cinemaginarium » Personnages Ou comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer les films. Fri, 31 Aug 2018 12:49:58 +0000 fr-FR hourly 1 http://wordpress.org/?v=3.6 Adieu et Merci, Mister Williams. /adieu-et-merci-mister-williams-2/ /adieu-et-merci-mister-williams-2/#comments Tue, 12 Aug 2014 14:21:33 +0000 licontinovich /?p=433 Continue Reading ]]> Le Cercle des Poètes Disparus

Pour moi, pendant longtemps, alors que je n’étais qu’un bambin, vous étiez avant tout « l’acteur de Flubber ». Ce film délirant était un pur plaisir d’enfance. Je me régalais à regarder et re-regarder vos exploits sur cette vieille VHS qui trône encore fièrement sur ma bibliothèque. Plus tard, comme toute ma génération, j’ai découvert Hook, évidemment. J’ai frémis, j’ai souris, j’ai rêvé en regardant votre Peter Pan vieillissant, ce héros imparfait que vous saviez si bien incarner.

Plus que l’ « acteur de Flubber », vous étiez devenu Robin Williams, un de mes acteurs préférés, et lorsque nous allions louer le traditionnel DVD du week-end, si je tombais sur un de vos films, je voulais absolument l’emprunter. C’est ainsi que j’ai visionné « Docteur Patch », en m’attendant à rire comme dans « Flubber ». C’était raté, j’étais sans doute bien trop jeune pour cette histoire de clown d’hôpital. C’est ainsi aussi que j’ai regardé « Jumanji », un autre excellent souvenir d’enfance. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que vous étiez aussi la voix du génie d’ « Aladdin » (puisque comme tous les mômes, je regardais le film en VF), une autre raison de vous admirer.

Une fois adolescent et jeune adulte, j’ai découvert que derrière l’homme qui m’avait tant fait rire petit, il y avait un acteur de génie. Pour me le prouver il y eut d’abord « Insomnia », ce thriller angoissant et étouffant de Christopher Nolan. Vous étiez un méchant d’exception, glacial et menaçant. Je me suis rendu compte que contrairement à ce que beaucoup pensaient, vous étiez parfaitement capable de varier votre répertoire. Ensuite, ce fut « Good Will Hunting ». Vous jouiez ce que, sans doute, vous saviez faire de mieux : un personnage touchant et juste, un mentor sans médailles mais avec beaucoup de cœur.

Et puis bien sûr, il y eut le « Cercle des Poètes Disparus », ce choc, cette leçon de vie. La beauté de la liberté face aux codes. Le plaisir de vivre sa vie face aux conventions. Une histoire sur un adolescent qui veut faire du théâtre envers et contre tout, comment cela aurait-il pu ne pas me toucher ? Je suis sorti de ce film bouleversé et j’ai compris que oui, au cinéma, les beaux discours peuvent avoir du sens, si on sait les jouer avec finesse. Ce film est, sans aucun doute, votre plus bel héritage.

Après de nombreuses années sans avoir vu un de vos rôles, je suis tombé récemment sur le « Roi Pécheur », un film méconnu de Terry Gilliam. Vous étiez à nouveau excellent en clochard fou, traumatisé par le meurtre de sa femme. Ce personnage détruit mais toujours joyeux, complètement fêlé mais toujours amoureux de la vie résonne tristement aujourd’hui, malgré la fin heureuse du film de Gilliam. Vous n’avez pas eu droit à votre happy end. Trop de bouteilles et trop de larmes en ont décidé autrement.

Je ne vous verrais vraisemblablement pas dans la prochaine comédie des Monty Pythons, où vous deviez jouer. Ce projet réunissant beaucoup de mes idoles aurait été un bel hommage… Il ne me reste plus qu’à regarder « Good Morning Vietnam » et « Mrs Doubtfire », les deux classiques qui manquent encore à mon répertoire. Merci pour tout ce que vous nous avez apporté. Vous étiez un très grand. Reposez en paix oh capitaine, mon capitaine.

 

Le Cercle des Poètes Disparus

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Hans Zimmer, compositeur de l’héroïque. /hans-zimmer-compositeur-de-lheroique/ /hans-zimmer-compositeur-de-lheroique/#comments Sat, 10 Aug 2013 16:44:02 +0000 licontinovich /?p=54 Continue Reading ]]> Hans+Zimmer+hz4

« Dieu bénisse les musiques de Hans Zimmer, la seule personne qui peut rendre une partie de Rami aussi épique qu’un combat de The Avengers »

Le Joueur du Grenier.

Comment se passe une matinée classique ? A moins que vous ne soyez Chuck Norris ou Barack Obama-et dans ce cas, qu’est ce que vous foutez sur mon blog ?-il est probable que vos premiers pas dans une journée nouvelle se résume à cet enchaînement d’actions trépidantes; dans cet ordre si vous êtes une personne normalement constituée : réveil matin, douche,  habillage, petit déjeuner, caresse à votre chat ou votre chien, départ pour-au choix- l’université, le boulot, l’ANPE ou le PMU . Passionnant. Maintenant imaginez le déroulé suivant : vous êtes réveillé en sursaut par la corne de brume d’Inception et vous frôlez la crise cardiaque. Une fois dans votre douche, vous sifflotez les notes de « He’s a Pirate » en vous imaginant sur un fier rafiot fouetté par l’embrun marin. Au moment de vous habillez, « Introduce a Little Anarchy » résonne dans votre tête et vous vous prenez pour Batman enfilant son costume. Au petit déjeuner, vous comptez d’un seul coup le nombre de céréales que contient votre bol en écoutant la musique de « Rain-Man ». Vous levez bien haut votre animal de compagnie en chantant « C’est l’histoire de la vie » (sauf si l’animal en question est un berger allemand) et vous partez de chez vous sur l’air de « Discombobulate », en vous sentant tel Sherlock Holmes, prêt à relever le défi de l’énigme de l’existence. Vous vous sentez bien, car « now you are free ».

Félicitations, vous venez d’introduire un peu de Hans Zimmer dans votre existence. Le génial compositeur allemand, naturalisé américain, porté aux nues par le public autant que par la critique, est peut-être ce qui se fait actuellement de mieux dans le monde de la musique de film, avec le vétéran et indémodable John Williams (Star Wars, les Dents de la Mer, Indiana Jones…). Lauréat jusqu’ici d’un seul oscar pour le Roi Lion et maintes fois nominé, l’artiste offre depuis 1982 d’incroyables partitions à l’univers cinématographique et ce pour notre plus grand plaisir. Tout le monde connait ses principaux faits d’armes : l’entêtante musique d’Inception qui, couplé à l’intrigue à tiroir du film, s’amuse à torturer votre pauvre crane, ou bien le jouissif « soundtrack » de la version survitaminée de Sherlock Holmes par Guy Ritchie. Impossible de ne pas citer encore l’incroyable musique de Pirate des Caraïbes, associée pour toujours au monde de la piraterie au point apparaître en fond sonore dés qu’un Jolly Rodger pointe le bout de son crane. Sans oublier la musique de Rasta Rockett : et oui, Hans était aussi aux commandes sur ce « classique » de notre jeunesse. On passera plus facilement sur le fait qu’Hans Zimmer a également été à l’origine de la musique de l’un de plus grands navets de la création : Super Mario Bros., tiré du jeu éponyme et calvaire visuel. Pour ceux qui veulent se faire du mal la bande annonce psychédélico-épileptique  cette daube absolue est ici.

Mais comment ne pas lui pardonner ? Hans Zimmer s’est rattrapé au centuple de cette légère erreur en offrant à sa carrière trois sommets musicaux. La direction de la musique du Roi Lion, ce phénomène intergénérationnel qu’on ne présente plus est peut-être l’exemple le plus culte et aurait suffi pour offrir à Hans Zimmer une place à part dans le cœur des cinéphiles. Cependant, le bonhomme a aussi offert au monde l’incroyable musique de Gladiator et celle de The Dark Knight, son chef d’œuvre absolu. Dans ce film, en collaboration avec James Newton Howard, Zimmer donnait toutes ses lettres de noblesses au mot « épique » avec des morceaux aussi extraordinaires que « And I tought my jokes were bad », « I’m not a Hero » ou « A Dark Knight ». Avec ses envolées, ses accélérations brutales et ses thèmes de génie, Hans Zimmer créait là une sorte d’apogée  orchestrale et se révélait une pièce essentielle du succès de ce qui reste le meilleur film de super-héros à ce jour.

Car Hans Zimmer, c’est avant tout le compositeur de l’héroïque. Impossible pour moi analyser en profondeur son art musical, j’en suis incapable. (au contraire sans doute, de mon camarade Guillaume, amoureux et expert ès musique dont vous trouverez le blog ici). Mais il faut bien le reconnaître  : les musiques d’épopées, de combats titanesques, d’événements épiques, c’est sa marque de fabrique. Son style extrêmement marqué permet de reconnaître aisément sa griffe. Avant même le générique de fin de Man Of Steel, le dernier Superman, j’avais deviné qui en avait composé la musique. Mais il serait bien malaisé de le limiter à un rôle de compositeur pour « blockbusters ». Hans Zimmer a prouvé, en composant notamment les musiques de Frost/Nixon ou de Rain Man, qu’il était tout à fait capable d’envahir de son talent des films à l’ambiance plus feutré et intime. Toujours en ce qui concerne sa capacité à se diversifier, il semble avoir développé un certain goût pour le dessin animé si on regarde ses collaborations à Madagascar, Gang de Requin, ou Moi, moche et Méchant.

Alors, Hans Zimmer, génie absolu ? Restons honnête, le compositeur a ses défauts. Si il arrive à naviguer entre divers genres cinématographiques son style reste beaucoup moins diversifié que celui d’un John Williams par exemple, capable semble-t-il de composer pour toutes les ambiances inimaginables tout en changeant de « patte » à chaque fois. Zimmer semble ainsi avoir pris pour goût de caler quelques notes et quelques rythmes bien reconnaissables un peu partout. De plus son succès de plus en plus important  l’a amené à se focaliser quasiment uniquement sur les blockbusters ses dernières années, ce qui est dommage, mais n’enlève rien à son talent énorme.

Ceci dit Hans Zimmer c’est quand même le type qui a réussi à me faire aimer « Ange et Démons » (la suite de Da Vinci Code), juste grâce son travail musical. Vu le niveau général plus que moyen du film, c’est un petit miracle. Même si la variété de ses musiques n’est pas toujours au rendez vous, il reste ainsi un génie ; le compositeur capable des thèmes les plus incroyables, de vous transporter comme jamais et de vous donner les plus grands frissons. Pour tout votre travail passé, présent et futur, merci Mr Zimmer.

PS : Si l’article vous a donné envie de réécouter quelques œuvres du maestro, une playlist qui a l’air plus qu’honnête se trouve ici.

Hans+Zimmer

Hans en mode BG dans son studio.

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