mais toujours avec saveur, bien soutenu par son casting impeccable (mention à Jean-Claude Dreyfuss, extraordinairement monstrueux). Une patte si singulière qu’on aimerait voir plus souvent à l’affiche du cinéma français.
La scène : le tourbillon qu’est la scène finale.
116. Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2001) :
Deux Jeunet pour le prix d’un (en solo cette fois) ! Car oui, comme beaucoup d’autres, j’ai été emporté, transporté par cette petite merveille qu’est « Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain ». Un exploit que ce film qui se déguste comme un bonbon avec juste ce qu’il faut de sucre. Un gramme de plus et c’était la catastrophe, mais non, « Amélie Poulain » sait être incroyablement tendre sans être niais, cliché juste ce qu’il faut. On se demande parfois comment, mais le fait est là. Polisson, optimiste, exquis, amoureux, « Amélie Poulain » incarné par une Audrey Tautou presque fondu dans le rôle, est un film qui veut faire du bien et qui y réussit, vraiment. Pour cela, on peut lui dire merci. Et puis, cette musique de Tiersen, cette musique…
La scène : celle avec les petits événements dans les lieux différents au même moment est super, mais l’histoire des nains de jardin est trop touchante pour ne pas la sélectionner.
115. Entre les murs (Laurent Cantet, 2008) :
Vous dites éducation, je réponds « pilier de l’amélioration de la société », n’en déplaise à ceux qui n’aime pas l’emphase. A ce titre, quel coup de maitre qu’ « Entre les murs », palme d’or archi-mérité, film brut de décoffrage sur la vie des classes d’aujourd’hui, avec les luttes, les hauts, les bas, les échecs, les réussites. Passionnant, touchant, humain, rempli de vie, le film de Laurent Cantet a, il faut bien le dire, un atout majeur : la classe (dans tous les sens du mot) de son casting. Hallucinant, les jeunes comédiens (même s’ils étaient amateurs à l’époque impossible de les qualifier autrement) explosent l’écran presque comme le ferait de la dynamite. Leur énergie, leurs mots hypnotisent littéralement le public.
La scène : le foot de fin d’année.
114. Metropolis (Fritz Lang, 1927) :
Monumental à plus d’un titre, « Metropolis » représente un jalon vis-à-vis duquel il y a un avant et un après dans le monde de la science-fiction. Au-delà même du genre, la réalisation de Fritz Lang a marqué la culture populaire bien au-delà du cinéma. Source d’inspiration insondable, il fait partie de ces films qui font un peu mieux comprendre ce qu’on entend par chef d’œuvre. Le plus incroyable restant malgré tous ces décors vis-à-vis duquel tout qualificatif élogieux condamne à l’euphémisme et dont on a l’impression, fait incroyable, qu’ils n’ont presque pas vieillis. Seule ombre au tableau de cet œuvre démiurge pour son époque, un fond idéologique assez confus et énigmatique qui brouille parfois l’ensemble.
La scène : le célébrissime plan sur la tour géante de la ville.
113. James et la pêche géante (Henry Selick, 1996) :
Bien que traumatisé gamin par le début de ce film (cette histoire de rhinocéros d’orage, brrrr, terrible), je n’en garde pas moins dans mon cœur « James et la pêche géante », réalisation du trop sous-estimé Henry Selick, « l’autre Tim Burton ». Fable savoureusement étrange avec ses personnages attachants, ce dessin animé à l’esthétique pour le moins particulière est une belle parabole sur l’enfance et plus spécifiquement sur le deuil à cette époque de la vie. Affrontant avec courage des thèmes pour le moins difficiles, donc, en plus d’être vraiment entraînant, « James et la pêche géante » est, si l’on me pardonne le jeu de mot, un film à croquer.
La scène : celle du rhinocéros au début du film donc, mauvais souvenir d’enfance, mais très impactante.
112. Un Prophète (Jacques Audiard, 2009) :
Si le cinéma d’Audiard laisse parfois transparaître un appétit pour la violence pas très bien dosé, comme dans « Dheepan » (n’est pas Scorcese ou Tarantino qui veut), force est de constater que cette fascination se marie superbement avec « Un Prophète ». Film intense au sens fort du mot, porté par un duo Tahar Rahim / Niels Arestrup (Niels <3) en état de grâce, c’est une œuvre qui emporte, qui attrape, pour ne vous libérer qu’au générique. Et encore… A conseiller pour calmer quiconque pense que le cinéma français se limite à des films parlant de cul sous couvert de philosophie.
La scène : celle du rasoir.
111. Les Infiltrés (Martin Scorcese, 2006) :
De la dynamite, du plaisir de cinéphile pur. Voilà en substance, ce que m’inspire « Les Infiltrés ». La patte Scorcese au meilleur d’elle-même, tout en maitrise et en coup de poing, un savant dosage de suspense et d’âpreté, une histoire fascinante de double infiltration qui vous tient en haleine tout le long du film et cerise sur le gâteau, un trio d’acteur d’exception excellentissime (DiCaprio, Nicholson, Damon, bordel de merde !). Peut-être que l’un des seuls trucs qu’on peut reprocher à Martin sur ce coup, c’est de n’avoir pas eu l’idée lui-même (et oui, le film est un remake d’un autre film coréen, que je confesse d’ailleurs n’avoir pas vu). Franchement, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ? Alors avant de regarder, oubliez pas de vous mouiller la nuque.
La scène : l’affrontement final.
110. Les 12 travaux d’Astérix (René Goscinny et Albert Uderzo, 1976) :
En 1976, le duo Goscinny / Uderzo décide de réaliser un dessin animé ayant pour base une histoire non conté dans un précédent album (à l’exception d’une publication exclusive dans « Sud-Ouest »), ladite histoire reprenant à leur sauce (riche) les « Douze travaux d’Hercule ». Le résultat ? Un concentré de tout le meilleur de l’esprit « Astérix » et sans doute l’une des toutes meilleures aventures du duo gaulois. Les scènes géniales s’enchaînent dans une belle montée en puissance, certaines devenues légendaires (la maison qui rend fou bien sûr mais aussi « Tu es un sanglier »), d’autres plus sous-estimés mais tout aussi savoureuses (la lessive des Dieux, la plaine des trépassés…). Porté par un esprit subtilement voyou rarement aussi poussé dans les planches, « Les 12 travaux d’Astérix » est une superbe réussite. Un des dessin-animés les plus cultes de mon enfance.
La scène : « Midi douze » est devenu pour ma famille une réplique culte mais rien n’égale évidemment la « fabuleuse » maison qui rend fou et son « laissez-passer A38 », critique délicieuse des tracas administratifs.
109. La Saga Die Hard (John McTiernan, Renny Harlin, John McTiernan, Len Wiseman et John Moore, 1988, 1990, 1995, 2007 et 2013) :
Parfois l’attachement porté à un film ou à une saga dépend en grande partie du délire et / ou du visionnage presque rituel commun qu’on a avec un ou une bande de potes. C’est exactement mon cas en ce qui concerne la sage « Die Hard ». Sans enlever aux cinq films leur côté délicieusement pop-corn, sans renier le charisme tranquille de l’ami Bruce Willis, en leur laissant le fait qu’ils sont souvent au-dessus de la moyenne niveau film d’actions et en admettant d’ailleurs que les trois premiers sont de très bonnes factures, je ne sais pas si je serai allé voir le 5 au cinéma ou si j’aurai autant apprécié le 4 (qui est quand même objectivement assez « what the fuckesque » quand on y pense), premier film de la série que j’ai vu, sans l’attachement communicatif qu’éprouve un de mes meilleurs potes pour cette saga et qui l’a fait m’amener voir ledit 4 au cinoche. Comme quoi, les goûts cinématographique dépendent de beaucoup de choses.
La scène : bon, outre les « yippie-kai yeah motherfucker » (traduits pour le moins audacieusement par « youp-la boum enfoiré » en français…) ma scène préférée, n’en déplaise aux puristes, elle se situe dans le 4 : « -vous avez dégommé un hélicoptère avec une voiture ! –j’avais plus de balles ». Merci, bonsoir.
108. Océans (Jacques Perrin, 2009) :
Si le documentaire animalier est généralement un genre assez uniforme, il est malgré tout certains artistes qui arrivent à le transcender. Jacques Perrin est de ceux-là. Son « Océans » est une déclaration d’amour sublimissime au monde marin et sous-marin, un hymne vibrant, souvent de beauté, parfois de dénonciation. C’est une merveille rempli d’images folles, hypnotisantes, au son d’une musique absolument fabuleuse (peut-être la meilleure partition du génial Bruno Coulais). Pour quelqu’un qui, comme moi, est autant attaché à la mer et à la vie qu’on y trouve, « Océans » ne peut être qu’un film majeur, qui m’aura touché jusque dans mon âme.
La scène : c’est absolument terrible à écrire, mais au milieu de toute cette beauté, la scène dont on se souvient le plus est celle, vraiment abominable, où l’on voit les dérives de la pêche actuelle.
107. Inside Job (Charles Ferguson, 2010) :
Autre documentaire, mais d’un tout autre genre, « Inside Job » analyse un monde impitoyable : la finance. Et plus spécifiquement, la crise des subprimes de 2008, qui a si fortement secoué la planète. Le coup de génie du film ? Faire intervenir uniquement des acteurs du système financier pour mettre en lumière les dérives dudit système financier. Comme il est compliqué d’accuser des gens comme Christine Lagarde de propagande socialiste, difficile de décrédibiliser ce film en le caricaturant en manifeste gauchiste. On reste ainsi bouche bée et avec des frissons dans le dos face à ces déclarations qui se succèdent pour nous montrer petit à petit à quel point tout cet univers-là a d’immenses limites. Une oeuvre toujours d’actualité, car bien peu de choses ont au final changé depuis 2008. De plus, si on me permet d’introduire ici un chouïa de politique, avec les gouvernements actuels rien ne garantit que le peu de régularisation amené par la crise sera préservé. Avant peut-être une nouvelle catastrophe du même acabit. Mon documentaire préféré et un modèle du genre.
La scène : la partie sur le quotidien des traders est assez marquante.
106. Mary et Max (Adam Elliot, 2009) :
Un superbe petit bijou que ce dessin animé basé sur une histoire vraie : la correspondance entre un autiste américain et une petite australienne mal dans sa peau. Avec son esthétique type pâte à modeler qui évoque sans vraiment rappeler « Wallace et Gromit », « Mary et Max » nous happe magnifiquement à l’heure de nous conter cette fabuleuse histoire d’amitié entre deux personnes si dissemblables et qu’au début seuls rassemble la solitude et un émouvant besoin d’affection. C’est extraordinairement touchant d’humanité, ça s’attaque avec maestria à des thèmes pour le moins complexes, c’est subtil, c’est malin, bref, c’est très haut dans le panthéon des dessin-animés pour « adultes ». A découvrir d’urgence.
La scène : la fin, à la hauteur de la beauté du reste du film.
105. Kirikou et la Sorcière (Michel Ocelot, 1998) :
On reste sur le dessin animé avec un tout autre style, mais pas moins beau, ni moins touchant. « Kirikou », le conte africain réalisé par Michel Ocelot, a provoqué en son temps une véritable « hype » et c’est à mes yeux plus que mérité. Franchement original, superbement dessiné, extrêmement poétique (la scène de la grotte m’a fait forte impression, petit), rempli de paraboles sans être trop moralisateur, ce film a aussi le mérite pas si évident pour une production occidentale de présenter l’Afrique sous un jour neutre, sans apitoiement, ni condescendance. « Kirikou », son héros aussi petit que charismatique et son extraordinaire méchante, voilà une franche réussite qui émerveilla mon enfance.
La scène : « tremblez d’effroi, tremblez de joie, elle arrive, elle est là. Tremblez d’effroi, tremblez de joie, car voici : Karaba ».
104. Kingsman : Services secrets (Matthew Vaughn, 2015) :
Pour moi l’une des plus belles définitions du cinéma pop-corn, « Kingsman » fut au visionnage une dose de plaisir pur. Il n’y avait qu’à voir les sourires affichés par mes potes et moi à la sortie de la séance pour s’en convaincre. Passé une scène d’introduction convaincante, le film s’endort pourtant un petit peu avant, passé un certain cap (la scène des burgers) de partir sur une montée en puissance hallucinante, jusqu’à un final de dingo. La musique ? Géniale. La réalisation ? Un truc de fou furieux. L’humour ? Savoureux. L’état d’esprit ? Un délicieux mélange de classe et de provoc’ voyou. « Kingsman » c’est un punk en costard. Et dire que la bande-annonce, si peu représentative, m’avait laissé présagé un mauvais ersatz de « James Bond »… Dommage que le « 2 », s’il garde la plupart des atouts du premier (la surprise en moins), soit un cran au-dessous et n’apporte rien de vraiment nouveau (à part un fabuleux Elton John).
La scène : la course contre la montre finale pendant que le monde sombre dans le chaos.
103. Titanic (James Cameron, 1997) :
Oui, messieurs-dames, je l’assume parfaitement : j’ai adoré « Titanic ». Et je ne comprends vraiment pas le dédain à peine masqué que ce film évoque chez certains. Niveau « grand spectacle », il a vraiment peu d’équivalent dans l’histoire du cinéma, tant il nous en met pleins les yeux du début jusqu’à la fin. Quant à l’histoire d’amour, pas besoin d’être un groupie du film pour l’apprécier car, contrairement aux clichés, elle est extrêmement bien mené et convaincante. En lançant Titanic, je m’attendais à un mélo un peu mièvre, j’ai eu droit à un putain de bon mélo’ doublé d’une incroyable prouesse cinématographique. Comme le dirait OrelSan, méfiez-vous des apparences.
La scène : toute la partie où le bateau est à la verticale (coucou le mec qui se prend l’hélice). Terrible.
102. Whiplash (Damien Chazelle, 2014) :
Ce film est une décharge électrique, rien de moins. Histoire pleine de musique et de fureur sur la relation volcanique entre un jeune et ambitieux batteur et son prof tyrannique, « Whiplash » est une troublante parabole sur la réussite et le génie, la folie qu’ils provoquent, les sacrifices qu’ils nécessitent, la violence qu’ils peuvent supposer, les méthodes extrêmes que certains pensent indispensables pour y arriver. Porté par la prestation hallucinante de J.K Simmons en maître impitoyable, un brasier parfaitement contrebalancé par le jeu froid mais extrêmement maîtrisé de son élève, Miles Teller, c’est là un film choc, mais au sens noble et non « paris-matchien » du mot. Quelques années avant « La La Land », Damien Chazelle frappait déjà un grand coup. On en sort K.O debout.
La scène : la fin, absolument impressionnante.
101. Indiana Jones I, II et III (Steven Spielberg, 1981, 1984 et 1989) :
Oui, le IV n’est pas inclus dans cette liste, malgré la méchante plus convaincante qu’on a pu le dire composé par Cate Blanchett. C’est que, sans être un trop mauvais film en soi, il fait surtout pâle figure comparé aux trois précédents, modèles de cinéma d’aventure. Mention spéciale au troisième, justement considéré comme le meilleur par la majorité des fans, avec le fantastique personnage du père incarné par Sean Connery (introduire la famille d’un héros comme Indiana Jones pour le titiller sans le ridiculiser, c’était couillu quand même !). On a tout écrit sur la musique (légendaire) ou sur le charisme d’Harrison Ford, reste à saluer encore une fois avec chaleur le fun profond provoqué par ces films et noter le très bon dosage entre action et humour, une recette pas toujours si bien appliqué par les films d’aujourd’hui.
La scène : celle du « no papers » dans le dirigeable, hilarante.
Les articles précédents :
De la 200éme à la 176éme place.